Espagne, pourquoi changer?

La génération dorée a encore de beaux jours devant elle en Espagne. Championne du monde et d'Europe en titre, la Roja a poursuivi son parcours victorieux en dominant son groupe de qualifications pour l'Euro 2012. L'équipe de Vicente del Bosque a cependant connu deux accrocs depuis son sacre sud-africain en s'inclinant largement en Argentine (4-1) le 7 septembre et au Portugal (4-0) le 17 novembre, à chaque fois en amical. Si elle présentait un visage remanié à Buenos Aires, la formation ibérique s'appuyait en revanche sur ses champions du monde à Lisbonne. Un accroc venu rappeler que personne n'est invincible.

Concernant l'Espagne, portée par l'ossature du FC Barcelone, on avait fini par penser le contraire. En réalisant le doublé, elle s'est bâtie un capital confiance qu'aucune autre équipe nationale ne peut afficher aujourd'hui. Les Espagnols ont imposé leur domination avec un groupe qui n'a subi que de très légères modifications depuis les qualifications pour l'Euro 2008 et bénéficient de la solidité d'un collectif en place depuis plusieurs années. Del Bosque fait évoluer son groupe par petites touches. Après l'Euro, il avait intégré Gerard Piqué, Sergio Busquets, Fernando Llorente, David Navarro, Victor Valdes, Javi Martinez, Mata et Pedro. Depuis le Mondial, il a misé sur la continuité en intégrant moins de joueurs, sauf quand il a dû en libérer pour les Espoirs. Bruno Soriano, Aduriz et Borja Valero sont à peu près les seuls à être appelés régulièrement sans avoir été sacrés au Mondial.

L'ensemble est bonifié par la qualité individuelle. A chaque poste, del Bosque dispose de joueurs qui figurent parmi les meilleurs au monde à l'heure actuelle, sinon les meilleurs. Et ils peuvent durer jusqu'à la Coupe du monde 2014 à quelques exceptions près. Sergio Ramos (24 ans), Gerard Piqué (24 ans), Andres Iniesta (26 ans), Sergio Busquets (22 ans), Fernando Torres (26 ans), Pedro (23 ans), David Silva (25 ans) ou Cesc Fabregas (23 ans), le successeur naturel de Xavi (31 ans), seront autant de cadres en pleine force de l'âge au Brésil. Iker Casillas (30 ans), David Villa (29 ans) et Xabi Alonso (29 ans) semblent en mesure d'être encore compétitifs pour l'épreuve sud-américaine où les nouvelles têtes pourraient être Thiago Alcantara (Barcelone, 20 ans), Sergio Canales (Real Madrid, 20 ans) ou David de Gea (Atletico, 20 ans), pour ne citer que quelques unes des perles qui composent les sélections de jeunes.

Avec cette génération dorée et une relève prometteuse, l'Espagne n'a que peu de raisons de se soucier de son avenir. Il en existe cependant. En défense, la Roja ne dispose pas d'un réservoir conséquent. Deux de ses titulaires, Carles Puyol (33 ans) et Joan Capdevila (34 ans), quitteront la scène internationale après l'Euro 2012, au plus tard. Dans l'axe, Raul Albiol (25 ans) ne présente pas les mêmes garanties que Puyol. Et l'option Sergio Ramos laisserait un vide à droite, où Alvaro Arbeloa (28 ans) reste un ton en dessous de son coéquipier du Real. Alberto Botia (Sporting, 22 ans) ou Alvaro Dominguez (Atletico, 21 ans), deux des meilleurs espoirs espagnols en défense centrale, n'ont encore rien prouvé au plus haut niveau. A gauche, où il existe l'option Arbeloa, Roberto Canella (Sporting, 23 ans) semble être le meilleur espoir. Ça semble léger par rapport aux autres secteurs. Mais c'est vraiment le seul souci d'un pays qui n'a aucune raison de changer une équipe qui gagne.

Prochain match : République tchèque, le 25 mars (22h00)
Equipe probable : Casillas - Arbeloa, Ramos, Pique, Capdevila - Busquets, X. Alonso, Xavi - Iniesta, Villa, Torres
L'équipe-type en 2011 : Casillas - Ramos, Puyol, Piqué, Capdevila - Busquets, X.Alonso, Xavi - Iniesta, Villa, Torres (ou Pedro)