Le Portugal sous pression

Le duel est aussi alléchant qu'indécis. Le Portugal n'est pas encore en Pologne et en Ukraine loin de là. Comme en novembre 2009 pour le Mondial 2010, la Selecçao doit passer par un barrage. Et comme en 2009, c'est la Bosnie-Herzegovine qui se dresse sur le passage des Portugais. Mais cette année, le duel a un peu l'odeur d'un piège pour le Portugal. Dominée sans trop de souci par les Portugais (1-0, 1-0) en 2009, la formation bosnienne, qui n'a jamais participé à un tournoi majeur sur la scène internationale, a bien mûri depuis. La défense s'est solidifiée, l'équipe a trouvé son équilibre et peut compter sur un Edin Dzeko, redoutable devant. Un tirage bien délicat pour le Portugal, qui a traîné comme un boulet son début de parcours raté lors des qualifications pour l'Euro et présente en plus un visage peu séduisant depuis quelques mois maintenant. Présent lors des quatre dernières éditions de l'Euro, la formation lusitanienne ne veut pas en sortir et comptera comme souvent sur son duo Nani-Cristiano Ronaldo, auteur de neuf buts lors des qualifications pour l'Euro.

________________________________________________________________________________________TURQUIE - CROATIE (20h05)

Ils l'ont encore en travers de la gorge. Les Croates n'ont pas digéré leur élimination à l'Euro 2008 où ils s'étaient fait sortir par les Turcs aux tirs au but après avoir vu ces derniers égaliser dans les dernières secondes. "Nous avons attendu, nous avons rêvé pendant trois ans pour prendre notre revanche", résume le sélectionneur de l'équipe croate Slaven Bilic. Alors que leur pays a été frappé par un nouveau tremblement de terre, les joueurs turcs vont devoir se concentrer sur cette double confrontation. Ils tenteront d'offrir à Guus Hiddink une nouvelle participation à l'Euro. Il deviendrait alors le deuxième sélectionneur à amener une sélection à trois reprises à un championnat d'Europe. "Nous sommes prêts à leur offrir une très mauvaise nuit. Le match retour à Zagreb sera difficile. Mais nous ne devons pas y penser et mettre la pression sur les Croates pour les forcer à faire des erreurs", annonce le sélectionneur de la Turquie.

Deuxième de son groupe de qualifications derrière l'Espagne, la République tchèque veut profiter de ce barrage pour revenir à l'Euro, comme toujours depuis 1992. Sur le papier, le Monténégro semble être une cible idéale. Mais attention. Plus jeune nation européenne de football (2007), le Monténégro a surpris son monde dans le groupe E en terminant devant la Suisse et en tenant en échec l'Angleterre à deux reprises (0-0 puis 2-2). Mirko Vucinic and co, qui recevront au retour dans l’ambiance bouillante de Podgorica,  ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin : "C'est maintenant ou jamais. Je ne suis pas sûr qu'on sera encore une fois aussi près du but. Nous devons jouer ces matches comme s'ils étaient les derniers de notre carrière".

L'Irlande ne veut pas revivre ça. Eliminée en barrages par la France pour le Mondial 2010 avec la fameuse main de Thierry Henry, l'Eire espère valider son ticket pour son premier Championnat d'Europ depuis 1988 en sortant l'Estonie. La cote est de leur côté. L'expérience aussi. Si l'Estonie vise une première qualification pour un tournoi international majeur, les Irlandais, qui ont l'avantage de recevoir au retour à Dublin mardi, connaissent la pression de ces rendez-vous couperets. Cinq fois, ils ont déjà participé aux barrages pour une Coupe du monde ou un Euro. Mais une seule fois, ils en sont sortis vainqueurs (face à l'Iran pour le Mondial 2002). "Nous avons eu tellement de mauvaises expériences alors nous voulons avoir enfin un final heureux" espère Shay Given, le portier irlandais, qui estime que ces deux matches peuvent être les deux plus importants de sa carrière.