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On a retrouvé les caïds

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ParEurosport

Mis à jour 06/08/2010 à 18:42 GMT+2

La mission d'information avait l'intuition que des meneurs avaient exercé leur influence, le 20 juin, sans pouvoir le démontrer. La FFF a tranché. La stratégie de défense des joueurs, axée sur une responsabilité collective, a été mise à mal par un accord entre les enquêteurs et le conseil fédéral.

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Crédit: Eurosport

Si Patrick Braouzec ne s'est pas exprimé, Laurent Davenas et Jacques Riolacci ont parlé, eux. Les deux membres de la mission d’information chargé de faire la lumière sur la grève des Bleus le 20 juin en plein Mondial approuvent globalement la décision du Conseil fédéral de cibler 5 (Evra, Abidal, Ribéry, Anelka et Toulalan) des 23 grévistes en les renvoyant devant une commission de discipline. Même si ce choix peut apparaitre, au moins en apparence, en contradiction avec les conclusions de leur rapport.
Celui-ci faisait en effet ressortir une responsabilité collective. Alors, pourquoi sont-ils, malgré tout, satisfaits du choix du Conseil fédéral? Parce que celui-ci valide d'une certaine manière, sinon leurs conclusions, au moins leur intuition. "Nous avions l'intime conviction, explique Jacques Riolacci, mais pas suffisamment de preuves pour étayer une déclaration formelle précise concrète sur les noms des responsables. D'après les petites enquêtes - je dis bien petites, nous avons travaillé dans un laps de temps très court - ces garçons avaient joué un rôle un peu plus important dans les décisions prises sur le boycott de l'entraînement."
Riolacci: "Quelques-uns avaient impulsé le mouvement"
Un avis partagé par Laurent Davenas, sur la même ligne que son collègue. Le magistrat qu'il est là sait bien que le travail effectué par son équipe n'avait pas les moyens de mettre en lumière des responsabilités individuelles précises, mais personne n'était dupe. "Je trouve que c'est une bonne décision. On a ressenti des choses mais nous avons été dans l'impossibilité de le démontrer, mais on a eu des conversations en off... (sourire), confie l'ancien procureur. La mission a constaté que chaque joueur revendiquait sa responsabilité, sa participation non contrainte, on pouvait donc conclure au renvoi de tout le groupe. Mais je comprends que dans l'intérêt de l'équipe de France on fasse le choix de certains joueurs. Notre difficulté, c'est qu'on a été confrontés à des monologues des joueurs. On n'a pas pu croiser les informations : un tel a dit ci, un tel a dit ça, où est la vérité ?"
"Il nous a été difficile lors de nos auditions de déterminer si vraiment il y avait eu des meneurs, confirme pour sa part Jacques Riolacci. Tous les joueurs auditionnés avaient comme ligne de défense : pas de meneur, nous étions solidaires dans un sentiment d'injustice vis-à-vis de Nicolas Anelka. Pas de meneur, pas de caïd, on a tous été des suiveurs. Mais on a tous compris que s'ils avaient été suiveurs, c'est que quelques-uns avaient impulsé le mouvement. Les joueurs ne s'étaient peut être pas concertés mais ils avaient une ligne de défense très homogène."
Puis, derrière les intuitions, il y a tout de même certains faits objectifs, comme la rétention d'informations reprochée à certains. Tout le monde n'a pas eu toutes les informations dans le groupe. C'est ce qu'explique Laurent Davenas. "On le dit dans le texte : il y a eu deux réunions préparatoires, une adhésion d'Anelka et du capitaine à la sanction. Mais plusieurs joueurs nous ont dit qu'ils avaient ignoré l'existence de ces réunions. Il y avait des incitateurs." Un fait sur lequel le Conseil fédéral a pu s'appuyer pour prendre sa décision. Et comme pour des raisons pratiques, il était impossible de renvoyer 23 joueurs devant une commission de discipline, les membres de la FFF ont décidé de lire le rapport entre les lignes.
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