Equipe de France féminine : Sandie Toletti, une néo-Bleue en pleine découverte

"J’espère, on verra bien." Interrogée en début de semaine dernière sur ses possibilités de jouer ses premières minutes chez les Bleues, Sandie Toletti avait répondu avec ce sourire timide et gêné qui la caractérise du haut de ses 18 ans mais pas sans ambition. La Montpelliéraine est l’une des trois nouvelles appelées en équipe de France par Philippe Bergeroo avec sa copine guingampaise Griedge Mbock Bathy Nka et la Parisienne Aurélie Kaci. Face à la Pologne (6-0) en amical vendredi, Toletti est entré en jeu à la 84e minute à la place de la Lyonnaise Amandine Henry. Une intronisation victorieuse chez les A, avec une passe décisive pour Gaëtane Thiney à la clé, qui confirme une ascension météorite depuis le début de la saison.

Déjà sacrée championne du monde des moins de 17 ans l’année dernière en Azerbaïdjan, la jeune milieu de terrain tricolore a récidivé cet été avec les U19 lors du championnat d’Europe. On pourrait penser qu’il serait bienvenu qu’elle donne quelques conseils à ses ainées - qui n'ont toujours pas réussi à remporter un titre sur la scène internationale malgré lune génération prometteuse - mais la jolie blonde est arrivée sur la pointe des pieds en équipe de France. Elle ne s’y attendait surtout pas après seulement six matches de D1 féminine cette saison pour trois titularisations. "C’est Griedge (Mbock Bathy Nka) qui m’a annoncé que j’étais sélectionnée en A. Elle m’a appelée et sur le coup, j’étais vraiment choquée. Je me suis dit ce n’est pas possible, que c’est une blague, mais cela n’en était pas une."

En quelques semaines, elle a pris conscience du grand pas en avant qu’elle a accompli entre les équipes de jeunes et le haut niveau : "Il y a un fossé immense entre les deux. C’est dur en D1 avec cette intensité physique qui ne vous permet pas de vous arrêter." Avant le deuxième match des Bleues en Autriche jeudi dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2015, elle a profité de son séjour à Clairefontaine pour demander des conseils aux joueuses les plus expérimentées qu’elle regardait il y a encore un mois devant son poste de télévision : "J’ai suivi tous les matches de l’équipe de France. Ce sont des exemples. On essaye de suivre leur voie. Mes modèles ? J’aime bien Camille Abily, Elise Bussaglia, Gaëtane Thiney et Louisa Necib."

Toletti est un atout précieux pour tout entraîneur. Dans son club, Jean-Louis Saez l’a fait reculé d’un cran : "Je joue en 6 et en 10. En U19, je jouais meneuse de jeu mais lors de mes premiers matches en D1, j’ai reculé en 6 donc je prends mes marques petit à petit à ce poste. Quand on commence à jouer au haut niveau, la position de meneur de jeu est vraiment difficile. On verra par la suite comment cela se passe." L’étudiante à la fac de sports en STAPS est une vraie mordue de foot. Elle baigne dans cet univers depuis toute petite puisque son père entraînait le club de son village de Cavillargues, une bourgade d'environ 800 habitants à quelques kilomètres de Nîmes, et sa mère en était la secrétaire. Elle a grandi devant les exploits d’un certain Zinédine Zidane, l’un de ses modèles masculins au même titre que le Parisien Blaise Matuidi ou le Turinois Paul Pogba. Comme ces derniers, Sandie a déjà mis un pied en équipe de France et elle compte bien marquer de son empreinte ses prochains passages dans la maison bleue.


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