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France - Australie - Jonathan Bru : "Ne pas gagner serait préoccupant pour les Bleus

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 08/10/2013 à 23:37 GMT+2

France-Australie c’est LE match de Jonathan Bru. Formé à l’INF Clairefontaine et à Rennes, le milieu de terrain franco-mauricien évolue désormais à 28 ans en Australie, au Melbourne Victory. Selon lui, cette rencontre amicale n’aura rien de tendre…

2013 Jonathan Bru

Crédit: Eurosport

Ce France - Australie fait-il parler en Australie ?
J.B. : Oui, pas mal quand même. Cette rencontre est importante pour la France puisque ce match amical compte au classement FIFA et donc pour d’éventuels barrages. Mais c’est aussi important pour l’Australie. L’équipe a son billet pour la Coupe du Monde mais les matches de qualifications ont été poussifs et les derniers résultats mettent le sélectionneur (NDLR: Holger Osieck) en danger. Il ne fait pas l’unanimité. L’Australie est aussi sous pression. C’est ce qui se dit, ici, dans les médias.
A cause des deux dernières défaites des Socceroos contre le Brésil (0-6) et la Chine (3-4) ?
J.B. : Contre le Brésil, tout le monde peut perdre 6-0. C’est actuellement la meilleure équipe du monde. Mais les autres matches ont été moyens. L’équipe a eu du mal à se qualifier pour le Mondial alors qu’elle était dans un groupe relativement facile (Oman, Irak, Jordanie, Japon).
Ce serait donc préoccupant pour l’EDF ne pas battre cette équipe ?
J.B. : Sur le papier, sur les noms, sur la qualité des joueurs, la France qui va en plus jouer chez elle est favorite. Elle affronte une équipe qui doute. Ne pas gagner serait préoccupant pour les Bleus, oui. Contrairement à la France, il n’y a pas de joueurs qui évoluent dans des équipes de top-niveau mondial comme le Real Madrid, le Bayern ou Arsenal.
Quel regard porte-t-on sur l’équipe de France, en Australie ?
J.B. : La France est très appréciée, ici et pas seulement au niveau sportif. C’est surtout culturel. Pour les Australiens, la France, c’est Paris, la ville de l’amour… On m’a pas mal appelé cette semaine pour en parler vu que je suis de Paris. Bon, moi, c’est plutôt Paris XX, c’est plus dur! (rires) Mais il y a aussi de l’amour là-bas…
Quels sont les atouts de l’Australie ?
J.B. : Ça va être difficile pour l’Australie au Parc mais ils sont capables de marquer, sur coup de pied arrêté. Cahill est un excellent joueur de tête. Il est difficile de décrire leur style de jeu. Il n’y a pas une grande fluidité, une réelle identité. L’équipe démontre parfois une volonté de construire.
Beaucoup de supporters sont déçus par les prestations de l’EDF. Quel regard portez-vous sur cette équipe ?
J.B. : La France est une équipe en rodage, en manque d’équilibre. Je suis un peu déçu, aussi… Il y a beaucoup de générations qui passent à côté. Certains éléments peuvent poser problème à cause de leurs attitudes mais les entraîneurs doivent aussi prendre leurs responsabilités, prendre du recul. Si le capitaine du bateau n’est pas solide, ça ne peut pas avancer. Et ça fait mal à tout le monde.
Vous faites vous-même partie d’une de ces nombreuses générations "perdues" passées par l’INF Clairefontaine (il y est passé entre 1998 et 2001).  Comme beaucoup d’autres, vous avez choisi votre pays d’origine (Ile Maurice). Pourquoi n’avez-vous pas percé en Bleu ?
J.B. : Il y a plusieurs raisons qui sont certainement propres à chacun… C’est difficile à expliquer. J’ai évolué pour la France avec les jeunes et j’ai côtoyé d’autres jeunes joueurs et nous avons réussi de belles choses avec les Bleuets. Et puis beaucoup ont disparu… Peut-être n’ont-ils pas été bien protégés, ni bien dirigés, que ce soit dans les centres de formation, les clubs ou dans leur entourage. Il faut aussi dire qu’en France, pendant une période on privilégiait un certain type de joueur : le grand, costaud. Aujourd’hui, on essaie de miser sur les joueurs techniques. Ce manque d’équilibre, on le retrouve forcément lorsque les générations grandissent.
Quelle est la place du football en Australie où le sport-roi est le foot australien ?
J.B. : Le football, "notre" football est appelé ici le soccer. C’est le football australien qui est le sport numéro un. Vient ensuite le rugby puis le soccer. Le foot se développe depuis quelques années. C’est la discipline qui compte le plus de nouveaux licenciés. L’engouement est réel. Au Melbourne Victory, nous comptons 25 000 abonnés et on joue, chaque week-end, devant plus de 20 000 spectateurs.
Que vaut le championnat australien ?
J.B. : Une très bonne Ligue 2 voire une équipe de L1 de bas de tableau pour des équipes comme la nôtre qui jouent le titre. L’arrivée de joueurs étrangers comme Del Piero ou Heskey aident à faire progresser la ligue mais aussi à valoriser les très bons joueurs qui évoluent ici, parce qu’il y en a. Au niveau des conditions de travail, de vie c’est le top. Si un joueur me demandait conseil avant de signer en Australie, je lui dirais : "Fonce !"
Comment vous êtes-vous retrouvé si loin de votre France natale ?
J.B. : Après Rennes, je suis passé par Istres puis le Portugal où j’étais en fin de contrat. Un agent m’a contacté et m’a proposé de venir jouer ici. J’avais entendu parler de ce club. Je savais que c’était le plus suivi du pays. On s’est vite mis d’accord et je suis venu. Et je ne regrette absolument pas mon choix. J’ai toujours voulu partir à l’aventure, loin, en Chine, au Japon… C’est l’Australie qui s’est présentée à moi et je kiffe…
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2013 Jonathan Bru

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