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"Je reste debout", concessions du bout des lèvres : Diacre, sur un fil, réaffirme son autorité

Martin Mosnier

Mis à jour 19/11/2020 à 15:23 GMT+1

QUALIFICATIONS EURO - Corinne Diacre s'est engagée ce jeudi dans un exercice de communication très périlleux. Fragilisée par les propos de sa capitaine, Amandine Henry, dimanche dans le Canal Football Club, elle a dû à la fois réaffirmer son autorité et montrer qu'elle faisait un pas vers celles qui la défiaient. Décryptage d'une conférence de presse menée sur un fil.

Corinne Diacre

Crédit: Getty Images

Accusée et aculée par certaines de ses cadres, Corinne Diacre est désormais dans une position délicate à la tête des Bleues. Ce jeudi, en conférence de presse, elle a tenu à réaffirmer son pouvoir tout en ouvrant une toute petite porte. Un exercice d’équilibriste même si sa volonté d’ouverture reste très timide. Décryptage.

Réaffirmer son autorité : "Je suis soutenue par mon président et des joueuses"

Priorité absolue de Corinne Diacre ce jeudi : montrer qu'elle était toujours la femme de la situation. Amandine Henry l'a clairement fragilisée dimanche en dévoilant une ambiance délétère au sein de l'équipe de France ("Je voyais des filles pleurer dans les chambres, c'était un chaos total"). Pour Diacre, il était donc urgent de réaffirmer son emprise sur le groupe : "Est-ce que je vais tenir ? Oui, a-t-elle démarré dans un préambule écrit à l'avance et censé la remettre au centre des prises de décisions. Je n'ai jamais été aussi motivée dans le cadre de mes fonctions et de mes responsabilités (…). Ne vous inquiétez pas, les staffs tiennent le choc et savent faire preuve de l'autorité nécessaire."
Elle a tenu, plusieurs fois, a rappelé que l'idée de démissionner ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Avant d'insister au cours de la conférence de presse dans un message adressé aux Lyonnaises : "Je reste debout, je suis soutenue par mon président et des joueuses également". Une façon de rappeler qu'il n'y pas encore d'unanimité contre elle et que seul Noël Le Graët a autorité sur sa fonction. Un argument massue derrière lequel elle s’est réfugiée : "S'il me dit on fait une réunion, je viens à cette réunion. Mon président n'a pas émis le souhait pour le moment de faire cette réunion." Diacre a répété à cinq reprises au début de ses réponses "je suis sélectionneur de l'équipe de France" à la fois pour justifier qu'elle a des choix à faire et rappeler qu'elle a autorité sur son groupe.

Donner l'illusion de lâcher (un peu) du mou : "S'il faut des remises en question, j'y suis prête"

Parce qu'elle ne peut pas tout à fait rester droite dans ses bottes au risque de tomber dans une caricature d'elle-même, Diacre s'est dit prête à des "remises en question." "Peut-être qu'on aurait pu faire les choses différemment", a-t-elle tout juste concédé du bout des lèvres. La situation explosive a été révélée au grand public et elle ne peut définitivement plus faire l'autruche et masquer une réalité connue de tous : "Les problèmes nous les réglerons les yeux dans les yeux", a déclaré la technicienne qui ne voulait surtout pas mettre de l'huile sur le feu ce jeudi.
"Nous avons besoin durant ce rassemblement de sérénité, d'une bonne attitude générale. Le moment n'est pas venu de régler ce problème." L'ouverture fut brève et après s'être réfugiée derrière Noël Le Graët pour affirmer son autorité, elle a placé le point de focale sur le prochain match face à l'Autriche et la qualification pour l'Euro orientant toutes ses réponses autour des enjeux sportifs. Qu'importe si la présence des Bleues au championnat d'Europe fait peu de doutes, concentrer son attention sur les qualifications permet avant tout d'évacuer les questions qui fâchent.
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Corinne Diacre et Noël Le Graët après le match contre la Corée

Crédit: Getty Images

Faire passer des messages malgré tout : "Si on pleure, il ne faut pas venir"

Si elle ne voulait pas ajouter du sel sur les plaies, Diacre a tout de même, par petites touches et tout en finesse, fait passer des messages à celles qui s'étalent dans les médias. "Il est inacceptable de donner en spectacle des querelles de personnes", a-t-elle jugé. Dans son viseur, bien sûr, Amandine Henry : "Je peux comprendre qu'il y ait des réticences pour certaines, mais si on pleure en venant en équipe de France, il ne faut pas venir. Si certaines ont exprimé un sentiment de tristesse, ce n'est pas le cas de la majorité d'entre elles." Puis à Sarah Bouhaddi qui a fait savoir qu'elle se sentait prête à revenir en sélection : "J'ai découvert ça ce matin avec un peu de surprise." Des petites piques loin d'apaiser la situation à quelques jours d’un rassemblement qui s’annonce explosif.
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