La France se lance

"On y va pour gagner et on y va tout seul." Jean-Pierre Escalettes est clair et net. Lors d'une conférence de presse marquant le coup d'envoi officiel de la candidature hexagonale en vue de l'organisation de l'Euro 2016, le président de la FFF a balayé du revers de la main une éventuelle double candidature avec l'Italie. Selon Escalettes, une association franco-transalpine n'aurait pas eu de sens, même si certaines voix s'étaient élevées en faveur de l'idée. Notamment le ministre de la justice italien ou encore le secrétaire d'Etat aux Sports français, Bernard Laporte. Ce dernier a d'ailleurs confirmé ce matin que l'Etat débloquerait une enveloppe de 100 millions d'euros pour participer à la rénovation des stades.

"La France, grande nation du football, avec ses 2 500 000 licenciés, doit aller toute seule à la conquête de cette manifestation. Il y a une volonté commune de tout le football à y aller et à y aller seul", a lancé le président de la Fédération Française de Football, qui a tenu à ajouter qu'il n'y avait "pas eu de contact officiel ou officieux avec la fédération italienne." La décision de Jean-Pierre Escalettes semble être celle qui s'imposait. La France, qui a déjà accueilli deux Coupes du monde (1938, 1998) et un Championnat d'Europe (1984), a sur le papier les moyens d'accueillir le premier Euro à 24 équipes. En tout cas, elle doit en avoir l'ambition.

Les retombées d'une telle candidature et de l'organisation du Championnat d'Europe seraient multiples, notamment au niveau de l'emploi, mais serviraient bien évidemment le football professionnel. "L'Euro 2016 doit s'inscrire dans la durée et nous aider à construire les outils de développement de demain, les stades, de véritables lieux de vie, des stades modernes, sécurisés, des lieux de rencontre et d'échange pour pérenniser ce lien social qui est la vocation de notre football."

Pour mener à bien l'aventure, la Fédération Française de Football a décidé de s'appuyer sur un groupe d'ambassadeurs de choix. L'un d'entre eux sera Lilian Thuram. Le jeune retraité et ses 142 sélections en équipe de France va tenter de rallier quelques glorieux anciens. "Ceux qui ont porté le football français au plus haut niveau, ceux qui nous ont fait rêver, doivent être les premiers supporteurs de ce projet et entraîner l'adhésion, pas seulement de ceux qui ont voté, mais de tout le pays et de toute la France parce que c'est un élément sur lequel va se décider la candidature." Lilian Thuram sera-t-il une sorte de Sebastien Coe à la française ? Réponse le 27 mai 2010, jour où le Comité Exécutif de l'UEFA désignera le pays organisateur.