La Liga - Barcelone retrouve le Camp Nou avec une victoire emballante contre Bilbao (4-0) : récit d'un retour de rêve

Nous sommes en plein milieu du mois de novembre mais une nouvelle saison vient bien de débuter en Catalogne. Fini les rencontres au parfum fané du Stade olympique de Montjuïc. La maison, la vraie, la seule, a terminé de pousser. Le Camp Nou, rebâti, renforcé, pas encore terminé, a accueilli 909 jours après le FC Barcelone, pour une soirée de retrouvailles rêvée. Du lancement émouvant au dernier slalom frissonnant de son nouveau génie, le Barça a idéalement lancé sa nouvelle vie, cartonnant un Athletic Club agressif et dépassé (4-0). Ce nouveau départ conjugué aux multiples retours de blessures promettent une deuxième partie de saison excitante chez les blaugrana.

Le Camp Nou n'est pas un stade comme les autres. Refuge durant la guerre, totem de la Catalogne sous la dictature, l'enceinte porte une histoire lourde de sens et de symboles. Les mines fermées, les regards concentrés des joueurs de Hansi Flick dans le tunnel traduisaient d'entrée le poids que pesait sur leurs épaules un retour en terre bénite. Certains ont découvert le joyau, l'ont foulé pour la première fois. Pour les accueillir, un cœur aux cordes pénétrantes a entonné l'hymne culé.

Puis, le premier pied posé sur le pré vert, devant 45 000 personnes réparties dans trois quarts du stade. Joan Laporta avait promis un invité de marque pour le coup d'envoi fictif. Pas de grand nom mais un immense symbole : deux des plus anciens socios du club ont fait le déplacement. Voilà pour les présentations. Immédiatement dans le ton, le Barça ouvre le score après quatre petites minutes de jeu. Entretemps, déjà, Lamine Yamal électrise les foules depuis son couloir droit.

D'un numéro 10 à un autre, le stade n'a pas oublié le passage furtif et romantique de Lionel Messi avant la trêve internationale. Des "Messi" tombent des tribunes à la dixième minute, un symbole de plus. Sur la pelouse, le spectacle est omniprésent. Le panorama l'est un peu moins, avec une tribune fermée et quelques grues dépassant du décor. Qu'importe, l'air est différent ici, les joueurs l'ont senti. "C'est notre retour au Camp Nou et c'est un jour spécial pour nous", confirme Robert Lewandowski après la rencontre.

Le Polonais, parfaitement secondé par la paire Lamine Yamal – Fermin Lopez, a vite repris ses marques dans un rôle de pivot, souvent dos au but. "C'est un plaisir de jouer ici, s'émeut le porteur du brassard au coup d'envoi. C'est autre chose quand on joue ici. On avait en tête d'attaquer dès le début du match. Pouvoir marquer le premier but dans le nouveau Camp Nou est quelque chose de spécial, ça me rend très fier. Quand nous jouons au Camp Nou, nous sommes une équipe un peu plus forte. J'ai 37 ans et pourtant c'est un jour très spécial pour moi." 

"Il y a des jours où tout se passe bien", plussoie Hansi Flick. Moins drastique qu'à une époque récente sur son fameux dispositif de défense haute, l'entraîneur allemand a pu notamment apprécier les arabesques de son virtuose, numéro 10 sur le dos, venu zigzaguer entre les chevilles basques avant de brosser un ballon parfait vers Ferran Torres. Le chant du cygne idéal d'une soirée de reconquête rêvée. Peu avant, Raphinha avait pu retrouver les siens après deux mois sur le flanc, acclamé chaudement, lui aussi, par un public qui a retrouvé subitement de la voix, sans doute encouragé par l'acoustique et le cadre de son nouveau théâtre. À l'aune de ce retour triomphal, nul doute que l'écrin jouera un rôle clé dans le futur proche du club, qui l'espère aussi beau que ce jour de fête.