Liga 2e journée - Oviedo/Real Madrid - Comment Xabi Alonso veut poser sa patte (et se distinguer de Carlo Ancelotti)

Il suffit de suivre une conférence de presse de Xabi Alonso pour comprendre le bonhomme et ses affinités. Devant les journalistes, samedi à la veille du déplacement à Oviedo pour la 2e journée de Liga, le nouveau coach du Real Madrid ne s'est pas montré très loquace. Et s'il a répondu à des questions d'ordre plus général (critiques sur Vinicius, cas Mastantuono), l'ancien milieu international s'est d'avantage attardé sur les interrogations liées au terrain, au jeu. 

Déjà un point de divergence avec son illustre prédécesseur Carlo Ancelotti, devenu presque un homme politique, brillant pour défendre son institution. Un statut qui devrait apaiser la sélection brésilienne où il officie désormais, tandis que Xabi Alonso va tenter d'apporter une nouvelle vision après une saison dernière bien décevante. Au coeur du projet de l'ancien coach du Bayer Leverkusen ? La rigueur tactique.

"Des entraînements aux petits détails du quotidien, rien n'échappe à son regard. Son idée est claire : organiser, superviser et anticiper, car dans sa conception du football, chaque aspect compte et la différence se joue dans l'invisible", écrivait Marca à propos du nouveau technicien madrilène. "Pour le travail tactique, le travail sur les lignes nous permet de nous organiser et nous donne des repères. Ce sont des outils que j'utilise depuis que j'ai commencé à entraîner et qui nous aident au quotidien. Je l'ai toujours fait ainsi et je continue ici", a-t-il répondu fermement samedi, pour expliquer ses méthodes d'entraînement.

Justement à ce sujet, Xabi Alonso a apporté une approche presque scientifique aux séances, en travaillant avec un drone et une caméra technique en plus du GPS lors de ses premières séances en Floride, il y a deux mois. "La vidéo nous rendra meilleurs", a-t-il justifié depuis. Le travail de l'ombre semble la recette pour réussir selon l'Espagnol, qui ne souhaite rien évacuer. "Nous n'avons pas pu travailler dessus car nous avons encore des choses à faire, mais nous avons beaucoup d'options", a-t-il notamment répondu, interrogé sur le travail des coups de pied arrêtés.

Et en match ? C'est également une nouvelle approche que les joueurs merengue découvrent. "La ligne défensive doit aussi faire monter le bloc lorsque l'on attaque. Nous voulons fonctionner en tant qu'équipe. Réduire les distances entre les joueurs est essentiel, quand nous attaquons et quand nous défendons, annonçait-il la semaine passée. Mbappé et Vinicius ? Les attaquants devront aider en défense." Le message est passé. Dans un collectif rempli de joueurs extraordinaires qui jouissaient de grandes libertés dans les années Ancelotti, dont la méthode a montré ses limites l'an dernier, la rigueur est désormais de mise. 

Prime au pressing donc, et au collectif où l'équipe passe avant les hommes, c'est-à-dire tout ce qui avait fait la force du Bayer Leverkusen indestructible en 2023-2024. Il faut dire que la méthode a déjà porté ses fruits mardi face à Osasuna (1-0) dans un match où le Real n'a concédé que deux tirs, le plus faible total pour la première d'un entraîneur de Liga depuis la saison 2003-2004. Une partie qui a également démontré la marge de progression d'une équipe pas toujours coordonnée devant. Rien ne dit non plus que le 4-3-3 titularisé lors de la première journée sera l'option pour toute la saison. Adepte d'un système à 3 défenseurs avec des pistons, Xabi Alonso pourrait par ailleurs remodeler et moderniser l'héritage laissé par Ancelotti. Dès son deuxième match de championnat ?