Liga I Real Madrid - Osasuna I Kylian Mbappé, l’an II en crève-la-dalle après une première saison de frustrations

Il a mis un point d’honneur à régaler. Kylian Mbappé a fait feu de tout bois pour le dernier match de préparation du Real Madrid. Un premier but au bout d’un enchaînement de grande classe dans un mouchoir de poche, un deuxième après un duel parfaitement négocié face au gardien, puis une passe décisive délivrée à Rodrygo : le Français a rayonné mardi dernier en amical contre le WSG Tirol, leader du championnat d’Autriche (4-0). C’est avec la même envie qu’il abordera la reprise contre Osasuna mardi, pour la première sortie du club merengue en Liga.

La même fraîcheur aussi. De ce point de vue, il a traversé un été radicalement différent de celui de l’an dernier. Mbappé avait mal vécu sa dernière saison au PSG, de sa mise à l’écart du groupe à la reprise à son temps de jeu limité sur la deuxième moitié de l’exercice. Sa frustration est encore allée crescendo à l’Euro, entre une fracture du nez et une élimination en demi-finale face à l’Espagne. Usé physiquement et mentalement, le Bondynois n’avait eu que peu de temps pour préparer l’aventure dont il avait toujours rêvé au Real Madrid.

Cela s’est traduit par une première saison contrastée. L’entame a été compliquée. Mbappé avait légitimement besoin d’une période d’adaptation, il n’a pas immédiatement affiché le rendement espéré et les critiques ont commencé à fuser. L’ouverture d’une enquête pour viol et agression sexuelle à son encontre après une soirée en Suède en octobre n’a pas arrangé les choses. Mais tout a changé en 2025. Le capitaine des Bleus est redevenu une machine à buts pour boucler la saison avec 44 réalisations. Aucun joueur n’avait fait aussi bien dans sa première année madrilène.

Individuellement, l’ensemble était plutôt positif. Collectivement, non. Carlo Ancelotti n’a jamais trouvé la formule pour donner au Real sa flamboyance de la saison précédente. Le club merengue a collectionné les échecs. La perte du titre en Liga, les humiliations subies face au Barça en championnat (0-4, 4-3), en Supercoupe d’Espagne (5-2) et en finale de la Coupe du Roi (3-2 a.p.). Une sortie sans ménagement en quart de finale de la Ligue des champions contre Arsenal (3-0, 1-2). Et pour finir, une claque infligée par son ex, le PSG, en demi-finale du Mondial des clubs (4-0). Tout un symbole.

Il était temps que ça se termine pour repartir sur autre chose. Au retour du Mondial des clubs, Mbappé a enfin pu couper. Pendant trois semaines, presque un luxe pour lui. Il en a profité pour se vider la tête pendant une dizaine de jours à Marbella avec son frère Ethan, selon les indiscrétions de L’Equipe. Puis il a entamé une préparation physique personnalisée, axée sur la puissance et la course sur des sessions quotidiennes d’une heure et demie. Contrairement à l’année précédente, il n’a pas subi son été. L’ancien Parisien a eu le loisir d’en déterminer les contours. Ça change tout.

La perspective de voir un autre Mbappé est évidente. Il n’est plus le joueur qui découvre un nouvel environnement, incomparable aux autres quand il s’agit du Real Madrid. Le Bondynois a un an d’expérience dans la capitale espagnole et il aborde cette deuxième année dans de bien meilleures dispositions, tant physiques que mentales. C’est comme un nouveau départ, incarné par son changement de numéro. Le mythique n°10, hérité de l’emblématique Luka Modric, parti rejoindre l’AC Milan après avoir enchanté la Maison Blanche durant treize ans. Un superbe exemple à suivre pour Mbappé.

Mais de sa première année mouvementée, le Bondynois a pu retenir que cela passerait aussi, surtout, par son équipe. Un nouveau Real, désormais façonné par Xabi Alonso, qui a succédé à Carlo Ancelotti sur le banc madrilène. Le technicien espagnol a vu son effectif essentiellement renforcé dans le secteur défensif avec les arrivées de Trent Alexander-Arnold, Dean Huijsen et Alvaro Carreras. Le joyau argentin Franco Mastantuono est pour sa part venu gonfler un entrejeu toujours orphelin d’un successeur à Toni Kroos, parti à la retraite il y a un an. Ancelotti en avait bien souffert.

Xabi Alonso fera face au problème que son prédécesseur italien n’a pas su résoudre. Trouver cet équilibre collectif disparu qui puisse pleinement mettre en valeur ses individualités. A commencer par Mbappé. Il s’est imposé comme le leader du Real depuis le printemps dernier. Mais cela ne lui suffira jamais. Le capitaine des Bleus est venu à Madrid pour collectionner les titres les plus prestigieux et marquer l’histoire du club. Pour ça, c’est un crève-la-dalle. Sa première année n’a fait qu’augmenter son appétit. Pour l’an II, le seul objectif est de l’assouvir. Il ne s’est si bien préparé que pour ça.