Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Le Graët : "Didier ferait un bon président de Fédé... mais il est trop jeune !"

ParAFP

Mis à jour 06/04/2019 à 13:59 GMT+2

Pour l'AFP, le président de la FFF, Nöel Le Graët, évoque les 100 ans de la Fédération, les deux Coupes du monde remportées en 1998 et 2018 et Knysna. A 77 ans, il laisse également entendre qu'il laissera la main en 2020 à la fin de son mandat - "la sagesse voudrait que j'arrête" - sans se prononcer sur son successeur. Même si, pour lui, Didier Deschamps aurait le profil... s'il était plus âgé.

Nöel Le Graët et Didier Deschamps à l'Elysée en juillet 2018.

Crédit: Getty Images

Que représente ce centenaire ?
N.L.G. : C'est une date importante. Le football a démarré tout doucement à cette époque-là. L'évolution a été assez remarquable, grâce à de fortes personnalités.
En quoi la France a-t-elle joué un rôle particulier ?
N.L.G. : Elle a été un moteur à une période où il n'y avait peut-être pas grand monde. Elle a été en avance, pour dire que les compétitions nationales n'étaient peut-être pas suffisantes. La Coupe du monde avec Jules Rimet, l'UEFA et l'Euro (Henri Delaunay), ce sont des Français, des pionniers, qui les ont créés.
Pourquoi les Bleus ont-ils mis tant de temps à remporter ces compétitions ?
N.L.G. : En Coupe du monde, on n'a jamais été trop loin, en 82 notamment. L'Amérique du Sud a souvent produit du jeu et avait un certain pouvoir, et il y avait les Allemands qui ont été assez incontestables. Mais on a quand même gagné deux fois, ce n'est pas si mal (sourire)....
picture

Paul Pogba au soir de la finale de la Coupe du monde 2018.

Crédit: Eurosport

L'organisation du Mondial 98 et la victoire sont-ils un grand moment de bascule pour le foot français ?
N.L.G. : Ça progresse d'année en année. Entre 98 et 2018, ce n'est pas un écart d'années énorme. Pourtant, même si ceux de 98 ne vont pas être contents, il y a un écart technique quand même invraisemblable dans la vitesse d'exécution, dans la qualité de jeu. 98 a été un moment historique. Michel Platini a joué un rôle. Je pense aussi à Fernand Sastre qui était un homme remarquable sur toute sa période à la Fédération (1972-1984), au niveau financier, administratif. Il a créé Clairefontaine....
Il y a eu un creux ensuite....
N.L.G. : Après le championnat d'Europe (de 2000), ça a été un peu plus compliqué. La Fédération a eu un peu plus de mal dans la gestion, puis il y a eu Knysna.
Cette grève de Knysna au Mondial 2010 est-elle la page la plus sombre de l'histoire de la FFF ?
N.L.G. : On ne peut pas dire que c'était un bon moment. C'est inadmissible. Ça nous a posé beaucoup de difficultés. Au niveau des sponsors, ça a été très, très dur. Ca a été une période compliquée mais qui s'est rétablie assez vite. On a été obligé de réfléchir à beaucoup de dossiers, on a mis les bonnes personnes à la bonne place... Des cadres de la Fédé, je suis désolé, mais j'en ai changés pas mal ! La Fédé, c'est quand même une entreprise, c'est certes le respect du jeu, former les jeunes, mais il faut des spécialistes partout. Aujourd'hui, on a quatre équipes de jeunes qui sont toutes en phase finale d'Euro ou de Mondial, moins de 17, 19, 20 ans et Espoirs.
picture

Knysna 2010. Un bus entré dans l'histoire.

Crédit: Panoramic

L'Allemagne a-t-elle été un modèle ?
N.L.G. : Pour moi, ça a été un modèle pendant longtemps. Ça le reste. Pour les filles par exemple, ils avaient je ne sais pas combien d'années d'avance. Je voyais les stades pleins, l'organisation allemande, et une équipe de France mal équipée, sans kiné... On prenait 5 ou 6-0. On progresse. Aujourd'hui, on les bat. Chez les jeunes garçons, ils nous mettaient des raclées tout le temps. Aujourd'hui non. Mais ça reste un des pays du football les mieux organisés et qui a le plus de stabilité.
Financièrement, qu'a apporté le titre de 2018 à la FFF ?
N.L.G. : Rien, nous avions renouvelé avant l'ensemble de nos contrats de sponsors, jusqu'à l'après Coupe du monde au Qatar, pour tout sécuriser. Notre contrat avec Nike court jusqu'en 2026. On a des garanties, c'est ça aussi notre force. L'équipe de France a progressé terriblement, elle s'est attirée la sympathie du public avec l'Euro 2016. Il y a l'attachement, les médias, les audiences sont très, très bonnes. Et un groupe de supporters... Aujourd'hui, ils sont environ 15 000 à être actifs.
La Fédération est devenue quasiment industrielle. Êtes-vous coupé du foot amateur, comme vous le reprochaient vos concurrents lors de votre réélection ?
N.L.G. : Je ne sais pas qui. Ils ont fait zéro et quelques pour cent. Non, justement. On n'a jamais donné autant aux amateurs, le budget a battu des records. On est sur le terrain avec eux tout le temps, les ligues et les districts sont rémunérés davantage. On a fait une opération "deux étoiles" pour tous les petits clubs. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais quand c'est faux, il faut le dire. Et il y a les équipes nationales. L'équipe rentable c'est les A. Les féminines commencent à avoir un semblant d'équilibre, mais pas les autres.
Jusqu'à quand serez-vous à la tête de la Fédération ? Que pensez-vous avoir apporté ?
N.L.G. : J'ai été exceptionnel (rires...). Mon mandat court jusqu'en 2020. La sagesse voudrait que j'arrête. J'ai déjà dit ça il y a quatre ans, je ne dis pas toujours la vérité (sourire). Mais vous savez, j'ai été un peu mal fichu ces derniers temps (une leucémie lymphoïde avant le Mondial 2018), la sagesse serait qu'il y ait quelqu'un qui prenne la suite.
picture

Noël Le Graet avec Didier Deschamps.

Crédit: Getty Images

Jean-Michel Aulas ?
N.L.G. : Je ne sais pas. Je n'ai pas de favoris. Je discute avec des amis, mais je ne suis pas encore là-dedans. On va déjà passer cet été, qui est important. Le Mondial féminin en France, ça reste quelque chose que la Fédération a obtenu, organise et réussit, puisque le budget est déjà atteint .
Et dans le futur, peut-être Didier Deschamps ?
N.L.G. : Didier, je sais qu'il ferait un bon président de Fédé, j'en suis sûr parce qu'il connaît bien les partenaires. Il sait y faire et bien sûr, il connaît le foot. Mais il est trop jeune. Et moi trop vieux. C'est con !
Allez-vous le prolonger jusqu'en 2022, comme il semble le souhaiter ?
N.L.G. : S'il se qualifie pour l'Euro, oui. Quand on est qualifié, je donne toujours deux ans de plus. Ça donne une sécurité pendant le championnat d'Europe. Ça se fera à la fin de cette année. Jean-Michel Aulas a fêté son anniversaire avec de la médiatisation, je ferai peut-être la signature de Deschamps le jour de mon anniversaire (le 25 décembre) pour qu'on puisse parler de mon âge !
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité