Légende du football français, Bernard Lacombe est mort

Champion d'Europe avec l'équipe de France en 1984, deuxième meilleur buteur de l'histoire du championnat de France (255 buts), Bernard Lacombe est mort ce mardi soir à 72 ans. L'ancien attaquant de l'Olympique Lyonnais, l'AS Saint-Etienne et des Girondins de Bordeaux était hospitalisé depuis plusieurs mois. Il avait quitté ses fonctions de conseiller du président à Lyon en 2019.

Bernard Lacombe lors d'un match de Ligue 1 entre l'Olympique Lyonnais et le PSG, le 2 avril 2019

Crédit: Getty Images

Légende de l'Olympique Lyonnais et champion d'Europe 1984 avec l'équipe de France, Bernard Lacombe, hospitalisé depuis janvier dernier, s'est éteint ce mardi à l'âge de 72 ans. "C’est avec une immense tristesse que nous avons appris ce mardi soir le décès de Bernard Lacombe. Toutes nos pensées vont vers sa famille et ses proches, mais aussi les amoureux de l’Olympique Lyonnais et du football. Adieu Bernard, vous étiez notre légende, le plus grand de tous", écrit l'OL dans un communiqué. C'est tout le football français qui pleure l'une de ses plus grandes gloires ce mardi.
Deuxième meilleur marqueur de l'histoire du Championnat de France (255 buts en 497 matches) derrière l'Argentin Delio Onnis (299 buts), ce finisseur hors pair a incarné mieux que quiconque un style d'avant-centre à la fois instinctif et clinique, archétype du "renard des surfaces" malgré sa taille relativement modeste (1,71 m).
Ce rôle d'avant-centre complet, Bernard Lacombe, qui était né le 15 août 1952 à Villefranche-sur-Saône, l'a mis au service du collectif lors de l'Euro 1984 : aucun but inscrit pendant le tournoi mais une performance décisive en finale, lorsqu'il obtint le coup franc permettant à Michel Platini d'ouvrir le score contre l'Espagne (victoire finale 2-0). Ce match fut son dernier en Bleu (38 sélections, 12 buts) et l'apothéose d'une carrière internationale jalonnée de deux participations au Mondial (1978, 1982), en dépit des critiques qui l'ont parfois escorté en sélection.
"Dans mon rôle de buteur, je n'ai peut-être pas donné entière satisfaction, mais il me semble malgré tout que je me suis beaucoup sacrifié pour la collectivité", estimait-il. "Je regrette un peu le manque de confiance préjudiciable que l'on fait aux avant-centres. Pourtant, qui peut dire que ce n'est pas le poste le plus ingrat à tenir ?" Ce poste, Bernard Lacombe l'a occupé et incarné à la perfection, à Lyon (1967-1978), brièvement à Saint-Étienne (1978-1979) puis à Bordeaux où il a fini sa carrière de joueur (1979-1987).

L'OL, son "club de cœur"

C'est aux Girondins que l'attaquant a le plus garni son palmarès : trois titres de champion de France (1984, 1985, 1987), deux Coupes de France (1986, 1987) et une demi-finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions (1985). Mais c'est à l'Olympique Lyonnais que les liens ont été les plus forts, car Lacombe a connu tous les rôles, de joueur à dirigeant, dans ce qu'il décrivait comme "son club de cœur à jamais".
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Bernard Lacombe devant l'hommage des fans de l'Olympique Lyonnais pour sa retraite, le 15 décembre 2019

Crédit: Getty Images

Arrivé à l'OL en 1967, à 15 ans, en provenance du CS Fontaines-sur-Saône (Rhône) et aligné avec les professionnels pour la première fois à 17 ans le 7 décembre 1969 contre le Red Star avec un but à la clé (victoire 2-0), Lacombe en est parti une première fois en 1978. Dix ans plus tard, il y est revenu, cette fois dans le staff et la direction, jusqu'en 2019, lorsqu'il a pris du recul.
Jean-Michel Aulas, qui avait repris le club rhodanien en juin 1987 alors qu'il végétait en 2e division depuis 1983, avait voulu associer Raymond Domenech, autre figure locale, nommé entraîneur, à Lacombe, ajdoint et directeur sportif, pour faire remonter l'équipe lyonnaise dans l'élite. L'accession est obtenue au printemps 1989. Puis l'OL retrouve l'Europe et se développe jusqu'à dominer le football français dans les années 2000.
Un homme bien
Lacombe devient rapidement directeur sportif, puis entraîneur (1996-2000) et obtient notamment deux places de troisième en Ligue 1 et un quart de finale de Coupe de l'UEFA avant de prendre de la hauteur comme conseiller du président jusqu'en 2017, puis de se mettre en retrait du club en 2019. Lors d'une cérémonie d'hommage, Aulas l'avait décrit comme "un homme bien, parce qu'il laisse une trace durable".
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Bernard Lacombe avec l'équipe de France lors de la finale de l'Euro 1984, le 27 juin 1984

Crédit: Getty Images

Cette trace, c'est notamment le recrutement de figures lyonnaises comme Sonny Anderson, Edmilson, Mickaël Essien, Mahamadou Diarra et surtout Juninho qui ont contribué à la période glorieuse de Lyon, sept fois champion de France (de 2002 à 2008), vainqueur de la Coupe de la Ligue (2001) et de la Coupe de France (2008). Comme joueur de l'OL, Lacombe a formé avec Serge Chiesa et son "maître" Fleury Di Nallo, deux autres joueurs de petite taille, un trio redouté, dit des "lutins", avec lesquels il a remporté la Coupe de France 1973.
Son transfert à Saint-Étienne en juin 1978 pour trois millions de francs, avait sauvé l'OL, désargenté, de la faillite. Mais c'est à Bordeaux qu'il a connu le succès, avec comme entraîneur Aimé Jacquet. Personnage de la vie lyonnaise, connu pour son franc-parler et ses formules à l'emporte-pièce, Bernard Lacombe figure sur la "Fresque des Lyonnais", dans le 1er arrondissement, qui représente des personnages historiques de la ville. En 2019, lors d'un hommage au stade, les supporters de l'OL avaient déployé une banderole élogieuse avec l'inscription : "Lacombe, tireur d'élite, des buts et des phrases cultes, merci pour tout".
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