Le Real douché

. DIMANCHE

Bernd Schuster a peut-être vécu ses derniers instants à la tête du Real Madrid. Pour sa probable dernière apparition sur le banc merengue, le technicien allemand n'a pas eu à se plaindre du spectacle tant sa formation et le FC Séville lui ont offert en cadeau d'adieux un match qui restera à coup sûr dans les annales de la saison.

Respectivement lourdement battus sur la pelouse de Getafe (3-1) et à domicile par l'implacable FC Barcelone (0-3) lors de la précédente journée, les formations madrilènes et andalouses avaient conscience de ne pas avoir le droit à l'erreur pour ne pas compromettre définitivement leurs chances dans la course au titre. Le Real semble ne pas avoir supporté la pression. En l'absence de Diarra, éloigné des terrains pendant plusieurs mois en raison d'une blessure au genou, les Madrilènes ont sombré au cours d'une première période dominée de la tête et des épaules par Séville. Constamment gênés par le pressing tout terrain des hommes de Jimenez, les pensionnaires de Santiago-Bernabeu ont sans cesse été mis sur le reculoir et payé cash les erreurs d'une défense pathétique et indigne d'un champion en titre. Un Casillas hésitant, un Marcelo mangé par Navas sur le coté droit, un Cannavaro bien loin du niveau qui lui avait permis de décrocher le Ballon d'Or en 2006... L'arrière-garde madrilène a vécu 45 premières minutes aux allures de chemin de croix avec des réalisations signées Correia (4e, 0-1), Romaric (21e, 1-2) et Kanouté (41e, 1-3). Seul Raul a permis que l'addition ne soit pas plus salée à la pause (18e, 1-1).

Au bord de l'implosion au cours du premier acte, le Real Madrid a su trouver des ressources morales impressionnantes pour inverser totalement le cours du match. Portés par des supporters en ébullition et dans le sillage d'un Robben, auteur de plusieurs récitals techniques sur son coté droit, les troupes de Schuster ont dès la reprise pris le FC Séville à la gorge. Profitant d'une formation andalouse positionnée plus bas pour mieux jaillir en contre, les Madrilènes se sont installés dans la moitié de terrain adverse, ont poussé, poussé encore pour signer trois minutes de rêve. Higuain, d'une frappe croisée imparable (64e, 2-3), a redonné espoirs à tout un peuple avant que Gago, de la tête (66e, 3-3), n'enflamme Bernabeu.

Totalement relancé, le Real Madrid a d'autant plus vécu une fin de match cruelle. Privé de Robben, expulsé pour une contestation virulente sur une faute indéniable de Palop sur Higuain non sanctionnée d'un penalty, les Merengue n'ont pas réussi à tenir la distance. Profitant des nombreux espaces libérés dans l'entrejeu, Renato, parfaitement servi par Kanouté, a définitivement scellé le sort du match (84e, 3-4), signant peut-être la fin de l'aventure de Bernd Schuster à la tête d'un Real, désormais relégué à 9 longueurs de l'intouchable FC Barcelone. Le déplacement au Camp Nou la semaine prochaine prend des allures de match de la dernière chance.

. SAMEDI