Ibrahimovic, ça se précise

Recruté contre 46 millions d'euros et Samuel Eto'o à l'Inter Milan, Zlatan Ibrahimovic a eu un mal fou à justifier son énorme transfert. Il n'y est même jamais parvenu. Ses statistiques n'ont pourtant rien d'infamant. Seize buts en Liga, des réalisations précieuses en Ligue des Champions, notamment un doublé capital face à Arsenal en quart de finale aller, le Suédois a contribué à la belle saison des Blaugrana. Gros bémol, il n'a jamais réussi à se fondre dans le système catalan. Son manque de mobilité s'est parfois avéré être un vrai handicap notamment en demi-finale de la Ligue des champions face à l'Inter Milan. Pep Guardiola l'a même relégué sur le banc en fin de saison, lors des matchs couperets, lui préférant le jeune Bojan.

Le Barça n'a pas trainé pour renforcer son attaque. Sitôt la Liga achevée, les Catalans se sont attachés les services de David Villa contre 40 millions d'euros. Barcelone veut clairement exploiter les qualités de finisseur du Pichichi des saisons 2006, 2007 et 2009. Si Villa vient à Barcelone, c'est pour occuper la pointe du 4-3-3 de Pep Guardiola d'autant que sa vitesse et son profil beaucoup plus tonique que le Suédois devrait l'aider à se fondre au collectif du FCB. Quid d'Ibrahimovic ? A l'été 2007, lorsque Thierry Henry a posé ses valises à Barcelone, Eto'o ne s'est pas démonté et Henry, flamboyant dans l'axe à Arsenal, s'est exporté sur l'aile gauche. Ibrahimovic pourrait-il faire de même ? Difficile d'envisager pareille hypothèse. les ailes du Barça sont dévolues à Messi et Pedro (12 buts en championnat), la révélation de la saison en Liga. S'il a de grosses qualités techniques, Ibrahimovic n'est clairement pas un joueur de couloir.

"Si vous ne faîtes pas jouer un footballeur après avoir dépensé 70 millions d’euros, alors vous devriez être envoyé dans un hôpital psychiatrique." L'agent de Zlatan Ibrahimovic, Mino Raiola, y est allé sans doute un peu fort le week-end dernier pour défendre son protégé. Une déclaration qui n'a pas laissé insensible le champion d'Europe 2009. "Nous n'avons pas la volonté de vendre Ibrahimovic, mais si les choses se compliquent beaucoup, il n'y aura pas d'autre solution", a prévenu ce lundi le directeur général du club, Joan Oliver. Une mise en garde qui sonne comme un premier aveu du club catalan. Cette polémique ne pourrait qu'accélérer le départ du Suédois. Reste à trouver un point de chute.

Le Barça réclame 50 millions d'euros contre son avant-centre alors, forcément, les premières rumeurs l'envoient chez le nouveau riche, Manchester City. "Je ne crois pas que mon avenir à court terme m'amène à jouer en Angleterre car je n'aime pas la pluie", a coupé court Ibrahimovic alors que Chelsea semblait également intéressé par son profil. Le Milan AC pourrait bien rafler la mise. El Mundo Deportivo annonce que les Rossoneri seraient prêt à formuler une offre de 35 M€, agrémentée d’un joueur qui pourrait être Klaas-Jan Huntelaar ou Marco Borriello. Mais le feuilleton ne fait que commencer.