Messi ou Ronaldo ?

"Qui de Lionel Messi ou de Cristiano Ronaldo est le meilleur ?" Il n'y a pas si longtemps de ça, cette question avait un sens. Et sa réponse n'était pas évidente. Certains penchaient vers l'Argentin, d'autres vers le Portugais. Aujourd'hui, le doute n'est plus permis. Lionel Messi a pris une autre dimension et quelques longueurs d'avance sur le numéro 9 du Real Madrid. Le constat est d'autant plus impressionnant que Cristiano Ronaldo réussit une grande saison sur le plan personnel. L'ancien Mancunien n'a eu besoin d'aucun temps d'adaptation. Malheureusement pour lui, la "Puce" du Barça réinvente le football à chacune de ses sorties. Son toucher de ballon, sa finesse technique et sa déconcertante facilité rappellent un certain Diego Maradona. Ceux qui ont vu jouer El Pibe de Oro ne peuvent qu'acquiescer.

Cette saison en Liga, le petit Messi (1,69m) a déjà marqué 26 buts en 27 matches et signé trois triplés, dont deux de suite (Valence et Saragosse). Ajoutez à cela son exceptionnelle prestation mardi face à Arsenal (4-1). Quatre buts en quart de finale de la Ligue des Champions. Personne n'avait réussi cela avant lui. Cerise sur le gâteau, le Ballon d'Or 2009 a fait les choses bien, en marquant quatre buts tous différents les uns des autres : une frappe du gauche en force, une pichenette du droit, une louche du gauche et un raid conclu en deux temps.

A l'heure qu'il est, Lionel Messi n'a pas d'égal. Avancer le contraire serait malhonnête. Les médias US, qui en temps normal ne s'intéressent guère au "soccer", se demandent même qui de Lionel Messi ou de LeBron James (NBA) est le sportif le plus dominant de sa génération. Vous l'aurez compris, la comparaison Messi-Ronaldo n'a plus lieu d'être. Aujourd'hui, la planète football s'interroge sur la place de la "Puce" de Barcelone dans l'histoire. Que vaut-il, comparé à Pelé ou Diego Maradona, son "jumeau" ? Certains jugeront qu'il est un peu tôt pour se prononcer. La remarque est recevable. Pour autant, il n'est jamais anodin de se poser une telle question.

Sacré Ballon d'Or en 2008, au terme d'une saison exceptionnelle avec 42 buts inscrits pour Manchester United, Cristiano Ronaldo a perdu son titre l'hiver dernier au profit de Lionel Messi. Est-il relégué définitivement au second rang pour autant ? Non. Il est d'ailleurs le premier à le penser. "Les deux !", martèle la star portugaise quand on lui demande lequel des deux est le plus fort. D'un côté, il est difficile de lui donner tort même si Messi monopolise l'attention avec son quadruplé face à Arsenal. Ronaldo a lui aussi des arguments à faire valoir.

"Je suis plus grand et plus costaud !", avait-il lâché en plaisantant cette semaine. Le ton était ironique, mais le physique de CR9 ne fait définitivement plus rire beaucoup de défenseurs en Liga. Si sa technique, ses dribbles et sa frappe de balle le rendaient déjà très difficile à marquer du temps où il était à MU, le Portugais a continué à gagner en puissance depuis qu'il est à Madrid. Maniaque du travail musculaire, Ronaldo s'est sculpté un vrai corps d'athlète et peut compter sur sa force pour faire la différence et dynamiter les défenses adverses. En ce sens, l'ancien Mancunien est un joueur plus complet que Messi, individuellement parlant.

A l'inverse de l'Argentin, CR9 a également prouvé qu'il était capable de s'exporter. Là où les limites de Messi se situent dans sa faculté à montrer son talent sous un autre maillot que celui du Barça, Ronaldo a su se montrer à la hauteur de sont transfert record à 94 millions d'euros. Il a déjà inscrit 18 buts en 21 matches en Liga et 7 en 6 rencontres de Ligue des Champions pour sa première saison au Real, et malgré quelques blessures. Il assume pleinement son statut de star au sein d'une équipe qui réalise sa meilleure saison depuis bien longtemps, après avoir été indispensable à Manchester United durant les trois dernières saisons. A l'instar de Messi, il a encore tout à prouver en sélection. Mais le Portugais a déjà montré qu'il pouvait être incontournable dans deux des plus grands du monde, MU et le Real. Ça, l'Argentin ne l'a pas encore fait.