Le Barça serre les dents

Vitor Valdes n'avait plus encaissé de but au Camp Nou en Liga depuis huit mois. Il en a pris deux dimanche soir face au Betis en clôture de la 19e journée de Liga (4-2). Pour s'imposer et rester en embuscade, à cinq longueurs du leader madrilène, le Barça a dû puiser dans ses ressources, dimanche. Devant les combatifs promus andalous, comme contre l'Espanyol lors de la précédente journée de championnat (1-1) puis contre Osasuna en Coupe du Roi (1-2), les champions d'Europe et du monde n'ont pas affiché leur habituelle domination.

Largement portés vers l'attaque, les Blaugrana se sont beaucoup livrés et ont quelque peu délaissé leur défense à trois, même si cela leur a permis de mener 2-0 au bout de 12 minutes. Guardiola avait en effet choisi de se passer de Piqué et les joueurs du Betis, très à l'aise en contres, ont pu tester les qualités de vitesse de Mascherano, Puyol et Abidal. Après plusieurs parades et alertes, Valdes a fini par encaisser son premier but à domicile en Liga depuis avril 2011 par Ruben Castro (32e). Seuls le Real Madrid en Supercoupe (3-2) et l'AC Milan en Ligue des champions (2-2) avaient trouvé la faille au Camp Nou cette saison. Le Barça ne battra pas le précédent record du genre, qui datait de 1986 et qui avait porté son inviolabilité à la maison à 13 rencontres. En Liga, cela dit, ce record reste absolu.

Voyant son arrière-garde trop souvent en difficulté, Guardiola l'a renforcé après la pause en sortant le discret Cuenca pour lancer Daniel Alves. De retour d'une petite blessure, le latéral droit brésilien a mis quelques minutes à trouver ses marques. Quelques minutes de trop car, à l'image de Puyol, averti pour une main involontaire devant sa surface (49e), les défenseurs catalans peinaient encore et Santa Cruz a pu égaliser (52e). Pour son centième match de championnat, Busquets n'a pu combler toutes les brèches pour récupérer les 72 ballons perdus par ses partenaires (75 pour le Betis) et les visiteurs ont pu décocher 11 tirs (14 pour le Barça). Même en infériorité numérique et alors que le Barça a fini par reprendre un net avantage (4-2), Ruben Castro a ainsi pu mettre à contribution Valdes d'une frappe en angle fermé au milieu de trois défenseurs catalans (90e).

Après la rencontre, Pep Guardiola n'a pas souhaité cautionner ce constat d'une force en léger déclin. La proximité d'un double Clasico ne le permet pas. "C'était un match très attractif, et nous avons vu deux rencontres, en fait, a-t-il analysé. Une jusqu'à 2-2 et l'autre ensuite, où on a vu ce que nous sommes vraiment. Parfois, il faut se trouver dans une situation limite pour réagir. Si cette équipe a quelque chose pour elle, c'est qu'elle ne se relâche pas. Nous avons réalisé un match excellent et une très bonne campagne de matches aller, même si avons laissé filer quelques points."Se méfier d'un Barça qui ronronne : avant le dernier Clasico en Liga, il y a un mois, les Catalans semblaient aussi un cran en-dessous des Madrilènes.