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La Liga perd, un par un, tous ses meilleurs buteurs

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 05/08/2013 à 11:12 GMT+2

En raison de la crise, la Liga est dans l'incapacité de conserver ses goleadors (Falcao, Negredo, Higuain, Soldado...). Pas de panique, les clubs ont des idées, à défaut d'argent frais, écrit François David, notre blogueur spécialisé dans le football espagnol.

FOOTBALL 2013 Buteurs Liga - Higuain, Falcao, Soldado, Negredo

Crédit: Eurosport

Falcao, Negredo, Soldado, Higuain, Llorente, Saviola, Iago Aspas et bientôt, peut-être, Diego Costa… En quelques semaines, la Liga a été vidée de ses buteurs par l'Angleterre, l'Italie et l'AS Monaco. Avec l'exode de ces "9" de très haut niveau, ce sont 315 buts cumulées ces deux dernières saisons qui s´envolent aussi. Avant, il y avait eu la première vague de départs, celles des Michu, Osvaldo, Luis Fabiano, Forlan, Aguëro… De fait, la plupart sont en phase de transition. En attendant des jours meilleurs. Car sans les joueurs mentionnés ci-dessus, il est clair que la Liga s'est appauvrie.
La restructuration économique des clubs est évidemment la raison principale de cette saignée. Avant le redressement du pays (les experts annoncent encore deux ans de récession, la courbe du chômage s'inversant, elle, déjà), les équipes ne peuvent pas faire autrement que se délester de leurs principales valeurs marchandes. Leur solvabilité est en danger. La faute aux apprentis sorciers, ces présidents mégalos à l'ancienne dont on a largement fait écho dans ce blog. Un club comme le Deportivo La Corogne ne doit sa survie qu'à une décision de justice. Valence a 400 millions de dettes et peine à trouver un accord avec les banques. L'Espanyol Barcelone ou l'Atletico Madrid sont obligés de courir le monde à la recherche de sponsors exotiques (l'Azerbaidjan pour les Colchoneros) et doivent vendre et vendre encore pour équilibrer leurs comptes.
INFOGS BUTEURS LIGA 2012-13
Moins de frappes en lucarne, de reprises de volée spectaculaires
Le standing et le niveau de la Liga vont-ils en souffrir ? Le débat est ouvert. Je me souviens que lors de mon premier blog en 2011, j'avais décrit la Liga comme le meilleur championnat européen, sans faire l'unanimité, c'est le moins qu'on puisse dire à la lecture de certains commentaires. En se basant sur les résultats européens – le seul vrai étalon – les faits m'ont donné raison. Les deux monstres espagnols, Real et Barça, se sont placés deux fois consécutives en demi-finales de la Ligue des Champions. Un club, Malaga, a été tout près d'entrer dans le dernier carré aussi. L'Atletico Madrid, lui, a gagné la Ligue Europa en 2012, face à l'Athletic Bilbao. Rappelons qu'en juin 2011, au moment où j´écrivais ces premières lignes, le FC Barcelone venait tout juste de corriger Manchester United en finale de la C1 (3-1). Je ne parlais que de compétitivité sur le terrain. Bref.
Cette fuite des cerveaux aura incontestablement un impact. Barça et Real Madrid seront encore un cran au-dessus, ces deux clubs s'étant même renforcés par rapport au dernier exercice. Il faut davantage regarder ce qui se fait en dessous, à Valence, Séville, Atletico Madrid, Malaga (un cas spécial, le cheikh ayant décidé que les salaires annuels ne devaient plus dépasser 500 000 euros par an) ou le Real Bétis. Il y aura certainement moins de spectacle, un peu moins de justesse technique dans les derniers mètres, moins de reprises de volée, moins de frappes en lucarne, moins de vaselinas (les lobs). Sauf que je ne suis pas inquiet sur le moyen terme. Contrairement à ce qui s'est passé il y a quelques années en France, quand tous les meilleurs joueurs partaient à l'étranger, les Espagnols ont bien réagi. La plupart ont débuté un nouveau cycle, mêlant formation et expertise dans le recrutement pour rebondir et apporter le rêve et l'illusion indispensables à leurs supporters.
Prenons le cas du Celta Vigo. La perte du fantastique Iago Aspas à Liverpool (quel malheur il risque de faire en Premier League...) aurait pu signer la fin d'un club qui ne s'est sauvé qu'à la dernière journée. Et bien non : en confiant son destin à Luis Enrique, l'historique club galicien a redonné espoir à toute une région. Son projet est simple : du beau jeu, offensif. Et des idées, comme recréer un noyau de joueurs passés sous ses ordres au Barça B. Tout le monde a envie de voir ça.
Séville, qui a bien fait de vendre Jesus Navas et Alvaro Negredo, a complètement changé son fusil d'épaule. Il le fallait. Le club n'avait jamais digéré les succès en 2006-07 (double vainqueur de la Coupe de l'UEFA), les départs de Daniel Alves, Seydou Keita ou Luis Fabiano, tout en gérant extrêmement mal les dossiers "arrivées". Table rase du passé. On passe à autre chose. On s'appuie sur la formation, les meilleurs jeunes espagnols du moment (Jairo) et on fait marcher son réseau. Les bonnes relations entre Séville et Chelsea ont amené Marko Marin en Andalousie. Un renfort qui a boosté le moral du club, dégagé une certaine crédibilité et apporté la preuve d'une certaine ambition. C'est ce qui a permis de convaincre un attaquant comme Kevin Gameiro. L'ex-Parisien va être comme un poisson dans l'eau dans cette équipe jeune, ambitieuse et qui va jouer à 200 à l'heure. Un cercle vertueux, en fait. 
INFOG BUTEURS QUI QUITTENT LA LIGA 2013
Villa porte l'Atletico sur ses épaules pour l'instant
J'attends de voir le Malaga de Schuster pour me faire une idée. Trop d'inconnues pour le moment. Tout comme l'Atletico Madrid, dont la saison repose actuellement sur les épaules de David Villa. Mais on peut tirer son chapeau devant la réactivité des dirigeants après la perte de Falcao. Villa est un nom qui a redonné le sourire aux supporters colchoneros. Son maillot est même plus vendu que celui de Falcao en son temps…
Je pourrai évoquer d'autres clubs, qui se restructurent ou se renforcent intelligemment. Valence va faire un coup en prêt (Torres ? Chicharito ?). L'Espanyol a une politique parfaite pour le moment. Villarreal, un club sain, va s'appuyer sur le beau jeu qui a toujours fait sa force, avec, en tête de gondole, Giovanni Dos Santos (ex-Barcelone). Cette politique va profiter à tout le monde, les supporters – toujours en demande de nouvelles têtes – les clubs (qui reçoivent de l'argent frais)… et la sélection nationale. En Espagne, les jeunes promesses vont jouer. A l'étranger, les joueurs vont s'aguerrir. La Roja sera encore présente dans les années à venir, c'est une certitude. Et la Liga, j'en prends le pari, n'a pas fini d'émerveiller.
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