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Pourquoi Lucas Hernández doit rester à l’Atlético

Antoine Donnarieix

Mis à jour 06/01/2019 à 10:35 GMT+1

LIGA - Champion du monde avec l’équipe de France cet été en Russie, Lucas Hernández est désormais considéré comme l’un des meilleurs défenseurs de la planète. Loin d’être insensible à son profil, le Bayern de Munich aurait même conclu un deal avec le joueur. Une erreur ? Sans aucun doute.

Lucas Hernández (Atlético Madrid)

Crédit: Getty Images

Les dernières minutes du match entre la France et l’Argentine s’écoulent dans une extrême tension. Face aux colosses Nicolás Otamendi et Gabriel Mercado qui bombent le torse devant le phénomène Kylian Mbappé dans une échauffourée, un joueur débarque à toute berzingue pour se dresser face aux stoppeurs argentins vexés par la domination tricolore. Cet homme, c’est Lucas Hernández. Arrière gauche des Bleus, le garçon de 22 ans ne compte que neuf sélections en équipe nationale et s’apprête à défendre son coéquipier comme s’il était son petit frère. Il faut dire que la culture de la guerre, Hernández l’a apprise à bonne école.
Simeone a changé ma vie
Repéré aux côtés de son petit frère Théo dans le club du Rayo Majadahonda situé en banlieue madrilène, Lucas intègre les rangs de l’Atlético de Madrid en 2007. Chez les Colchoneros, le garçon va très vite se faire un nom et démontrer d’impressionnantes qualités athlétiques, de quoi mettre la puce à l’oreille de Diego Simeone, très friand de ce genre de profil capable de tripler ou quadrupler les efforts. Quelques années plus tard, c’est déjà dans un grand rendez-vous que Lucas va crever l’écran. Aux côtés de Diego Godín en charnière centrale, le minot neutralise la MSN du Barça au terme d’un quart de finale retour de C1 parfaitement maîtrisé (2-0). Et depuis ? Hernández monte en puissance, encore et toujours grâce à son mentor.
"Simeone a changé ma vie, racontait le défenseur à Olé peu après l’obtention d’une deuxième étoile avec l’équipe de France. Depuis que je me suis mis à bosser avec lui, j’ai appris énormément de choses et je sais aussi qu’à mon âge, il doit encore m'apprendre beaucoup. Si je suis ce joueur aujourd'hui c'est grâce à lui, il n’y a aucun doute là-dessus." Des mots forts qui viennent en contradiction avec les informations de Marca supposant un accord de principe entre Hernández et le Bayern Munich, prêt à payer la clause libératoire fixée à 80 millions d’euros. Une information tout de suite démentie par le club via un communiqué expliquant que "Lucas Hernández nie l’existence d’un accord avec le club allemand, mais également son intention d’abandonner l’Atlético de Madrid."
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Lucas Hernandez

Crédit: Getty Images

Halte à la folie des grandeurs

Toutefois, cette réponse claire et nette de l’entité madrilène n’efface pas pour autant l’intérêt du champion d’Allemagne pour Lucas Hernández, bien au contraire. "Aucune décision qui a été prise à ce sujet, tonnait quant à lui Karl-Heinz Rummenigge, le président du Bayern Munich. Hasan Salihamidžić (le directeur sportif du Bayern, ndlr) et son équipe de superviseurs regardent les joueurs intéressants. C'est leur travail et ils le font très bien. Mais on n'a pas encore pris de décision finale concernant ce qu'on doit faire cet hiver ou l'été prochain." Si le Français fait donc partie des possibles idées de recrutement bavaroises, cette décision serait inopportune.
Hernández le dit lui-même, il est encore à l'étape de l'apprentissage. Son parcours d’enfant élevé à l’Atlético l’a fait intégrer des valeurs d’humilité, de travail et de fierté d’appartenir à la famille atlética. Une famille qui s’apprête à accueillir la finale de la Ligue des champions 2018/2019 dans son enceinte flambante neuve du Wanda Metropolitano, le 1er juin prochain. Réaliser une saison pleine de trophées avec son club sans avoir la tête entièrement consacrée à celui-ci peut-il vraiment aller de pair ? Continuer de grandir avec l’Atlético serait-il devenu impossible ? Bientôt en fin de contrat, Diego Godín pense laisser les clés de la défense centrale à José María Giménez et Lucas Hernández. Dès lors, peut-il trahir les siens et contrarier les plans de Simeone sur le long terme ?
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Simeone et Lucas Hernández, Atlético de Madrid

Crédit: AFP

Griezmann, le grand frère

Non, le transfert de Lucas Hernández ne semble pas être une option pour l’Atlético de Madrid. Et d’ailleurs, l’inverse semble même fort improbable à écouter les dires toujours sincères de Lucas envers son ami Antoine Griezmann. "Il a été là quand j’ai dû prendre l’une des plus grandes décisions de ma vie au moment de choisir entre la France ou l’Espagne et que je n’avais pas de nouvelles de la France, concédait le joueur au Figaro le mois dernier. C’est lui qui m’a fait réfléchir et a tout changé. Il me disait que si l’Espagne m’avait tout donné, j’avais du sang français. Si un jour la France m’appelait, il ne fallait pas refuser. C’est resté dans ma tête. Si Antoine n’avait pas été là, je me serais perdu."
Et si Lucas Hernández veut prendre un dernier conseil, il peut toujours demander l’avis de Filipe Luis, le latéral gauche brésilien de l’Atlético. À l’été 2014, l'intéressé avait fait ses valises pour tenter une expérience à Chelsea, loin de Diego Simeone. Un an plus tard pourtant, son cœur le fait revenir à l’Atlético. "Quand la saison s’est terminée, la possibilité de revenir est arrivée, avouait le latéral gauche à Marca en septembre 2016. J’avais déjà dit à mes représentants que c’était la seule option possible de partir. Si l’Atlético me voulait à nouveau, je partais." Autant le dire tout de suite : si Lucas Hernández quitte un jour l’Atlético, il y laissera un bout de son âme. Et vu son potentiel, mieux vaut attendre encore un peu.
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