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Jeu trop lisible, pire défense de Liga, recrues pas au niveau : le Barça questionne

Alexandre Coiquil

Mis à jour 22/09/2019 à 23:00 GMT+2

LIGA - Battu par Grenade (2-0), samedi lors de la 5e journée, le FC Barcelone a une nouvelle fois montré un visage inquiétant à l'extérieur. Peu équilibrée, prévisible, l'équipe catalane a chopé un virus en ce début de saison.

Ernesto Valverde (coach du Barça) lors de la défaite des siens à Grenade (2-0) - 21/09/2019

Crédit: Getty Images

Un début de saison en montagnes russes

Le Barça fait grise mine. Battu et déréglé par une équipe de Grenade solide à défaut d'être enthousiasmante (2-0), samedi soir, lors de la 5e journée de Liga, le club catalan a confirmé qu'il vivait avec un double visage en ce début de saison. Déchaîné à domicile, avec deux cartons face au Real Betis et Valence (5-2), timoré, friable et méconnaissable hors de son temple, le club catalan traverse un début de championnat à la limite de la bipolarité.
Les coéquipiers d'Antoine Griezmann - transparent à Los Carmenes comme il l'avait déjà été à San Mamés (défaite 1-0 face à l'Athletic Club lors de la 1re journée), et tout aussi double face que son équipe - n'ont absolument rien produit en terme de jeu pour déséquilibrer un adversaire loin d'être un foudre de guerre mais qui leur a laissé peu d'espaces. Le Barça de ce début de saison 2019/2020, c'est une équipe qui vit de ses acquis. Une zone de confort qui lui convient, mais le mode d'emploi pour se sortir des pièges ne fonctionne plus. "C'est une défaite qui fait mal et qui préoccupe", a d'ailleurs reconnu Luis Suarez après la déroute andalouse.
Conséquence au classement : le Barça n'est que 9e (provisoirement) après cinq journées. L'homogénéité de ce début de championnat le laisse à portée de tir du haut du classement et du leader, l'Atlético de Madrid, incapable de gagner depuis deux journées et qui pointe à trois points devant seulement.
Ce départ hésitant contraste totalement avec son passé. Même en ayant vécu quelques saisons plus complexes au niveau des résultats, surtout au début des années 2000 sous l'ère Joan Gaspart, le Barça a rarement été aussi tâtonnant lors d'une entame de Liga. Sept points au compteur en cinq matches, cela ne lui était plus arrivé le début de saison 1994/1995, soit 25 ans. Ce n'est que le début de saison, mais les symptômes sont apparus depuis un moment au sein de cette équipe qui vit des exploits de Messi et des parades de Marc-André ter Stegen. C'est la réalité de ce Barça.
"A l'extérieur, nous ne réussissons pas de bons matches. Nous dominons, mais nous ne traduisons pas cette domination en occasions de but. C'est vrai que l'adversaire marque sur sa première opportunité mais ce n'est pas une excuse, nous n'étions pas bien" a reconnu l'entraîneur du Barça, Ernesto Valverde, après la défaite à Grenade. "Nous manquons d'autorité dans la zone de vérité, dans les 30 derniers mètres, il s'agit de bien conclure les actions. C'est là que nous sommes imprécis."
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Antoine Griezmann et Leo Messi, samedi

Crédit: Getty Images

Fragilité défensive, recrues en période d'adaptation

Un chiffre symbolise ce début de championnat raté : le nombre de buts encaissés. En cinq sorties, le Barça a pris 9 buts, ce qui fait provisoirement de lui la pire défense du championnat en compagnie du Real Betis. Une position inquiétante et également en contraste avec les dernières saisons où l'équilibre a fait la force du FCB. Les Catalans n'avaient pas encaissé autant de buts depuis l'exercice 1996/1997. A l'époque, c'était moins problématique car leur entame avait frisé la perfection (4 succès, 1 nul).
Interrogé sur ce manque d'équilibre, illustré par l'intégration difficile de Frenkie de Jong dans l'entrejeu et celle de Junior Firpo derrière, Ernesto Valverde a mis cette faiblesse sur le compte d'une efficacité totale des adversaires. "Ce n'est pas une statistique flatteuse pour nous et cela ne ressemble pas à nos performances de ces dernières années. Mais c'est vrai que les adversaires sont en réussite face à nous."
Auteur d'un mercato d'appoint avec trois paris d'avenir (De Jong, Firpo et Emerson prêté au Betis), malgré l'arrivée d'Antoine Griezmann en provenance de l'Atlético de Madrid, le Barça n'a pas vraiment modifié sa colonne vertébrale. Et celle-ci, gage d'équilibre par le passé, ne fonctionne plus à 100%. Pas évident également de se fondre dans le moule Barça. Frenkie de Jong, utilisé dans une position excentrée au milieu de terrain depuis le début de la saison, a joué à la place de Busquets en 6 face à Grenade. Et cela a posé un problème. Le Néerlandais est bon, mais il joue à contre-courant du reste de l'équipe. C'est positif d'un côté car son activité apporte de l'intensité, mais son positionnement n'est pas celui de Busquets, une nouvelle fois laissé sur le banc par Valverde. Son absence a clairement pesé dans le résultat face à Grenade.
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Frenkie de Jong à la lutte avec Thorgan Hazard, mardi à Dortmund (0-0)

Crédit: Getty Images

Un style trop prévisible

La possession stérile, ce n'est pas une première pour le FCB qui s'est souvent cassé les dents contre des blocs regroupés ces derniers mois. Cela avait d'ailleurs été marquant lors de la finale de la dernière Copa del Rey perdue face à Valence le 25 mai dernier (2-1). Capable de débloquer nombre de situations par le passé, Lionel Messi n'a pas pu enfiler sa cape de sauveur malgré son entrée. L'Argentin, qui revient tout juste de blessure, n'a pas encore assez de jus pour faire basculer une rencontre. Même si son entrée en jeu samedi a logiquement changé le visage de son équipe.
Principal coupable de cette léthargie collective, Ernesto Valverde. Incapable de mettre sa patte sur cette équipe depuis deux ans, l'ancien technicien de l'Espanyol, Valence et l'Athletic ne s'est pas ménagé au moment de commenter la pauvre sortie de ses troupes en Andalousie. "J'essaie d'être toujours responsable de ce qui arrive. Certes, les joueurs sont les acteurs sur le terrain mais l'entraîneur est responsable. Je me sens responsable, a-t-il martelé. Je considère toujours qu'on peut gagner ou perdre, mais au moins, quand on perd, il faut toujours avoir mérité la victoire."
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Ernesto Valverde, l'entraîneur du FC Barcelone, en conférence de presse (16/09/19)

Crédit: Getty Images

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