Ligue 1 - Monaco - Van Persie, Jorginho... Comme Balogun, ils ont été punis de penalties : comment s'en relever ?

Cette fois, c'est celle de trop. Dimanche dernier, Folarin Balogun s'est encore raté sur penalty, voyant Brice Samba repousser sa tentative avant d'écraser sa frappe dans un second temps. L’ancien Rémois a désormais raté ses trois dernières tentatives en Ligue 1, après ses deux échecs dans le même match contre Nice en septembre dernier. Le tout alors qu'il avait également failli lors des tirs au but fatals à son équipe contre Rouen en Coupe de France.

Désormais, les penalties et lui, c'est fini. "Il ne tirera plus", a ainsi assumé son entraîneur Adi Hütter en conférence de presse mercredi. Le joueur formé à Arsenal prenait le relais de Wissam Ben Yedder, tireur attitré, lorsque ce dernier était absent ou sur le banc. Il l'avait d'ailleurs fait avec succès dans le temps règlementaire contre Rouen. Mais son crédit est épuisé.

"Manquer quatre penalties, c'est trop, a justifié le coach autrichien. C'est un vrai sujet en interne. Lorsque Wissam ne sera pas sur la pelouse, 'Balo' ne tirera plus les pénalties. On a eu une bonne conversation avec le groupe. On a une liste, sans lui." Les choses sont on ne peut plus claires. On ne reverra donc pas Balogun s'essayer dans l'exercice cette saison. Peut-être même tant que Hütter sera son entraîneur.

En sélection non plus, a priori, puisque Christian Pulisic est le tireur attitré des Etats-Unis. Mais viendra le moment où Balogun changera de club, ou d'entraîneur, et sera de nouveau amené à affronter un gardien dans ces duels si particuliers. Ou bien arrivera une séance de tirs au but qui laissera moins le choix à son coach, tout simplement. Dès lors, sera-t-il capable de rebondir ?

Difficile à anticiper. Mais avant lui, de nombreux joueurs se sont retrouvés dans le même cas. Dont les plus grands. C'est ainsi que Robin Van Persie avait payé cher son penalty manqué contre West Bromwich, le 2 mai 2015, avec une défaite à la clé, lors de sa dernière saison à Manchester United. "C'est toujours pareil. Rooney a aussi manqué des penalties. Et quand tu rates, tu retournes en bas de la liste", avait froidement décidé son coach de l'époque Louis van Gaal.

L'attaquant néerlandais avait alors réagi aussi froidement que son coach. Sur les neuf penalties qu'il a frappés par la suite, "RVP" en a en effet réussi huit, dont sept avec Fenerbahçe et un avec le Feyenoord. Pour un total, en carrière, de 7 petits ratés sur 46 tentatives.

De manière plus diplomatique, le sélectionneur italien Luciano Spalletti a de son côté fini par se rendre à l'évidence avec son milieu de terrain Jorginho. Réputé pour son saut avant de frapper, qui a l'a souvent aidé à tromper les gardiens adverses, le joueur d'Arsenal ne va a priori plus se charger de ceux de sa sélection, après un dernier raté contre la Macédoine du Nord en novembre dernier.

L'ex-joueur de Chelsea a désormais manqué ses quatre dernières tentatives avec la Nazionale : il y avait eu le raté sans conséquence lors des tirs au but de la finale de l'Euro 2021 contre l'Angleterre, et ceux à l'aller et au retour contre la Suisse, en septembre et novembre 2021, qui ont coûté si cher dans la non-qualification italienne au Mondial 2022.

"Nous avons également d'autres spécialistes. Peut-être que cela le mettrait en difficulté si nous le renvoyions tirer, comme je l'ai fait l'autre jour en conférence de presse (il avait conforté son joueur avant son raté contre la Macédoine du Nord, ndlr), avait réagi Spalletti. Nous allons évaluer d'autres situations". Douze jours plus tard, Jorginho marquait pourtant sur penalty avec Arsenal contre Lens, en Ligue des champions.

Là encore, la réaction d'un joueur qui maîtrise son art mais traverse simplement une mauvaise passe. On parle d'un milieu de terrain qui a réussi 42 de ses 50 tentatives en carrière. D'une référence dans l'exercice, donc. Le genre de joueurs qui savent, parfois, se mettre eux-mêmes de côté.

C'est ainsi parce que Wayne Rooney avait temporairement rendu les armes que Van Persie avait été désigné comme tireur des Red Devils en 2013 - puis rétrogradé, donc. "J’ai parlé avec Robin van Persie et je lui ai dit qu’il peut dorénavant les tirer. Dans un club comme Manchester United, rater deux pénalties de cette façon et manquer la cible comme je le l’ai fait, ce n’était vraiment pas assez bon", avait expliqué l'attaquant anglais, qui s'était loupé contre Arsenal en novembre 2012 puis West Ham en janvier 2013. Ce qui ne l'avait pas empêché de s'y remettre par la suite (15 réussis, 4 ratés), et de boucler sa carrière avec un honorable 35/48.

Mais c'est peut-être de Sadio Mané dont Balogun voudra s'inspirer. Comme Rooney, l'international sénégalais avait décidé de s'auto-bannir de l'exercice après deux ratés sans conséquences en phases de poules puis en huitièmes de finale de la CAN 2019. "Dans la vie, il faut reculer pour mieux sauter. Aujourd’hui, j’ai raté encore une fois et à un moment donné, il faut penser à l’équipe. L’équipe m’a donné trois fois ma chance, je pense que le ratio n’est pas bon. Désormais, je laisse le penalty aux autres", avait-il expliqué en zone mixte après le 8e de finale.

Sans pour autant abandonner. "Je vais donner la chance aux autres tout au long de la CAN. Ensuite, je repartirai en club et je travaillerai beaucoup pour revenir en force", avait-il promis. Promesse tenue, et déclic réel. Au 5 juillet 2019, l'ex-joueur de Liverpool comptait quatre échecs pour deux réussites en carrière. Depuis, il a raté deux fois, et marqué 13 fois. A 22 ans, Balogun n'a encore ni le talent, ni le leadership de Mané. Mais son ratio de sept échecs en 20 tentatives en ce début de carrière peut rappeler celui du Sénégalais. Dans son cas, la mise à l'écart est contrainte. Mais sera peut-être tout aussi bénéfique. "Je n'ai pas le sentiment qu'il soit touché psychologiquement par cette décision", a assuré Hütter. A confirmer…