Paris est candidat

Un conseil : ne surtout pas écouter les déclarations parisiennes à venir. Entre poncifs ("il faut prendre les matches les uns après les autres", "on fera les comptes à la fin",...) et langue de bois ("parler d'Europe est prématuré"), Paris ne livrera pas le fond de sa pensée. Chat échaudé, hein... On ne traverse pas sans traumatisme deux saisons catastrophiques dont la dernière à la lisière de l'enfer. Alors, il faut faire le travail à la place du club de la capitale : les rêves de grandeur sont de retour. La victoire (1-2) à Auxerre porte la griffe d'une équipe solide, tranquille et très bien équilibrée. Loin, très loin de l'équipe ultra-fébrile des dernières saisons.

En même temps, Auxerre n'est pas vraiment une destination hostile pour le PSG même quand il se porte mal, en atteste son succès à l'Abbe-Deschamps (1-0) la saison dernière. Alors pour un Paris en pleine confiance... D'autant que les hommes de Paul Le Guen, au-delà de leurs forces traditionnelles du moment, ont aussi pu compter sur un Stéphane Sessègnon des très grands soirs. Toutes proportions gardées, à la manière d'un Lyon ou d'un Bordeaux, Paris peut constamment tabler sur une organisation de haute tenue et sur un homme providentiel pour faire fructifier le plan : Hoarau souvent, Giuly parfois ou Luyindula à l'occasion. Cette fois, c'est Sessègnon qui est sorti de sa boîte. Au vrai, rien ne dit qu'il y retournera. Son second but et, plus globalement, l'ensemble de son match, portent la marque d'un possible futur grand. Fort de ces atouts, Paris peut vraiment nourrir quelques ambitions.

Si le club de la capitale en est là, il le doit aussi aux prestations sans faille de Mickaël Landreau. À force d'encenser l'efficacité retrouvée des Parisiens, on finirait presque par oublier que le meilleur d'entre eux est peut-être l'ancien Nantais. La saison dernière, ses performances inégales cassaient parfois des rencontres à l'entame tout à fait correcte. Désormais, Landreau tient bon, de nouveau. Mieux : c'est lui qui, à l'occasion, met ses partenaires sur de bons rails. Comme à l'Abbe-Deschamps où ses deux premiers arrêts déterminants, en duel face à Niculae (1e) puis sur la frappe de Hengbart (3e), permettent à Paris de ne pas courir après le score d'entrée de jeu. En fin de match, c'est encore lui qui sauve la baraque sur une frappe lumineuse de Quercia (65e), se fait suppléer par sa barre sur une tête de Coulibaly (66e), avant de ne s'incliner que sur un penalty de Hengbart (faute de Traoré sur Oliech). Quand l'essentiel était déjà assuré.

Car en première période, Sessègnon a tout fait : tranquille pour reprendre au second poteau le corner de Rothen dévié par Armand (4e, 1-0) ; impérial pour slalomer dans la défense auxerroise et aller battre Riou d'un exter' facile, presque désinvolte (22e, 2-0). Le reste ? Des dribbles en débordements à briser les reins du pauvre Dudka qui en est quitte pour quelques séances d'ostéopathe. Heureusement pour Auxerre, Hoarau n'était, lui, pas dans un soir inoubliable, maladroit dans ses frappes, perdant même un duel seul face à Riou. Cette façon de ne pas "tuer" le match quand ils en ont la possibilité, pourrait jouer des tours aux Parisiens face à des formations plus costauds qu'Auxerre ou Le Mans, leur précédente victime. Mais bon, ce n'est pas comme si le PSG était candidat à quelque chose...

Nous sommes dans une bonne dynamique. Nous confirmons nos progrès. Nous sommes difficiles à jouer. Nous sommes de plus en plus percutants et nous avons de bonnes séquences de jeu. Je voudrais que nous soyons plus constants mais ce soir, contre l'AJA, ce que nous avons fait est très bien. Nous arrivons cette année à faire tourner les choses dans le bon sens car les joueurs sont plus sereins, car nous sommes dans une bonne zone de classement. C'est très agréable à vivre. Nous sommes heureux de nous positionner dans le peloton des poursuivants de Lyon sans nous contenter de ce que nous avons fait jusqu'à présent. Je pense que nous avons fait une bonne première moitié de saison. Nous sommes capables de lire et d'écouter ce qui se dit sur notre équipe avec un vrai recul. Il faut rester prudent et mesuré. Il faut continuer à bien faire vivre l'équipe.