Bordeaux prend ses aises

Ce n'est pas un hold up que Bordeaux a réussi dimanche à Lyon. Mais assurément un coup parfait. Les Girondins ont pris leur temps pour attaquer la bête blessée et l'ont mise à mort lors des dernières minutes, grâce à un coup de tête du matador maison, Marouane Chamakh. Auteur de son cinquième but de la saison, l'international marocain permet aux siens de prendre leurs distances en tête du championnat. Les Girondins ont quatre longueurs d'avance sur Montpellier - où ils se rendent mercredi - et, surtout, huit sur Lyon. "C'est une très belle opération, a reconnu Yoann Gourcuff après le match. Nous mettons Lyon à huit points. C'est un concurrent direct pour le titre mais cela reste une grande équipe sur laquelle il faudra encore compter. Il ne faut pas l'enterrer trop vite. Nous confirmons une bonne série et il faut espérer qu'elle ne s'arrêtera pas."

L'Olympique Lyonnais n'a plus gagné en Ligue 1 depuis le 31 octobre dernier. Et, petit à petit, est en train de laisser filer le titre. Aujourd'hui neuvième à huit points de Bordeaux, le club rhodanien coule en silence et n'avait jamais été aussi mal classé depuis l'arrivée de Claude Puel au club. Dimanche, les Rhodaniens n'ont pas fait grand chose pour éviter ce naufrage annoncé. Mis à part le jeune Maxime Gonalons ou Lisandro, qui ont essayé, pas grand chose à signaler. Claude Puel n'est évidemment pas aux anges : "Ce n'est vraiment pas une bonne affaire de perdre chez nous contre un adversaire direct qui est leader. Huit points de retard, cela commence à être conséquent même si ce n'est pas décisif. Je pense que, dans l'esprit, nous avons bien entamé la rencontre. Il y avait du sérieux. Nous avons essayé de jouer. Nous avons manqué de justesse dans la dernière passe et de confiance pour jouer plus juste et être plus dangereux. C'est dommage." Peut-être un peu plus que ça...

Meilleure attaque de L1 avec 30 buts grâce, notamment, aux 16 buts inscrits lors de ses quatre derniers matches, Lille ne manque pas d'armes offensives. Alors que Frau était préservé en vue du match de Ligue Europa de jeudi, Tulio Melo a pris le relais. Titularisé à Monaco, l'attaquant brésilien a signé son retour dans le onze de départ avec un doublé (38e, 55e) avant de provoquer un penalty transformé par Cabaye (72e). Une renaissance pour l'ancien Manceau, perturbé par des blessures à répétition au genou depuis son arrivée dans le Nord lors de l'été 2008. Il n'avait plus marqué en championnat depuis septembre 2008 lors la 6e journée de la saison passée. Déjà un doublé face à Auxerre (3-2).

A Montpellier, on ne manque pas d'audace en ce moment. Les résultats aidant, la confiance est là. Souleymane Camara en est la preuve vivante. Dimanche à Toulouse, l'ancien attaquant de Monaco a offert la victoire aux siens d'une reprise de volée qui n'est pas sans rappeler celle réussie par Marco van Basten en finale de l'Euro 1988. Certes, Camara l'a réussie du pied gauche et dans un angle un peu moins fermé que le Batave mais celle-ci a plu à René Girard. "Je suis content pour Souleymane Camara, qui marque un but d'anthologie et qui est enfin récompensé de ses efforts", a-t-il confié après la rencontre.

Saint-Etienne prend l'eau. Pour preuve, lors de leurs deux derniers matches, les Verts ont enciassés sept buts face à Lille (0-4) et Paris (0-3). "Ce n'est pas surprenant car on joue avec des joueurs inexpérimentés et pas à leurs postes", regrette Alain Perrin, de plus en plus menacé. A côté de ça, l'ASSE n’a marqué que deux buts lors de ses sept derniers matches de L1. "Les ingrédients sont réunis pour une série noire", résume Jérémie Janot.  Avec une seule victoire en neuf matches, les Stéphanois sont désormais 17e et dernier non-relégables à trois points du Mans.

"C'est un sentiment partagé qui m'anime après ce match: par moments, j'ai envie d'embrasser mes joueurs pour les féliciter mais à d'autres, j'ai envie de les embrasser pour mieux les égorger. Il ne faut pas dire que c'est le football, nous avons fait des cadeaux à une équipe qui n'en demandait pas autant. En étant meilleur que l'adversaire, nous repartons avec les poches vides. Le match nous a échappé parce que nous avons été très généreux avec notre adversaire".