Lyon, le juste prix ?

L'Olympique Lyonnais a lâché les chevaux. Enfin. Pour la première fois depuis longtemps, le club rhodanien s'est montré très agressif sur le marché des transferts et a dépensé... sans compter. Depuis le coup d'envoi officiel de la chasse aux recrues, le club rhodanien a ouvert les vannes et lâché autour de 70 millions d'euros alors que le mercato ne se terminera que le 31 août prochain, à minuit. Michel Bastos (Lille, 18 millions), Aly Cissokho (FC Porto, 15 millions), Lisandro Lopez (FC Porto, 24 millions), Bafétimbi Gomis (Saint-Etienne, 13 millions) sont arrivés dans la capitale des Gaules. En France, personne n'a fait mieux.

En comparaison, l'Olympique de Marseille, avec un recrutement tout aussi impressionnant, n'a déboursé que 38,5 millions d'euros. De là à dire que l'Olympique Lyonnais a trop dépensé, il n'y a qu'un pas... que l'on ne franchira pas. C'est à l'aune des résultats, d'un titre reconquis ou d'un parcours probant en Ligue des Champions que l'on jugera le recrutement lyonnais. Pour autant, force est de constater que les joueurs ramenés dans la maison OL ont coûté cher. Parfois très cher. Si Michel Bastos et Lille "méritent" les quelques 18 millions dépensés, que Lisandro Lopez n'est sans doute pas loin de valoir 24 millions grâce, il est vrai, à l'habilité du président du FC Porto, Jorge Pinto Da Costa, on a quelques doutes concernant les deux dernières recrues.

Aly Cisskho est un joueur en devenir. Mais il y a un an, le latéral gauche de l'Olympique Lyonnais passait de Gueugnon à Setubal pour rien. Puis de Setubal à Porto en janvier pour 300 000 euros. Six mois plus tard, voilà le défenseur qui a brillé en C1 qui revient en France pour 15 millions d'euros (ndlr : Un record en L1 pour un défenseur). Sa valeur marchande a suivi une courbe plus qu'exponentielle. Jorge Pinto Da Costa a une nouvelle fois été très bon. Mais Lyon n'a pas bronché. Milan n'en a pas voulu, tant pis pour les Rossoneri, l'OL a récupéré le défenseur pour un prix élevé. Il faudra que Cissokho soit vraiment au niveau de l'argent dépensé pour que Lyon rentre dans ses frais à l'occasion d'une éventuelle revente.

Le cas Gomis est légèrement différent. Le Stéphanois, au sommet de son art il y a un an, semblait avoir perdu de sa valeur marchande au terme d'une saison difficile avec Saint-Etienne. Certes, "Bafe" a scoré à 10 reprises en Ligue 1 mais il restait comme un goût d'inachevé au terme du dernier exercice. Pourtant, Lyon n'a pas hésité. Quinze millions. L'OL voulait Gignac mais n'avait pu convaincre Olivier Sadran. L'OL espérait Rémy, mais à force de trainer en longueur, l'affaire a capoté. Pressé par le temps et par un barrage de Ligue des Champions qui arrive à grands pas, Lyon s'est retourné vers le voisin stéphanois. Et n'a pas hésité au moment de passer à la caisse.

Une chose est sûre : si le club rhodanien a dépensé autant, c'est qu'il pouvait se le permettre. La vente de Karim Benzema au Real Madrid pour 35 millions d'euros et une grosse décennie d'excellents résultats alliés à une gestion remarquable ont permis à Lyon de montrer les dents sur le marché. Ajoutez à cela la "vexation" d'avoir laissé un titre qui semblait à jamais la propriété du club et l'Olympique Lyonnais s'est senti pousser des ailes au portefeuille. Spectaculaire sur le marché, Lyon aura intérêt à l'être sur le terrain.