Paris, et maintenant ?

Comme souvent, c'est par la Coupe qu'est venu le salut pour le PSG. Cette fois, c'est la Coupe de France (1-0 a.p. contre Monaco) qui a permis au club d'éviter une saison catastrophique. Après avoir porté les Parisiens à la 6e place la saison dernière, Antoine Kombouaré n'a pas vraiment réussi son pari de faire mieux. Mais, avec une qualification en Ligue Europa à la clé, qu'il aurait accroché grâce à une 5e place, il n'en est finalement pas si loin et sauve la face avec un trophée en prime. "On sait les conséquences d'une victoire. Ca répare toutes les conneries qu'on a faites dans la saison. On fait une mauvaise saison en championnat", avoue d'ailleurs l'entraîneur. Ce dernier, qui jouait également gros, n'a d'ailleurs pas caché son soulagement samedi soir. Déjà titré en tant que joueur, il savoure encore plus ce succès dans le costume d'entraîneur : "il n'y a aucune comparaison. Là, je suis le responsable, je suis à la tête de l'équipe".

Mais, si le PSG a sauvé sa saison, il a peut-être surtout éclairci son avenir. "Surtout pour le recrutement, souligne Kombouaré. Si on veut faire venir des joueurs c'est plus facile, c'est plus attractif avec une Coupe d'Europe à la clé". Robin Leproux, qui sort grandi de sa première saison à la tête du club au cours de laquelle il a notamment dû gérer l'épineux dossier des supporters, va dans son sens. "Sur l’aspect sportif, on veut rendre cette équipe plus compétitive. Améliorer l’effectif, c’est un devoir. Après, on verra quels objectifs on se donne. Mais je le répète, on a la volonté de renforcer l’équipe", a ainsi annoncé lundi le président dans les colonnes du Parisien. Alors qu'une enveloppe de 30 millions d'euros a déjà été évoquée dans la presse, M. Leproux laisse planer le mystère à ce sujet. "On est dans le domaine du confidentiel et du concurrentiel, et on ne veut donner aucune indication", s'est-il contenté de commenter.

Car il reste à convaincre Colony Capital, l'actionnaire majoritaire du club, de mettre la main à la poche. Samedi soir, dans l'euphorie de la victoire, Sébastien Bazin avait d'abord confié sur France Bleu : "Ça va être à moi de travailler maintenant". Mais, le lendemain, le discours avait quelque peu changé. "Ça ne change pas le plan d'investissement, tempérait le représentant de Colony Capital. Mais ça renforce l'idée que ça vaut le coup. Ca fait quatre ans qu'on se donne du mal, qu'on essaie de bâtir quelque chose, ça prend du temps. Cette victoire nous rend fiers et plus forts dans l'action". Pourtant, le chantier n'est pas mince. S'il veut redorer son blason en championnat et Coupe d'Europe, le PSG va devoir s'armer. Et les bases de la reconstruction ont déjà été ciblées : un défenseur central, un milieu défensif et un milieu gauche. Voire un arrière gauche, pour soumettre Sylvain Armand à la concurrence.

Mais ce ne sont pas les seuls points d'interrogation concernant l'avenir du club. La priorité sera sans doute de conserver le duo Mevlut Erding-Guillaume Hoarau. L'attaquant turc entretient d'ailleurs le flou. "Quel joueur peut dire aujourd'hui avec certitude de quoi est fait son avenir ?", dit-il. Stéphane Sessegnon pourrait lui aussi être sollicité à l'intersaison. Il faudra ensuite régler le cas Kezman et ses 250.000 euros net de salaire mensuel. Et que vont devenir les anciens ? A 37 ans, Claude Makelele, dont le contrat s'achève en juin, n'a toujours pas signé la prolongation que le club espère. "Bien sûr, si Claude en a envie. On a besoin de sa contribution, de son état d’esprit et de son rendement sur le terrain, a réaffirmé Robin Leproux. Après, il dira combien de matchs il veut jouer et on aura une discussion économique avec lui". Ludovic Giuly (33 ans), engagé jusqu'en 2011, fera-t-il toujours partie des plans de Kombouaré ? Quant à Grégory Coupet (37 ans), pourra-t-il reprendre la place de numéro 1 à Edel après une saison gâchée par les blessures ?