Paris plombe Bordeaux

L'objectif avoué ne sera pas atteint. Non pas le titre, pour lequel il faudra encore attendre encore un peu pour en savoir plus, mais les trois victoires en trois matches cette semaine, Bordeaux peut tirer un trait dessus. Plus grave, leur défaite samedi à Paris (1-3) laisse les Girondins à la cinquième place, en attendant les résultats de leurs rivaux. En imaginant le pire, les champions de France pourraient pointer à six points du leader, dimanche, si Marseille s'impose. Même avec un match en moins, ça commencerait à faire beaucoup. En attendant, même si ce n'est pas une excuse, les joueurs de Laurent Blanc ont joué de malchance face au PSG. L'expulsion à la demi-heure de leur gardien, Ullrich Ramé, a tout changé. Le but de Sylvain Armand sur le coup franc suivant (35e) également. Car à partir de là, en infériorité numérique et menés au score, les Bordelais ont souffert. Ils ont donné tout ce qu'ils avaient. Sans être récompensés.

Après trois défaites d'affilée toutes compétitions confondues, Bordeaux avait fin mis à l'hémorragie mercredi en s'imposant contre Lyon (1-0). Une victoire insuffisante pour se qualifier en huitièmes de finale de Ligue des champions, mais suffisante dans le contenu pour retrouver la confiance. Croyait-on du moins à ce moment-là. Car force est de constater après celle nouvelle défaite, peut-être celle de trop, que la spirale n'est toujours pas inversée chez les joueurs au scapulaire. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé dans un Parc des Princes de nouveau plein. Oublié le huis clos face à Boulogne-sur-mer, les supporters parisiens ont à nouveau pu encourager leur équipe. Enfin, après le premier quart d'heure, où ils ont vécu un calvaire. D'entrée de jeu, ce sont en effet les Bordelais qui ont attaqué pied au plancher. Laissant croire à un moment donné à une correction pour les Parisiens.

Mais très vite ces derniers ont retrouvé du poil de la bête. Il faut dire qu'à un de plus, c'est forcément plus facile. Suite à l'incroyable mésentente entre Ciani et Ramé (31e), les joueurs de Kombouaré ont pris les affaires en main. Ils ont aussi profité du forfait de Carrasso pour découvrir un nouveau girondin, Abdoulaye Keita, gardien international des moins de 19 ans, et contraint d'honorer son premier match en Ligue 1 dans un contexte pas forcément idéal. Malgré un premier but très vite encaissé, le jeune homme ne s'est pas dégonflé. Malgré quelques erreurs de jeunesse, des approximations et des hésitations, il a longtemps maintenu son équipe en vie. Décisif à maintes reprises (51e, 69, 84e et 90e+1), il a toutefois cédé encore deux fois devant Erding (75e) et Hoarau (86e), sans démériter loin de là.

Entre-temps, Sané avait réduit le score (80e), en vain. En prévision du match en retard au Mans, joué dès mercredi, Laurent Blanc avait en effet sorti Gourcuff et Chamakh à 2-0. Difficile ensuite de revenir. En 2010, Bordeaux tourne à 1.5 point par match, seuls Le Mans et Grenoble ont fait moins bien. Ça en dit long sur le coup de mou incroyable traversé par les Girondins. Parviendront-ils à se ressaisir à temps ? Une chose est sûre, Marseille et Lyon mais aussi Auxerre et Lille s'en frottent les mains. Le PSG de Kombouaré, qui avait aligné son équipe-type avant la demi-finale de Coupe de France mercredi contre Quevilly, regarde tout ça d'encore un peu plus loin. Même s'il a enfin battu un prétendant au titre cette saison à la maison, sa victoire lui apporte surtout des regrets supplémentaires. Qu'il pourrait peut-être bientôt partager avec Bordeaux.

"(Pour le titre) Ca va être délicat mais il faut continuer, on a des matches en retard, mathématiquement il n'y a rien de fait. Il ne faut pas forcément parler de titre mais de se retrouver dans les trois premiers, on verra pour les dernières journées. Il faut vite rebondir, on a perdu le premier match mais il nous en reste deux dans la semaine. De l'inquiétude ? Non, on est en mauvaise posture, mais il reste un certain nombre de matches (8), et l'objectif depuis le début de saison c'est défendre notre titre ou finir à l'une des trois première places. Ca fait partie du sport, ces moments difficiles à supporter, mais bon on les provoque aussi un peu... Sur l'exclusion, Mickaël (Ciani) veut dégager, le ballon retombe sur la ligne, dans mon élan j'ai le réflexe de mettre la main... Après on prend un but sur coup franc, c'est le tournant du match."