Sissoko, à fond !

"Même avec la réserve, je n'en frappais pas. Celui-là, je le sentais bien, alors pourquoi ne pas tenter ma chance ?" Moussa Sissoko ou quand tout vous souri. Le Toulousain Sissoko l'avoue lui-même. Les coups francs, ça n'a jamais vraiment été sa tasse de thé mais, ces derniers temps, tout ce qu'il touche se transforme en or. Résultat pour le premier coup franc de sa carrière : une mine de 35 mètres dans la lucarne de Steve Mandanda au Vélodrome samedi dernier. Et voilà Moussa Sissoko bombardé messie du TFC, meilleur buteur des Violets avec cinq réalisations en onze journées de championnat. Lui, le milieu défensif. Ce molosse (1,87 m et 83 kg) possède des qualités naturelles de perforation et de puissance.

Depuis le début de saison, il a ajouté quelques cordes à son arc : une frappe précise, de la lucidité dans le dernier geste. De quoi en faire un joueur complet. "J'ai beaucoup travaillé ce point-là depuis l'an passé. Il faut que je sois encore plus décisif. En début de saison, je visais entre huit et dix buts. Après, si je peux en mettre plus...", admet un Sissoko qui ne se fixe décidément pas de limite. Il laisse entrevoir un énorme potentiel et son profil n'est pas sans rappeler celui de Mickaël Essien. Pro à 17 ans, international à 19 ans et bombardé titulaire face à l'Autriche, ce pur produit du centre de formation toulousain a profité de son excellent début d'exercice pour se faire une place dans la bande à Raymond Domenech. Le sélectionneur n'a d'ailleurs pas hésité à le convoquer pour les deux rencontres cruciales de barrage face à l'Eire, une vraie marque de confiance.

De quoi aiguiser les appétits de quelques clubs européens. Tottenham et le FC Valence ont tâté le terrain durant le dernier mercato estival. Désormais, c'est de l'autre côté des Alpes que la menace se fait de plus en plus précise pour Toulouse. Sissoko, grâce à ses excellentes performances du moment, a désormais l'Europe à ses pieds. La semaine dernière, le Corriere dello Sport évoquait l'intérêt de la Juventus Turin et de l'Inter Milan. Mais Olivier Sadran n'est pas homme à brader ses joueurs. Et il l'a fait savoir au quotidien transalpin : "Je ne le vends pas pour l’instant. Même pas pour 100 M€. C’est un joueur de Toulouse et il le restera." Sa fulgurante progression dessine pourtant un départ inéluctable. Son talent se fera bientôt trop grand pour la Ligue 1.