32e journée de Ligue 1 - Le PSG déjà champion, et alors ?

Qu’on se le dise, le titre est joué. Avec 67 points au compteur et neuf d’avance sur Marseille, à six journées de la fin, le PSG décrochera bientôt son troisième titre de champion de France. Eliminé de la Ligue des champions et focalisé sur la conquête du premier doublé de son histoire, il ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Comme le démontrent leurs trois victoires de rang sans encaisser de but, les Parisiens ont serré les rangs dans le money-time pour anéantir les derniers espoirs de la concurrence. Le seul suspense consiste désormais à savoir quand les Parisiens auront mathématiquement assuré leur couronnement annoncé depuis le début de la saison. Ce pourrait être dans trois semaines contre Valenciennes, ou le week-end suivant à Lyon.

Alors j’entends déjà les voix s’élever contre cette Ligue 1 à deux vitesses, vouée à subir , ce qui enlève une partie du sel des soirées multiplex du mois de mai. Celles rythmées par cette petite musique qui trotte encore dans la tête de tous les amateurs de foot, prêts à dégainer bières fraîches et barbecue dans l’espoir de vivre des rebondissements à foison. Le dénouement de la saison passée reste encore dans toutes les mémoires. Une dernière soirée de folie, un match arrêté durant une demi-heure par des supporters auxerrois dégoûtés de voir leur AJA descendre en L2, des Parisiens agglutinés devant un minuscule écran de télé pour finalement voir la surprise Montpellier remporter le Championnat au nez et à la barbe du PSG : ces images ont marqué les esprits. Elles sont inscrites pour la postérité dans le grand livre du foot français et illustrent une image romantique du football, presque surannée. On pourrait certes ne plus les revoir de sitôt.

Une bataille pour la C1 au couteau

Même si Monaco est appelé à venir contester l’hégémonie du club de la capitale dans les années à venir, si la LFP lui laisse le champ libre, Paris est parti pour accumuler les titres et pour les remporter sans avoir à attendre une 38e journée souvent incertaine. Ce n’est que logique au vu des dépenses folles consenties par QSI depuis son arrivée aux commandes à l’été 2011 et certains auront le droit de le regretter. Personnellement, je ne m’en offusque pas. D’abord parce que l’argent investi sur le marché des transferts pour renforcer l’effectif du PSG nous a permis de vivre un match comme celui de mercredi dernier. Voir un club français bousculer la référence mondiale depuis cinq ans, dans son écrin du Camp Nou, est un plaisir que l’on ne peut bouder. Ces dernières saisons, Marseille et Lyon n’avaient pas existé lorsqu’ils avaient croisé la route du Bayern ou du Barça. Le leader de Ligue 1 a lui rivalisé les yeux dans les yeux avec les Blaugrana, avec la promesse d’aller encore plus loin dans les années à venir, et c’est tout le Championnat qui en sort grandi.

Surtout, le sprint final s’annonce passionnant, même si la première place est déjà attribuée. Les trois dernières journées l’ont prouvé. Des buts (2,9 par match en moyenne), des scénarios dignes des meilleurs thrillers US et des équipes portées par la flamme de vivre, ou de survivre, comme le chantait Daniel Balavoine : le show est au rendez-vous. La bataille pour une place en C1 a rarement été aussi serrée à ce stade de la saison. Cinq formations se tiennent en cinq points et les noms sont ronflants. Quasiment tous les gros sont dans le coup, de Marseille à Lille en passant par Saint-Etienne et Lyon. Sans être un sommet de spectacle, le LOSC-OM de dimanche a séduit par son intensité et sa dimension dramatique, cette sensation qu’il pouvait faire basculer le destin d’une saison en 90 minutes.

Huit clubs encore menacés par la relégation

Dans les prochaines semaines, les chocs de ce genre vont se multiplier : PSG-Nice le week-end à venir, Lyon-ASSE lors du suivant ou encore Lyon-PSG le 12 mai. Saint-Etienne accueillera aussi Marseille pour le compte de l'avant-dernière journée avant de se déplacer à Lille. Ce sera suspense garanti dans la quête d’une Ligue des champions toujours plus indispensable pour les clubs dans un contexte économique difficile. Et dans le bas du tableau, ce sera indécis jusqu’au bout. Hormis Troyes, presque condamné avec ses sept points de retard sur le premier non-relégable, huit équipes restent sous la menace d’évoluer à l’échelon inférieur en 2013-14. Là aussi, ce serait un drame pour l’avenir des clubs concernés et les six dernières journées seront placées sous le signe de la tension. Bref, titre en jeu ou pas, on ne risque pas de s’ennuyer dans les prochaines semaines. Et c’est bien là l’essentiel.