OM: André-Pierre Gignac sait les mettre au fond

La victoire à Bastia (1-2) n’a pas complètement contenté Eli Baup. L’entraîneur marseillais déplore encore le manque d’efficacité de ses joueurs devant le but. "On a toujours fait des premières périodes avec beaucoup de jeu, beaucoup de situations hautes, et on ne traduit pas ça par assez de buts, a-t-il dit. C'est là qu'il faut travailler encore plus". Avec sept buts marqués avant la pause et 15 après, les chiffres lui donnent raison. L’OM inscrit même plus d’un quart de ses réalisations (6 sur 22 soit 27%) dans le dernier quart d’heure. Le retour d’André-Pierre Gignac, entré cinq petites minutes en Corse, peut-il changer la donne ?

Il n’est pas ici question de savoir si Gignac peut rééquilibrer la balance. Mais comment l’attaque marseillaise fonctionne avec lui (10 matches, de la 1ère à 9e journée puis la 17e)  et sans lui (7 matches, 10e à 16e journée). La différence se situe bien au niveau de la concrétisation. Sans son meilleur buteur (5 réalisations), l’OM tente à peine moins sa chance (12,3 tirs contre 14,7 en moyenne) mais cadre bien plus (50% contre 38,8% avec lui). Pourtant, sa moyenne de buts est plus importante quand il est là (1,4 contre 1,1). Et, conséquence, celle de points aussi (2,2 points en moyenne glanés contre 1,4). Sa présence incite par ailleurs ses partenaires à plus de centres (29,5 contre 25,6).

Remis dans le contexte de la Ligue 1, le rôle d’André-Pierre Gignac au sein du rendement marseillais se confirme. Il effectue en moyenne un tir toutes les 16 minutes et 50 secondes, soit le meilleur ratio cette saison parmi les joueurs avec au moins 10 tirs (source Opta). C’est mieux que Zlatan Ibrahimovic (17 minutes et 58 secondes). Avec moitié moins de temps de jeu, le Marseillais reste également parmi les attaquants qui ont le plus cadré depuis le début de la saison (voir ci-dessous). Et surtout parmi les plus efficaces. Derrière l’extra-terrestre suédois (un but toutes les 73 minutes), l’ancien Toulousain a besoin de moins de temps pour faire trembler les filets que la plupart des joueurs.

Le problème est toutefois plus global pour Marseille qui présente seulement la 10e attaque de L1 (22 buts) mais le plus grand nombre de tirs cadrés (100) et le deuxième ratio (42,9% derrière Rennes à 45,1%). Par ailleurs, 70% des victoires de l’OM (7 sur 10) se sont soldées par un but d’écart dont cinq sur le score de 1-0. Enfin, les Olympiens n’ont marqué qu’à une seule reprise plus de deux buts au cours d’un même match (3-1 face à Rennes, 4e journée). A titre de comparaison, Lyon l’a réussi cinq fois cette saison et le PSG quatre fois. Le départ d’André Ayew (4 buts) pour la CAN ne devrait pas arranger les choses sur le front de l’attaque marseillaise. Et on doute que Gignac enchaîne, malgré son efficacité, des triplés ou des quadruplés régulièrement.