Bordeaux-PSG (0-2), l'antisèche : Cette fois, Paris a mis la manière

En raison des nombreuses absences au coup d'envoi (Cavani, Pasore, Lavezzi, Maxwell), le jeu n'était pas sans doute pas la première préoccupation de Laurent Blanc. Pourtant, le PSG a semblé monter en puissance. Dans le 4-3-3 mis en place par son entraîneur, le club de la capitale a encore effectué une entame de match timide. Mais il a su monter en puissance au fil des minutes. A Chaban-Delmas, Paris a mis le pied sur le ballon (60 % de possession) et donné l'impression d'une maîtrise collective. Sans doute le premier match référence des Parisiens cette saison. En face, il faut dire que Bordeaux n'a pas proposé grand-chose. Bien entrés dans la partie, les hommes de Francis Gillot ont exercé un gros pressing au milieu de terrain mais, sans inspiration offensive, ils ne sont jamais parvenus à mettre le PSG en danger avant de lâcher prise en fin de match. La défense, dont l'alignement a presque toujours été coupable, peut tout particulièrement inquiéter les Girondins.

Pour sa première titularisation en Ligue 1 avec le PSG, Lucas Digne a vécu des premières minutes difficiles. Le jeune latéral gauche s’est retrouvé deux fois au sol très rapidement après deux chocs successifs. Titulaire lui aussi pour la première fois à la place de Cavani, le jeune Hervin Ongenda (18 ans) a montré beaucoup de bonnes choses sur le côté gauche de l'attaque. Ses mouvements perpétuels entre les lignes ont fait beaucoup de mal à la défense girondine, comme Lucas à droite. Le Brésilien, auteur de son premier but en Ligue 1, a été le Parisien le plus dangereux. Ibrahimovic, lui, a souvent endossé un rôle de meneur de jeu qui lui a permis d'offrir un caviar sur le but de Matuidi. Thiago Motta, Verratti et Matuidi, associés pour la première fois au milieu, ont été très précieux.

Côté bordelais, premières titularisations ratées pour le latéral gauche argentin Lucas Orban, souvent pris de vitesse par Lucas, et l'attaquant uruguayen Diego Rolan. Carrasso, s'il a évité la correctionnelle à son équipe en fin de match, est passé au travers en croyant à une passe de Lucas sur le deuxième but. Le Brésilien, couvert par Mariano, n'avait plus qu'à marquer dans le but vide…

Soit le nombre de ballons joués par Thiago Motta (118) et Marco Verratti (130). Preuve de la domination parisienne. Les deux milieux de terrain ont parfaitement joué leur rôle de plaques-tournantes. Avec peu de déchets puisqu'ils ont réussi respectivement 91 % et 87 % de leurs passes. L'ancien Intériste s'est même offert le luxe de perdre seulement 9 ballons contre 18 pour Verratti. A titre de comparaison, Landry N'Guémo est le Bordelais qui a touché le plus de ballons avec… 63 !

Quelques minutes après le retour des vestiaires, la maîtrise parisienne aurait pu être ébranlée si l'arbitre avait vu la main dans la surface de Thiago Silva. Sur un centre venu de la gauche, le défenseur brésilien, au duel avec Diabaté, a détourné le ballon du bout des doigts (52e). Si Antony Gautier avait sifflé penalty, les Girondins auraient pu revenir dans le match. Au lieu de ça, ils ont encaissé un deuxième but, par Lucas (64e), avant de baisser les bras.

Parfois, une image vaut mille mots…

Paradoxalement, c'est lorsqu'il a dû se passer des services de nombreux titulaires que le PSG a livré sa prestation la plus convaincante. Laurent Blanc va donc devoir résoudre à un autre casse-tête lorsque tout le monde sera apte. A priori, Lucas Digne n'a rien montré qui puisse inquiéter Maxwell sur le court terme au poste de latéral gauche. En revanche, Verratti, Lucas et même Ongenda ont marqué des points. Le premier, aligné dans un milieu à trois à la place de Pastore, a apporté plus de stabilité du PSG. Blanc a beau s'en offusquer la blessure de Pastore, absent deux semaines, lui retire provisoirement une épine des pieds. Mais il faudra bien qu'il tranche alors que les dernières sorties de l'Argentin n'ont pas franchement été convaincantes. Lucas et Ongenda ont quant à eux permis à Paris d'écarter enfin le jeu sur les côtés, un des gros points faibles des Parisiens depuis le début de saison. Mais l'entraîneur ne peut pas décemment se permettre de laisser Lavezzi et surtout Cavani sur le banc. Il va falloir faire des choix.