FCBG-OL (1-2, Ligue 1, 28e journée) : Dimanche, Garde s'est trompé mais ne s'est pas entêté

Cinq minutes hors du temps. Des arrêts de jeu qui ont fait basculer un match du dimanche soir sans saveur dans la folie, celle que le foot peut créer comme peu d’autres sports. Les Lyonnais ont écrit à Bordeaux un scénario improbable (1-2) et se sont offert un grand frisson en deux fulgurances. Henri Bedimo (90e+1) et Corentin Tolisso (90e+5) ont renversé la rencontre au moment où personne n’y croyait. Ce succès crucial dans la course à l’Europe, l’OL l’a arraché au mental. Et rien d’autre... "Le contenu a été moyen partout sur le terrain. Mais je retiens la réaction des joueurs", a reconnu Rémi Garde au micro de Canal+. L’entraîneur lyonnais ne s’est pas caché au moment d’analyser la prestation des siens. Sur la pelouse de Chaban-Delmas, les Gones ont rendu l’une de leurs copies les plus fades de la saison.

Garde avait opté pour un 3-5-2 au coup d’envoi, celui-là même qui avait pris l’eau au Parc des Princes face au PSG en décembre dernier (4-0). Il a renouvelé l’expérience pendant 35 minutes, le temps de se rendre compte que ce système n’était définitivement pas fait pour ses joueurs. "Tactiquement, on n'a pas été bon, moi le premier sans doute, a-t-il souligné en conférence de presse. C'était un match très mal engagé face à une équipe de Bordeaux difficile à jouer chez elle." La sanction était tombée depuis la 8e minute et l’ouverture du score d’Henri Saivet, méritée pour des Bordelais supérieurs au cours du premier acte. "On va s'excuser auprès de nos supporters, nous sommes arrivés à la mi-temps du match, a souri Bedimo dans la foulée du match. On a fait une première période catastrophique. Ce 3-5-2, il faut bien le maîtriser. Miguel Lopes et moi, on ne savait pas trop quoi faire. Le coach est ensuite repassé dans une formule qu'on maîtrise au milieu."

Le coach rhodanien a su faire preuve de pragmatisme pour remettre son équipe sur les rails. Dans leur 4-4-2 en losange traditionnel depuis plusieurs semaines, les Lyonnais ont mieux géré les débats. Sans toutefois déstabiliser le bloc bordelais. La preuve, s’il en fallait encore une, que l’OL n’a pas le même visage lorsqu’il est privé de Clément Grenier et Yoann Gourcuff, tous deux absents en Gironde. Leur qualité technique et leur polyvalence a fait défaut dans un milieu lyonnais incapable de peser sur les événements. Tout s’est finalement joué sur un coup de dés, sans vraiment que cela soit imputable à l’ajustement tactique de Garde.

Une percée rageuse de Bedimo et une tête venue d’ailleurs de Tolisso sont venues bouleverser toutes les analyses. Après 270 minutes consécutives sans le moindre but en championnat, les Gones en ont inscrits deux en l’espace de 270 secondes pour gratter un succès inespéré. Celui de l’abnégation. "Je pense que dans les intentions, on n'a jamais cessé d'essayer de forcer le résultat. Souvent maladroitement, sans trop d'inspiration mais s'il y a quelque chose que je ne peux pas reprocher à l'équipe, c'est que l'on a toujours essayé d'y croire même si c'est arrivé très tardivement", a soufflé Garde. Avec neuf points gagnés en déplacement après avoir été menés cette saison en Ligue 1, les Lyonnais ont des ressources mentales qui ne sont plus à démontrer. Mais ils ne pouvaient en faire meilleure démonstration que celle produite à Chaban-Delmas dimanche.