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Ligue 1 - James Rodriguez, l'autre star de la Colombie et de Monaco

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/03/2014 à 11:05 GMT+1

James Rodriguez vit dans l'ombre médiatique de Falcao. Mais à 22 ans, le meneur de jeu de l'ASM et de la Colombie n'est qu'au début d'une carrière potentiellement phénoménale.

James Rodriguez deuxième but en quatre jours (AFP)

Crédit: AFP

Les Colombiens ont toujours aimé donner des surnoms à leurs joueurs. C’est une tradition. Souvenez-vous de Carlos "el Pibe" Valderama, du "Tino" Asprilla, d’Adolfo "El tren" Valencia ou encore aujourd’hui de Radamel "El tigre" Falcao. James Rodriguez ne déroge pas à cette règle immuable. Son surnom à lui, et depuis longtemps, c’est "El bandido", "le bandit". Ne vous méprenez : James Rodriguez ne doit pas ce sobriquet à une faculté quelconque à flirter avec la loi. Non, pour les Colombiens (et des autres), JR10 est un bandit sur le terrain, vu toutes les misères qu’il inflige à ses adversaires.
James n’a rien d’un délinquant. Avec son visage de poupon, qui semble à peine sorti de l’adolescence, on lui donnerait même le bon Dieu sans confession. Ce que confirment ses proches. Ils disent du numéro 10 monégasque que c’est un homme simple, équilibré, qui ne sort pas et qui prend son travail très au sérieux. Même son de cloche chez ceux qui l’ont vu grandir et qu’ils l’ont côtoyé : James a tout du bon élève, il est attentif aux détails et n’hésite pas à prolonger ses séances d’entraînement. L’un d’eux affirme : "C’est quelqu’un de très sérieux, très pragmatique dans le foot comme dans ses affaires. Il ne parle pas beaucoup, mais lorsqu’il ouvre la bouche, ses phrases sont concises et aussi précises que ses passes sur un terrain."
Le football coule dans les veines du Colombien depuis bien longtemps. Question de génétique. Du côté de son père, James Rodriguez également, la famille a toujours su taquiner le cuir. Le père était un milieu de terrain très technique, un spécialiste des coups de pied arrêtés (il est le premier Colombien à avoir inscrit un but à Chilavert sur coup franc) qui a eu une très honorable carrière au pays. Son oncle a également joué en première division colombienne. Mais, le père et le fils ne se sont pas beaucoup vus, car les parents de James se sont séparés lorsqu’il n’avait que deux ans. Et c’est avec sa mère que le petit a grandit… Loin de son père.

Inconditionnel d’Olive et Tom

L'envie de devenir footballeur n'est pas venue des stars d’alors comme Carlos Valderrama ou Faustino Asprilla. Sa mère connaît l'origine de la vocation de James. Elle raconte que c’est devant son poste de télévision et en particulier devant Olive et Tom (Supercampeones en Colombie) que le petit a trouvé sa voie. Mais avec lui la réalité a vite dépassé la fiction. Car James Rodriguez a vite foulé les pelouses de première division colombienne. Il est même un modèle de précocité.
Sa patte gauche a toujours été exceptionnelle. Enfant, il a vite flambé dans les catégories de jeunes et s’est même offert le luxe de remporter (presque à lui tout seul) un tournoi très réputé en Colombie (le Pony Fútbol en 2004). Cette victoire et ses prestations l’ont fait changer de dimension. Lui, le natif de Cúcuta (nord est du pays) qui a grandi à Ibagué (centre du pays) a été recruté par l’Envigado FC, un club de la région de Medellin (nord ouest).
James n’a que douze ans quand il arrive et sa famille (sa mère, son beau-père et sa demi-sœur) décide de déménager avec lui pour l’accompagner dans cette nouvelle aventure. Deux ans à peine après son arrivée, James joue son tout premier match en première division. Il n’a que 14 ans. C’est un gamin, frêle et pourtant il fait plutôt bonne impression. La saison suivante, son club d’Envigado évolue en seconde division nationale. James n’a que 15 ans et pourtant il est titulaire indiscutable. Son entraîneur d’alors, "Kiko" Barrios, se souvient d’un joueur "très mature pour ses quinze ans et qui, malgré son âge, tirait l’équipe vers le haut". "Il avait déjà, poursuit-il, une technique très au-dessus de la moyenne qui lui permettait de garder le ballon, de le donner dans le bon tempo. D’être décisif mais aussi de bien faire jouer ses partenaires. Son passage en seconde division fait partie de sa formation, car dans cette catégorie le jeu est plus direct, plus dur. Cette expérience a été très bénéfique pour la suite de sa carrière."

Marié avec la sœur de David Ospina

 Après deux années très formatrices en Colombie, James Rodriguez s'en va en Argentine, à Banfield. Il n’a que 16 ans. Et il bat un nouveau record de précocité, puisqu’il est le joueur étranger le plus jeune à jouer et à marquer en première division argentine. Cerise sur le gâteau, il permet à Banfield, modeste club de la zone sud de Buenos Aires de remporter son premier (et pour l’instant unique) titre de champion d’Argentine (tournoi d’ouverture 2009). C’est un exploit retentissant. Le Bandit est à peine majeur (18 ans) et déjà il fait tourner la tête des grands clubs du vieux continent. On connaît la suite : signature à Porto, trois titres de champion, une Ligue Europa, 107 matches, 32 buts et un transfert record à Monaco (45 millions d’euros).
A 22 ans, James Rodriguez a donc tout d’un grand sur et en dehors des terrains. Il est déjà marié (avec la sœur de David Ospina, le gardien de l’OGC Nice) et père de famille (d’une petite Salomé). Il est, avec Falcao, la star du football colombien. Preuve de sa notoriété, il a quelques 2 millions d’abonnés sur sa page Facebook. Hormis sur un terrain, il ne cherche pas la lumière. Il parle très peu aux médias. Et ne supporte pas la polémique. Il n’a jamais rien dit, jamais bronché lorsque Ranieri l’a abonné au banc de touche en début de saison. Fidèle à son habitude, il a serré les dents et travaillé d’arrache-pied. Le coach italien lui reprochait de ne pas assez faire d’efforts en phase défensive. Il a écouté, digéré puis agi. Depuis la blessure de Falcao, il a pris les choses en main et est devenu le leader offensif des monégasques.
Au pays, les glorieux anciens sont admiratifs de ce petit prodige. "Il est le grand numéro 10 qu’on attendait, affirme Carlos "el pibe" Valderrama. Il est l’un des leaders de cette génération dorée de notre football." "Pour moi, poursuit le "Tino" Asprilla, ce qu’il fait à son âge est extraordinaire. Il n’a que 22 ans et c’est déjà un joueur à part. Il peut devenir le meilleur joueur de l’histoire du football colombien."
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