PSG-Guingamp (2-0) : Ce PSG n'est pas serein

Après un mois de compétition, le PSG peine à transposer sur le terrain la qualité annoncée sur le papier. Paris tâtonne. Trop, beaucoup trop pour une équipe vouée à écraser la concurrence en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Depuis sa première sortie poussive de la saison, conclue faut-il le rappeler par une victoire sur Bordeaux (2-1) lors du Trophée des Champions, Paris n’avait toujours pas établi de projet de jeu clair. Ce n’est toujours pas le cas après la réception de Guingamp (2-0) samedi. Et les Parisiens ont confirmé leur fâcheuse habitude à se faire peur. "On aimerait être plus sereins et sûrs de nous mais ce n'est pas le cas, confesse volontiers Laurent Blanc. On avait prévu de souffrir en ce début de saison."

En cinq matches à la tête du club de la capitale, dont quatre de championnat, Blanc a cherché à se démarquer de son prédécesseur en imposant ses choix. Il n’empêche qu’avec lui, le PSG ne produit pas le jeu espéré par QSI. Après un mois de compétition, c’est une évidence : Paris n’est pas prêt. Alors certes, la formation francilienne évolue désormais dans la catégorie des équipes qui espèrent jouer un rôle au printemps, d’où ce démarrage tout en douceur. Mais ce n’est pas une excuse pour autant. Après deux matches nuls pour débuter la saison (Montpellier et Ajaccio), qui ont a priori condamné le système en 4-4-2 prôné par Ancelotti l’an dernier, le PSG s’est présenté à Nantes sous une toute nouvelle formule : un 4-3-3 grâce auquel les qualités d’Edinson Cavani et Zlatan Ibrahimovic sont exploitées à bon escient.

Oui mais voilà, en favorisant certains aspects, Blanc en laisse d’autres de côté. Javier Pastore en fait partie. En dedans depuis le début de la saison, il traverse les rencontres comme une âme en peine. "C'est un joueur qui fait se poser beaucoup de questions. Lui-même s'en pose beaucoup, peut-être trop, a avoué samedi Laurent Blanc. Je redis qu'il donne entière satisfaction à l'entraînement depuis mon arrivée. Mais il y a un décalage entre les entraînements et les matches. A nous de l'aider pour qu'il retrouve son meilleur niveau et qu'il nous serve." Hué par une partie du Parc des Princes, l’Argentin - titularisé dans un rôle de milieu relayeur qui ne lui convient décidément pas - suscite aujourd’hui scepticisme et inquiétude. Indirectement, et c’est là le problème, cela se ressent sur le jeu, ralenti par une combinaison de mauvais choix et d'imprécisions à proximité de la zone de vérité. 

Car, allier le jeu et les victoires, c'est bien le "cheval de bataille" avoué de Laurent Blanc. Force est de constater cependant que, depuis sa refonte tactique, le club de la capitale n’arrive pas à concilier ces deux ambitions. Pas encore, en tout cas. Il y a un an, le PSG d'Ancelotti frappait un grand coup à la même époque l'an passé à Lille (1-2). Un match référence que celui de Blanc cherche encore. Heureusement, tout n’est pas à jeter du côté de la porte d’Auteuil. Après quatre journées, le PSG est en effet sur des bases légèrement plus élevées que celles de la saison 2012-2013 (huit points contre six). Qui plus est, contre Guingamp, Salvatore Sirigu a gardé pour la première fois sa cage inviolée. "Le progrès, c'est qu'on ne prend pas de but", acquiesce l'entraîneur. Et puis, Zlatan Ibrahimovic a ouvert son compteur buts après son mutisme aoûtien. Quelques satisfactions qui font le bonheur de Blanc, lui qui a besoin de temps, mais aussi des Qataris. Gare toutefois, car cela pourrait vite se retourner contre le coach du PSG si les résultats ne suivent plus.