Avant Bastia-OL : Les 6 raisons pour lesquelles Lyon peut croire au titre

Lyon est un TGV lancé à plein vitesse qui a déboulé sans vergogne sur Lorient (4-0), Lille (3-0) ou Montpellier (5-1). Quelques déculottées mémorables qui témoignent d'un spectaculaire redressement. Depuis la 4e journée et une défaite à Metz (2-1), personne n'a battu Lyon et il n'y a guère que le PSG (1-1) et Nantes (1-1) qui ont pu l'accrocher. Aucune équipe n'a pris autant de points depuis la 5e journée. Dans ce laps de temps, les Gones présentent la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat. Et bien malin est celui qui lui trouvera un point faible. Car en plus de dominer tous ceux, ou presque, qui se dressent sur son passage, l'OL dégage une impression de fluidité et de puissance offensive sans égal actuellement en L1. Un rouleau-compresseur irrésistible qui tourne à une moyenne affolante de 2,55 points. Quasiment irréel.

Ce n'est plus une suprématie mais une omnipotence. Depuis le début de saison, Lyon possède les meilleures individualités. Ce sont les chiffres qui le démontrent. Le meilleur buteur (Lacazette avec 11 buts, seuls Ronaldo et Agüero ont fait mieux dans les cinq grands championnats européens) et les meilleurs passeurs (Lacazette, encore lui, Njie et Ferri) sont tous lyonnais.  Voilà pourquoi l'OL tourne à plein régime depuis des semaines. Déjà auteur de six buts, Nabil Fékir titille lui aussi le podium des artilleurs les plus efficaces de Ligue 1. Le vivier est énorme et donne plus de poids encore aux ambitions de la seule équipe qui a marqué lors de ses dix derniers matches de L1. Lyon a inscrit 27 buts après 13 matches. La dernière fois qu'il avait atteint ou dépassé un tel total à cette période de la saison, il avait terminé… champion  (29 en 2007-08).

Il ne reste plus grand monde à l'infirmerie. Il y a quelques semaines pourtant, elle était the place to be entre Rhône et Saône. L'endroit hype par excellence qui affichait complet chaque semaine, tous les Lyonnais s'y bousculaient. Hubert Fournier a récupéré ses éclopés un à un. Fékir, Bedimo, Bisevac, Koné, Ferri, Grenier, Gourcuff, Dabo, Benzia : ils ont tous repris le chemin de l'entrainement et le onze de l'OL a une autre gueule. Les difficultés du début de saison s'expliquaient aussi et surtout par l'incapacité de l'OL à s'appuyer sur ses meilleurs joueurs. Aujourd'hui, Fournier a le choix des armes. Les résultats ne vont qu'en s'améliorant et leur courbe suit une trajectoire inversement proportionnel au taux de remplissage de son infirmerie. Aujourd'hui, cette dernière est quasiment vide.

Comme l'OM, Lyon n'a pas à se soucier de ses milieux de semaine. La défaite en barrages de Ligue Europa face au FC Astra a d'abord déclenché un mini-séisme pour un club qui avait fait de l'Europe un terrain de jeu régulier depuis quasiment vingt ans. Mais cette élimination soulage un effectif très exposé aux blessures. Comme Marseille, Lyon est tout entier tourné vers le championnat et ne disperse pas son énergie sur le Vieux Continent.

A Lyon, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les derniers nuages (blessures) se dissipent peu à peu. Voilà l'OL avec l'ensemble de ses forces vives ou presque et déjà installé sur le podium de L1. Or, cette saison, Lyon n'est pas franchement programmé pour lutter avec les meilleurs sur les cimes du championnat. L'OL n'a investi que 1,5 millions d'euros sur le marché des transferts et a décidé de confier son futur proche à ses jeunes pousses. La pression du résultat est incomparable avec celle qui entoure chaque prestation du PSG dont le titre de champion est l'ambition minimale à chaque début de saison. L'OM aussi a investi cet été, près de 15 millions d'euros (avec les achats de Doria, Batshuayi et Alessandrini). Dans cette course à trois, Lyonest sans doute le club qui a le moins à perdre et qui joue le plus libéré.

La phase aller a déjà accouché des trois chocs opposant le trio de tête et c'est Lyon qui s'en est le mieux sorti. Certes comme les septuples champions de France, le PSG a glané quatre points mais l'OL est allé accrocher Paris chez lui, au Parc des Princes (1-1). La victoire à Gerland face à l'OM (1-0) a été acquise au terme d'une rencontre d'une rare intensité en Ligue 1. Lyon est totalement décomplexé et sait qu'il peut désormais regarder dans le blanc des yeux les prétendants au titre. Aujourd'hui, personne ne joue mieux que l'OL en Ligue 1. Plus séduisants que Paris, plus régulier que l'OM, plus efficaces que ses deux adversaires depuis septembre, les Gones, s'ils maintiennent leur cadence, ont toutes les raisons de croire que le trône leur est accessible.