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Avant Paris-Metz (32e journée) : Pourquoi Thiago Motta est bien "l'ADN du PSG"

Geoffrey Steines

Mis à jour 28/04/2015 à 19:14 GMT+2

LIGUE1 - Thiago Motta a rappelé contre Lille samedi (6-1) à quel point son influence sur le jeu du PSG était grande et pourquoi il lui avait tant manqué face au Barça. Décrit comme "l’ADN de l’équipe" par Laurent Blanc, le milieu italien est toujours aussi indispensable au bon fonctionnement de la machine parisienne. Et pourtant, il n’est pas sûr de rester au club la saison prochaine.

Thiago Motta au duel avec Idrissa Gueye lors de PSG-Lille (saison 2014-2015)

Crédit: Panoramic

En une heure à peine, Thiago Motta a rappelé samedi à ceux qui en doutaient son importance au PSG. A l’origine des trois premiers buts parisiens contre Lille samedi (6-1), l’international italien (32 ans, 23 sélections) a largement participé à la démonstration des siens. Tout ça avant de sortir sous une ovation méritée pour prévenir une éventuelle rechute, après trois semaines passées à l’infirmerie pour soigner une cuisse droite meurtrie à Marseille (2-3). "Thiago Motta, c’est un peu l’ADN de notre jeu", a expliqué Laurent Blanc en conférence de presse. Une façon de dire qu’il est le garant de la "philosophie de jeu" si chère à l’entraîneur parisien.
Débarqué à 19 ans au Barça, le natif de São Bernardo do Campo y a passé six saisons et s’y est imprégné de cette identité catalane que revendique Blanc à longueur de conférences de presse. Voilà pourquoi Motta est l’un des premiers noms que le technicien cévenol couche sur la feuille de match au moment de composer son équipe. Même lorsque les circonstances pourraient lui suggérer l’inverse. Absent sur blessure du huitième de finale aller de Ligue des champions contre Chelsea (1-1), Motta avait été remplacé poste pour poste par David Luiz. Un choix tactique payant. Et pourtant, lors du retour, Blanc n’avait pas hésité à réinstaller l’ex-Intériste devant la défense. Résultat : une copie de haut niveau et un centre sur la tête de Thiago Silva pour le but de la qualification à Stamford Bridge (2-2 ap).

10% de défaites avec lui, 16% sans lui

Blanc fait une confiance quasiment aveugle à son joueur. Les deux hommes ont développé une relation forte après deux années de collaboration. "Thiago adore le jeu, l’analyser. Quand il tape à la porte de mon bureau, c’est pour parler de football, rien d'autre, se réjouissait le champion du monde 1998 début octobre. Il est discret, travailleur. C’est le professionnel-type. Pour un entraîneur, c’est très plaisant et enrichissant de travailler avec lui." Motta lui rend la pareille et souligne régulièrement l’influence de son entraîneur sur son rendement ou sur celui du PSG. Il l’a encore fait samedi après la victoire face à Lille, répétant que Blanc avait les qualités pour amener le club de la capitale à franchir un nouveau cap en Ligue des champions la saison prochaine.
A l’évocation de la C1, Motta doit ressentir une frustration immense. Parmi tous les cadres du PSG blessés ou suspendus pour la double confrontation avec le Barça, il est le seul à n’avoir disputé aucune minute des deux matches. Il détenait pourtant les clés pour enrayer la machine blaugrana. Maîtriser le tempo du match, assurer techniquement la première relance et contourner le premier pressing adverse : telle était la recette à suivre pour le PSG et Motta excelle dans ces secteurs. Il l’avait montré au match aller lors de la phase de poules (3-2) ou en quart retour il y a deux ans (1-1). Deux matches que le vice-champion d’Europe 2012 avec la Squadra Azzurra avait fortement marqués de son empreinte. Sans lui, Paris n’a pas affiché son vrai visage contre le Barça et ce n’est pas une surprise.
Le PSG avec Thiago Motta et le PSG sans lui
Depuis janvier 2012, date de son arrivée au club, le PSG a perdu autant de matches avec Motta que sans lui (11). Sauf qu’il en a disputé 112 en sa présence et seulement 68 en son absence. La différence de ratios dit beaucoup de son rôle vital à Paris. Il l’était moins lors de la première partie de saison. Souvent embêté par son corps, Motta a besoin d’être à 100% pour donner sa pleine mesure sur le terrain. Ce n’était pas forcément le cas d’août à décembre, la faute à une préparation estivale tronquée par sa participation à la Coupe du monde et à une forme de décompression, criante en L1. Si le PSG a tant souffert pour développer son jeu durant les cinq premiers mois de compétition, la méforme de Motta n’y est pas pour rien. Bien au contraire.
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Thiago Motta (PSG) face à Bordeaux.

Crédit: AFP

Il nous crée de l’assurance technique
Heureusement pour Paris, la trêve hivernale et le stage à Marrakech ont revigoré l’ancien de l’Atlético Madrid. "Il a eu une période difficile, il ne s'en est d'ailleurs pas caché, confiait Blanc début février. On a essayé de lui maintenir notre confiance". Le coach du PSG ne l’a jamais lâché, même au plus fort de ses difficultés. La prestation de Motta contre Lille a rappelé pourquoi cette confiance était justifiée. Le gaucher a immédiatement retrouvé son impact et métamorphosé sa formation, si décevante lors des deux matches face à Barcelone. "Il nous crée de l’assurance technique, estimait Blanc après la rencontre. Il casse bien les lignes, par une passe."
A l’instar de Xavi au Barça dans ses grandes années, Motta est le cerveau de son équipe. Un cerveau qui se plait à rester dans l’ombre, à faire le job sans en rajouter. Il ne produit quasiment jamais d’étincelles, ne soulève pas les foules comme Javier Pastore ou Marco Verratti, marque aussi rarement qu’il ne délivre une passe décisive (neuf buts, douze passes décisives en trois saisons et demie à Paris). Tout cela est vrai, autant que d’admettre que le PSG n’est plus vraiment le PSG quand il n’est pas là.
Passes par match*Passes réussies par match*% Passes réussies par match*
1. Thiago Motta : 84,21. Thiago Motta : 781. Thiago Motta : 92,6
2. Marco Verratti : 80,62. Marco Verratti : 73,62. Blaise Matuidi : 91,4
3. Javier Pastore : 67,13. Thiago Silva : 56,43. Marco Verratti : 91,3
4. Thiago Silva : 624. Javier Pastore : 54,64. Thiago Silva : 91
5. David Luiz : 585. David Luiz : 51,35. Marquinhos : 90,5
*Stats des joueurs du PSG toutes compétitions confondues en 2014-2015 (source Opta)
Ce qui n’a pas empêché les rumeurs d’un départ précipité surgir l’hiver dernier. Son spleen et un coup de froid dans la relation avec Blanc en plein mois de décembre avaient étayé l’idée que Motta nourrissait des envies d’ailleurs. Les faits sont venus contredire les bruits et l’agent du joueur s’est même chargé d’assurer le service après-vente. "Thiago Motta sur le départ ? Pour le moment, je dis non", a assuré Alessandro Canovi cette semaine au micro de Sportitalia.  En 2016, Zlatan Ibrahimovic arrivera en fin de contrat et sa succession obsède ses dirigeants. Mais il faudra préparer au même moment celle de Motta. Un dossier qui devrait lui aussi leur faire vivre des nuits blanches.
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Thiago Motta et Zlatan Ibrahimovic lors de PSG - Saint-Etienne - 2015

Crédit: Panoramic

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