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Marseille - Bordeaux, c'est le "Pathético" et il n'y a pas de quoi s'en réjouir

Maxime Dupuis

Mis à jour 10/04/2016 à 01:07 GMT+2

Les duels entre l'OM et les Girondins de Bordeaux ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils ont été. Dimanche soir (21 heures), ce sont deux clubs de la deuxième partie de tableau qui vont s'affronter, loin de leur standing passé. Jamais, hormis lorsqu'ils étaient au sommet, les deux clubs ne se sont autant ressemblés.

Michy Batshuayi (OM) face à Bordeaux

Crédit: Panoramic

Claude Bez et sa Cadillac immatriculée 11 GB 33 devant le Vélodrome, le doigt d'honneur de Gaëtan Huard à Jean-Marc Ferreri, l'altercation plus que musclée entre les futurs rois du monde Zinédine Zidane et Marcel Desailly, le coup de poing assené par Xavier Gravelaine à Jean-Pierre Papin, les retours d'Alain Giresse et de Souleymane Diawara à Lescure/Chaban, etc. : les duels entre l'Olympique de Marseille et les Girondins de Bordeaux n'ont pas toujours été des grands moments de poésie. Rarement même. Mais ces duels ont servi la cause du football français, dont ils ont écrit une partie de l'histoire.
Il faut dire que les Marseillais n'aiment guère les Bordelais et que ces derniers le leur rendent bien. Les quelques 650 kilomètres qui séparent la cité phocéenne de la capitale aquitaine sont un gouffre qui ne s'est jamais véritablement rétréci. Même avec le temps. Même avec un standing déclinant.
Dimanche soir, en clôture de la 33e journée, les deux équipes vont se retrouver pour un choc qui n'en sera plus un. Parce qu'il n'en aura pas le goût, sinon amer. Que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes, où aucun supporter bordelais n'a été convié. Et où aucun supporter marseillais n'aura réellement envie de penser du bien de son équipe, au terme d'une et un peu plus souriant que son président.

Le même bourbier

La grande rivalité du foot français de la deuxième moitié des années 80, qui ressurgit avec une régularité métronomique à chaque changement de décennie, est devenue un non-événement. Et, même s'il ne faut jamais insulter l'avenir, on a bien du mal à imaginer les deux clubs luttant pour le titre en 2019 ou 2020, comme ils l’ont fait en 1999 ou en 2009 et 2010. Aujourd'hui, l'OM et le FCGB sont plus préoccupés par leur survie que leur armoire à trophées. Surtout à cette heure et où les deux clubs - qui pèsent tout de même 15 titres de champion de France, 14 Coupes de France et 6 Coupes de la Ligue - se retrouvent englués à une place indigne de leur standing et de leur histoire. La 13e pour Bordeaux. La 14e pour Marseille. Trop loin du haut. Trop près du bas.
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Bouna Sarr (OM) face à Diego Contento (Bordeaux)

Crédit: AFP

Plus que de savoir comment Marseille et Bordeaux en sont arrivés là, on se demande surtout où ils vont ? Existe-t-il un avenir radieux pour ces deux monuments du football français ? Alors que le Paris Saint-Germain version QSI surplombe l'Hexagone et a déjà digéré son sixième titre de champion de France, que peuvent espérer les Girondins de M6 ou les Olympiens version MLD ? Peuvent-ils accompagner Paris et servir les intérêts du football français ? La L1 ne s'en porterait pas plus mal. Mais il est compliqué de l'imaginer sérieusement à cette heure.
Parce qu'aussi différents soient-ils, Marseillais et Bordelais sont enlisés dans le même bourbier : leur investisseur respectif, arrivé à la fin du XXe siècle, n'a jamais eu moins envie qu'aujourd'hui d’investir massivement, sans parler de jeter de l'argent par les fenêtres. Et cette position, pas forcément critiquable, n'est plus en adéquation avec la réalité et les exigences du football actuel.
De là à dire qu'il est temps de passer la main, il n'y a qu'un pas que, du côté de Marseille comme de Bordeaux, des centaines de milliers de supporters sont prêts à franchir. Unis. Pour une fois. Pas pour le meilleur, malheureusement.
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