Vente de Marseille : Pourquoi un investisseur a intérêt (ou pas) à racheter l'OM

L'information fait frétiller la Canebière, où nombre de supporters ne rêvent que de ça depuis des années maintenant. L'Equipe annonce ce mardi dans un long dossier que l'OM est bien à vendre. Margarita Louis-Dreyfus souhaite passer la main. Et Vincent Labrune cherche un acquéreur avec des références solides, apte notamment à injecter 150 millions d'euros lors de sa première année au club, écrit le quotidien sportif.

Malgré des touches notamment aux Etats-Unis, avec des pays du Golfe ou encore l'émir de Dubaï - Mohammed al-Maktoum -, rien de crédible ne s'est présenté pour le moment. Faute d'offre intéressante. Mais l'affaire est en route. Pour l'OM et la L1, ce ne serait qu'une (très) bonne nouvelle. Mais pour ce futur investisseur, il y a du pour et du contre.

Acheter l'OM, ce n'est pas si excessif que ça. Il faut mettre une "petite" enveloppe de 100 millions d'euros sur la table, à en croire L'Equipe. Ce n'est pas forcément illogique. Les clubs sont rarement revendus à des prix exorbitants. QSI a par exemple déboursé à peu près la même somme pour acquérir le PSG. Et Manchester City avait été vendu pour près de 121.5 millions d'euros en incluant la dette du club.

Alors que les clubs de Premier League sont aujourd'hui devenus très chers, Marseille n’est pas intouchable pour des riches acquéreurs. Le montant ne serait en fait pas la priorité de Margarita Louis-Dreyfus. La propriétaire du club ne veut pas lâcher l'OM n'importe comment et à n’importe qui. D’après L’Equipe, elle souhaite d'abord trouver un acheteur qui peut replacer l'équipe phocéenne sur le devant de la scène et lui donner les moyens de retrouver des ambitions qui devraient être les siennes. Une volonté qui fera plaisir aux supporters marseillais.

Vincent Labrune s'active depuis de quelques années maintenant pour tenter d'assainir un club qui a vécu au-dessus de ses moyens. Aujourd'hui, l'OM est en meilleure santé. Notamment grâce aux départs de gros salaires, comme ceux d'André-Pierre Gignac, André Ayew ou encore Mathieu Valbuena. La masse salariale est redevenue plus normale pour un club aux moyens de l'OM. Le stade Vélodrome a aussi été rénové. Avec des comptes plus équilibrés et une telle enceinte, le club phocéen est forcément plus attractif pour un investisseur, qui ne mettrait pas les mains dans une situation délicate.

C'est un autre dossier majeur de Vincent Labrune. Un vrai serpent de mer. L'OM tente de remettre la main sur la gestion des abonnements. Car à Marseille, et c'est une exception en L1, ce sont les associations de supporters qui s'occupent de vendre la moitié des places du Vélodrome. D'un point de vue économique, c'est un frein. Pour un investisseur aussi. Or, le président de l'OM avance sur ce dossier billetterie. Doucement mais il avance.

Quand on parle de Marseille, on évoque bien sûr un des fleurons du football français. Si ses résultats sont en berne, l'OM reste le club le plus populaire de France avec le PSG. On parle quand même de la seule formation de l'Hexagone avec une Ligue des champions à son palmarès. L'OM conserve aussi une belle renommée hors de France, notamment en Afrique. C'est une marque connue dans le monde entier. Et en L1, ce n'est pas courant. Or, ça compte dans l'esprit d'un acquéreur.

Acheter un club français, c'est aussi se confronter aux exigences fiscales françaises, qui pèsent sur leurs finances. Payer un salaire en France, cela n'a rien à voir avec les autres grands championnats européens. Car les charges patronales françaises sont bien plus importantes. Pour ne rien arranger, les droits TV en L1 sont nettement moindres qu'en Premier League par exemple. De quoi refroidir nombre de repreneurs potentiels.

Bien sûr, il y a le PSG. Mais sinon, la L1 n'a rien à voir avec la Premier League ou la Liga. Le championnat de France manque cruellement d'attractivité. Tout le monde le déplore. Cependant, le PSG prouve que l'on peut être en L1 et avoir une dimension internationale grâce à ses stars et ses résultats en Ligue des champions. Si la présence du puissant PSG peut créer une émulation positive, le club parisien peut toutefois aussi être une petite ombre au tableau.

Avec Paris, si un investisseur reprend Marseille, il sait que le titre de champion est loin d'être gagné et qu'il n'y a plus qu'une place de Ligue des champions à aller chercher. Ce n'est pas anodin pour un acheteur, qui devrait aussi tout de suite réinvestir pour se construire une équipe compétitive au plus haut niveau.

Les débordements en tribunes lors de Marseille-Lyon de la 6e journée de L1 ont rappelé de mauvais souvenirs aux dirigeants olympiens. Oui, Marseille connaît encore des soucis avec ses supporters. A l'heure de vendre, cette image peut être néfaste. Avec l'impopulaire Plan Leproux, le PSG avait ainsi su gérer cet épineux dossier pour attirer QSI. Comme le rappelle L'Equipe, les différentes affaires financières qui concernent le passé olympien peuvent aussi être un handicap.