L'antisèche : Paris en a encore sous la semelle, et c'est bien ça le plus inquiétant pour ses rivaux

Pour embêter ce Paris Saint-Germain, il faut l'agresser, le harceler et ne pas le laisser respirer. La recette utilisée par l'AS Monaco lors du Trophée des champions a été reproduite avec brio par Saint-Etienne. A la différence de l'ASM, l'ASSE a tenu un poil plus longtemps, car le pressing haut et intense fait désormais partie de son ADN. Avec un technicien, Oscar Garcia, estampillé Barça, et qui se revendique comme un héritier de Johan Cruyff, l'ASSE a fait fonctionner cette recette et mis énormément de rythme pendant 50 minutes. L'ASSE a laissé une très belle image au niveau des intentions et cela a produit un énorme contraste avec les options très défensives proposées depuis plusieurs saisons. Sauf qu'il en faut plus pour faire chavirer le paquebot PSG, qui est beaucoup plus solide que le Titanic.

Paris a tremblé, mais jamais rompu. Voilà comment résumer la prestation d'ensemble des hommes d'Unai Emery, qui disposent d'une bonne marge de manoeuvre, même en ce début de saison, tant ils savent gérer leurs temps forts et faibles. Après un premier acte où l'entrejeu a quelque peu disparu - à l'image d'un Javier Pastore bien timide et d'un Angel Di Maria qui est allé dans sa zone pour toucher des ballons - Paris a repris le contrôle dès qu'il a marqué son deuxième but, avant de retrouver son animation traditionnel en triangle. Le PSG a alors récupéré le ballon et retrouvé ses répères. Saint-Etienne, qui a commencé à devenir un peu trop rugueux dans la dernière demi-heure, s'est lui peu à peu éteint avec des leçons à réviser. Mais on va donner des encouragements aux Stéphanois.

L'Uruguayen continue sur sa lancée. L'attaquant du PSG a inscrit son premier doublé de la saison et ajouté un 4e et 5e but à son compteur. Son début de saison est à souligner. Cavani a fait du Cavani : il a multiplié les appels, fait un peu de place à un Neymar qui s'est pas mal recentré par moment sur le front de l'attaque, et fait un gros travail de sape sur la charnière. On retiendra aussi, comme toujours, son énorme boulot défensif. Un boulot que n'a pas toujours fait la star brésilienne.

Neymar, particulièrement visé par les Stéphanois dans les duels, est tout de même monté en régime au fur et à mesure de cette rencontre, à l'image du PSG qui roule en diesel depuis le début de cet exercice. On retiendra toujours sa capacité à attirer plusieurs joueurs sur lui quand il a la balle et laisser du champ libre aux autres, ainsi que sa dangerosité sur les coups de pied arrêtés ou pour casser les lignes avec des passes lâchées dans le bon tempo. C'est lui qui a délivré le coup franc vers Marquinhos, auteur d'une passe décisive vers Thiago Motta sur le deuxième but, qui a sorti une bonne prestation dans l'entrejeu où il a dirigé les opérations. Et c'est encore le Brésilien qui a lancé Thomas Meunier, passeur décisif pour le troisième but parisien.

On n'oubliera pas de souligner la bonne prestation d'Alphonse Aréola dans le but. Le portier parisien a sorti trois interventions décisives face à Jonathan Bamba et Bryan Dabo. Les deux Stéphanois sont d'ailleurs à sortir du lot du côté de l'ASSE pour leur activité.

Avec cinq buts en quatre matches, Edinson Cavani réalise son meilleur début de saison en Ligue 1 depuis son arrivée à l'été 2013. Buteur à chacune de ses sorties, le natif de Salto est devenu le premier joueur à réaliser une telle performance depuis six ans... et le début de saison canon d'Alain Traoré (AJ Auxerre) lors de la saison 2011/2012.

Monaco, Toulouse et Saint-Etienne ont tenté et... ils ont échoué. Si l'entame de saison moyenne du PSG l'année dernière avait trouvé un véritable écho lors de la défaite sur la pelouse de Louis-II fin août, son successeur de 2017/2018 semble posséder une tolérance à la souffrance beaucoup plus élévée. Même quand il est bousculé, ce PSG ne panique pas et parvient toujours à reprendre le dessus à un moment de la rencontre. Le principal atout de ce PSG est probablement sa force mentale, en attendant que la machine tourne à plein régime en septembre. Il sait plus s'adapter qu'auparavant. Qui pourra mettre fin à ça ? C'est bien toute la question pour les prochains adversaires des Parisiens en Ligue 1.