La révolte messine, le but version jeu vidéo, le trou d'air de l'arbitrage : les tops et les flops

Quand Emiliano Sala marque, ça rapporte. Gros. L'attaquant argentin n'est pas l'attaquant le plus soyeux ni le plus prolifique de Ligue 1, mais il pèse d'un poids colossal dans l'excellent bilan du FC Nantes sur cette première moitié de saison. Sala, c'est 7 buts cette saison en championnat. 5 ont offert la victoire aux Canaris, à l'image de son coup de tête décisif à la 90e à Amiens mercredi soir. Un autre, à Saint-Etienne, avait permis à Nantes de ramener un nul. Faites les comptes : Sala a rapporté pas moins de 11 points, soit un tiers du total du FCN.

Si quelqu'un sait ce que les Messins ont mangé au cours de la dernière semaine, qu'il nous le dise. En tout cas, on ne reconnait plus la lanterne rouge. Sur les 17 premières journées, Metz avait engrangé cinq points et inscrit sept buts. Sur les deux derniers matches, la flambée est impressionnante : six points, six buts, lors des deux victoires à Montpellier (1-3) et Strasbourg (3-0) ce mercredi. Les hommes de Frédéric Hantz sont même invaincus depuis trois journées. De quoi redonner espoir au peuple lorrain. Non, les Grenats ne sont pas encore condamnés à la Ligue 2. Bien sûr, le chemin est encore très long et leurs chances de maintien restent faibles. Mais la chose ne parait plus impossible, surtout avec un 18e sur des bases inférieures à 40 points.

Les spectateurs du Parc des Princes n'ont pas regretté d'être venus. Ils ont vu une victoire de leur équipe et des buts. Un surtout restera cependant dans leur mémoire. A la 21e, Kylian Mbappé a éliminé deux défenseurs avant de placer une accélération foudroyante puis de centrer pour Edinson Cavani. Sans contrôle, l'Uruguayen a alors placé une talonnade pour ouvrir le score. Un chef d'œuvre. De bout en bout. Même Patrice Garande, l'entraîneur caennais, a tenu à applaudir : "Je ne sais pas comment Mbappé a fait (pour échapper au marquage des deux Caennais, ndlr). Et après un effort comme ça, il a encore la lucidité de faire une passe comme ça"…

Si Angers se sauve à la fin de la saison, il pourra dire un grand merci à Karl Toko-Ekambi. Pour sa deuxième saison en L1, l'attaquant camerounais est impressionnant d'efficacité. Après son doublé de ce mercredi contre Dijon (2-1), il compte déjà 9 buts et 3 passes décisives ! Après seulement 18 matches, son bilan est déjà identique à celui de la saison passée (7 buts, 5 passes). Il est surtout impliqué dans 57% des buts du SCO cette saison en L1 !

Un stade quasiment vide, un collectif inexistant et une défaite contre Montpellier (0-2) qui restait sur quatre matches sans victoire... Bordeaux a bouclé 2017 de façon bien triste mercredi soir. Les Girondins sont en train de toucher le fond et Jocelyn Gourvennec risque de passer des fêtes compliquées. Les supporters bordelais n'étaient pas nombreux au Matmut Atlantique mais ceux qui étaient là n'avaient qu'un slogan à la bouche : "Gourvennec démission." Le géant d'Aquitaine vient de livrer une des pires premières moitiés de saison de son histoire. Et quel mois de décembre meurtrier : cinq matches toutes compétitions confondues, cinq défaites.

Il avait été salué par Jean-Michel Aulas à la suite de sa bonne gestion du but imaginairement attribué par la goal-line technology lors de Troyes-Amiens (1-0). L'arbitre de 27 ans a connu une prestation beaucoup plus difficile au Stadium lors de Toulouse-Lyon. Dès la 24e minute, le corps arbitral s'est laissé grossièrement abuser par un plongeon ridicule de Mariano pour accorder le penalty transformé par Fékir. Si l'arbitre pouvait être mal placé, son assistant n'a lui aucune excuse.

Cette erreur a considérablement énervé les Toulousains, qui ont ensuite passé leur temps à se plaindre des décisions litigieuses de M. Letexier, à l'image des nombreuses demandes de penalty pour des mains de Morel et Marçal notamment (réelles ou non).. Si elles ont finalement été exaucées dans les arrêts de jeu (transformé par Gradel), cela ne les a pas empêché de s'incliner. Avec un but qui n'aurait pas dû être.

Il ne faisait pas bon aller au stade ce mercredi. Pas tant pour le spectacle, bien présent pour cette 19e journée de Ligue 1, mais plutôt pour l'ambiance qui a régné dans les tribunes. Notamment à Lille, Bordeaux et Toulouse. Excédés par la mauvaise passe de leur équipe, les supporters bordelais et lillois en avaient gros sur le cœur. Mais ça a bien failli aller encore plus loin à Pierre-Mauroy et au Stadium. Les supporters du LOSC ont menacé un temps d'envahir le terrain et ont même dû être arrêtés par les stadiers. Ceux du TFC en sont eux restés aux mouvements suspects. Enlisés dans la crise, les trois clubs n'avaient vraiment pas besoin de ça.

Jean-Louis Gasset, tout juste nommé à la place de Julien Sablé, va avoir du pain sur la planche. Alors bien sûr, Saint-Etienne a joué à 10 une grande partie de la rencontre. Mais les Verts, qui n'ont fait que subir, n'ont pas su mettre au moins un petit peu le pied sur le ballon pour souffler, notamment lors d'une première période horrible. Une stat résume l'ampleur du mal : les coéquipiers de Rémy Cabella n'ont réussi que 74 petites passes sur l'ensemble de partie (53.2% de passes réussies)… Contre 562 à Guingamp. Le total est d'une faiblesse abyssale. Et cela rappelle tout le travail que Gasset va devoir accomplir pour tenter de sortir l'ASSE de cette spirale négative qui pousse le club vers le fond de la L1.