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Sonny Anderson : "L'OL a réalisé un très bon recrutement"

Vincent Guiraud

Publié 29/08/2017 à 10:02 GMT+2

LIGUE 1 - Le mercato rhodanien, le retour en forme de Nabil Fekir et son nouveau rôle de capitaine, la saison de Ligue 1 à venir ou encore les nouvelles recrues lyonnaises... Sonny Anderson, l'ancien attaquant vedette de l'Olympique Lyonnais, aujourd'hui consultant pour beIN Sports, balaie l'actualité de son club de cœur. Entretien.

Sonny Anderson aujourd'hui consultant sur Bein Sport

Crédit: Getty Images

Comment jugez-vous le début de saison de l'OL ?
S.A. : C'est un début de saison plutôt positif dans le sens où on attendait de voir ce que les recrues pouvaient apporter. Avec le départ de nombreux cadres de l'équipe comme Alex (Lacazette) ou Tolisso, on voulait voir ce que ça pouvait donner. Les recrues offensives se montrent pour l'instant efficace. Mais j'attends de voir ce que ça peut donner dans la durée. Les quatre de devant sont des joueurs qui aiment bien tous être dans la lumière, qui aiment dribler et avoir le ballon.
Cela peut poser problème ?
S.A. : Il va falloir qu'ils parviennent vraiment à jouer ensemble et ne pas se contenter d’exploits individuels. Aujourd'hui, ça fonctionne bien mais il faut voir sur une saison entière. De plus, il faut voir si les joueurs qui sont sur le banc vont être au niveau. Je ne suis pas sûr qu'il y ait suffisamment de profondeur de banc pour jouer tous les trois jours avec la coupe d'Europe et les coupes nationales. Maxwel Cornet est un bon joueur mais n'a clairement pas la qualité technique d'un Traoré ou d'un Memphis. Et en pointe, on se retrouve dans la même situation que l'année dernière avec un seul véritable numéro 9 dans l'effectif.
Qu'est-ce qui change dans le jeu de l’OL par rapport à l'année dernière ?
S.A. : Le système tactique est beaucoup plus clair. Avec les quatre joueurs offensifs, Fekir à la pointe du triangle au milieu de terrain, le positionnement tactique des joueurs est plus lisible. L'année dernière, il y avait moins de fond de jeu à l'OL. L'équipe dépendait beaucoup des performances de Lacazette. Aujourd'hui, les quatre de devant sont capables d'éliminer et d'aller provoquer les défenses adverses.
Vous trouvez que ce 4-2-3-1 est plus intéressant ?
S.A. : Oui. Avec ce système, les joueurs sont plus attirés par le but que l'année dernière. Après, il faudra faire attention de ne pas trop s'exposer non plus, comme contre Bordeaux en fin de match. Ce positionnement demande beaucoup d'efforts physiques aux joueurs de côtés dans le replacement défensif. Il faudra voir si dans la durée les joueurs sont capables d'enchaîner les performances de haut niveau.
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Mariano Diaz et Bertrand Traoré face à Strasbourg

Crédit: AFP

Après ces premiers matchs de L1, que faut-il encore améliorer dans le jeu de l'équipe selon vous ?
S.A. : Il faudrait surtout s'améliorer dans le travail défensif. Positionnée de la sorte, c'est une équipe qui va forcément prendre des buts. Le travail défensif des joueurs de devant sera très important pour l'équilibre de l'équipe.
Comment jugez-vous le mercato réalisé par l'OL ?
S.A. : Dans l'ensemble, l'OL a réalisé un très bon recrutement. Il fallait d'abord régler le problème de la défense, gros point noir de la saison dernière. En faisant venir Marcelo et en repositionnant Morel dans l'axe, Genesio a trouvé les solutions.
Si Morel était si bon que ça dans l'axe, pourquoi ne pas l'avoir fait jouer à ce poste la saison dernière ?
Morel était d'ailleurs déjà au club l'année dernière mais il évoluait arrière gauche.
S.A. : Oui, c'est d'ailleurs l'une de mes interrogations. Je n'ai pas trop compris pourquoi d'un coup pour cette nouvelle saison Morel avait la confiance du coach dans l'axe de la défense. S'il était si bon que ça, pourquoi ne pas l'avoir fait jouer à ce poste la saison passée quand l'OL était en difficulté dans ce secteur ?
Mariano Diaz a débarqué cet été en provenance du Real Madrid. Vous le connaissiez avant qu'il pose ses valises à l'OL ?
S.A. : Non, je ne le connaissais pas. J'avais juste vu ses quelques apparitions avec le Real Madrid.
Vous le trouvez à la hauteur ?
S.A. : Oui, pour l'instant. Il a un très bon jeu de tête et on voit que c'est un vrai attaquant qui est attiré par le but. Par moment même un peu trop. Il a tendance à oublier ses partenaires sur certaines phases de jeu, à frapper beaucoup au but. Il est encore jeune, il va apprendre à jouer un peu plus avec les autres.
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Mariano Diaz (OL) et Diego Carlos (FCN)

Crédit: Getty Images

Vous pensez que succéder à Lacazette c'est un poids supplémentaire sur ses épaules ?
S.A. : Je ne pense pas. Il vient de l'étranger, même s'il connait Alex, il n’a pas dû en entendre parler autant que s'il était en France. Et puis, il vient du Real Madrid où il a évolué aux côtés des plus grands joueurs de la planète. Je ne pense pas qu'il a la succession de Lacazette en tête.
Lors de votre arrivée à l’OL en 1999, vous arriviez en quelque sorte pour prendre la relève d’Alain Caveglia (toujours au club). Cela fait penser à la situation de Diaz non ?
S.A. : J'avais déjà 29 ans, je venais de Barcelone, je n'avais pas du tout le même statut que Mariano aujourd'hui. J'avais déjà une grande partie de ma carrière derrière moi. Lui, il arrive à l'OL à 24 ans et je considère qu'il débute vraiment sa carrière de footballeur cette saison.
Pouvez-vous nous dire un mot sur Bertrand Traoré ? Que peut-il apporter à l'OL cette année ?
S.A. : Il a débuté parfaitement sa saison, il est très en jambes. Mais il va falloir qu'il soit à ce niveau toute la saison, à domicile comme à l'extérieur. A Rennes par exemple, il avait été beaucoup moins inspiré qu'au Groupama Stadium.
Nabil Fekir est lui très en forme cette saison. Il a peut-être inscrit le but de l’année contre Bordeaux au Groupama Stadium. Vous avez déjà inscrit des buts de la sorte ?
S.A. : Du milieu du terrain non. Mais tous les buts sont beaux. Le plus beau but que tu peux marquer, c'est quand tu l'imagines et que tu parviens à réaliser sur le terrain exactement ce que tu voulais faire. Sur son but, Nabil sait déjà qu'il va frapper le ballon comme ça quand il récupère la balle. Frapper, de son mauvais pied, dans la course, c'est très difficile.
Pouvez-vous revenir sur le but que vous marquez en 2003 contre le PSG (d'une frappe imparable des 30m qui trompe Alonso) ?
S.A. : C'est une frappe de loin mais il y a aussi une erreur du gardien. A chaque fois que je recroise Jérôme (Alonzo), on parle de ce but-là, je le charrie. Mais ce n'est pas le plus beau but que j'ai mis avec l'OL. Celui qui me vient en tête c'est un lob contre Monaco. Eric Carrière me donne le ballon, et à ce moment-là j'imagine dans ma tête ce que j'ai envie de faire. Et je le réalise en envoyant le ballon en lucarne opposée.
Fekir pousse tout le monde vers le haut
Fékir est devenu capitaine cette saison, pensez-vous que cela a changé le numéro 18 de l’OL ?
S.A. : Je ne sais pas. L'année dernière déjà, il faisait partie des vice-capitaines avec Lacazette et Tolisso. Il est devenu capitaine assez naturellement cette année car il a su montrer au coach qu'il était revenu à son meilleur niveau durant les matches de préparation. Je pense qu'obtenir cette marque de confiance de la part du coach, ça l'a responsabilisé encore plus et ça a fait ressortir son leadership. Je suis content pour lui. Il s'était blessé au moment où il était en pleine forme et où il commençait vraiment à exploser. Mais il a su travailler dur pour revenir à ce niveau. Dans le club, il pousse tout le monde vers le haut. Je suis très heureux pour lui.
Vous aviez été nommé capitaine de l'OL pour votre troisième saison au club. Comment l'aviez-vous vécu ?
S.A. : J'étais devenu capitaine car Flo Laville s'était blessé au genou. J'avais récupéré le brassard que je n'ai ensuite plus jamais quitté.
Qu'est-ce que ça change pour un joueur ? Dans le vestiaire, sur le terrain ?
S.A. : Je ne pense pas que cela change grand-chose. Pour ma part, j'avais déjà un caractère de leader avant même de devenir capitaine. Je n'avais pas besoin du brassard pour m'exprimer sur le terrain ou auprès du groupe. En devenant capitaine on devient un deuxième entraineur, sur le terrain.
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Sonny Anderson face au Bayern Munich en novembre 2000

Crédit: Getty Images

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