L'antisèche de Lille - PSG (1-5): Un film enfin bien ficelé, un casting encore en question

Aligné dans un 4-3-3 au départ, le PSG a rapidement modifié son approche avec le ballon. Danilo Pereira souvent posté en défenseur central droit aux côtés de Marquinhos et Presnel Kimpembe, les Parisiens ont orchestré leur offensive depuis les ailes avec des pistons servis dans les bonnes conditions et aptes à faire des différences par eux-mêmes.

En face, Lille a joué les coups à fond avant d'être complètement plombé par les erreurs multiples d'Ivo Grbic, responsable de trois buts à lui-seul. Recentré et libre de ses mouvements, Lionel Messi aura réussi à être influent et décisif. Forcément de bon augure.

Trois cadeaux et une fébrilité constante : pas de doute, Grbic a offert sur un plateau la rencontre au PSG même si Botman, pourtant buteur, est aussi coupable sur une des réalisations parisiennes. Côté lillois, seuls Hatem Ben Arfa et Jonathan Bamba auront semblé en mesure de faire mal à l'arrière-garde du PSG tandis que Timothy Weah a raté son match.

A Paris, l'homme du match s'appelle Danilo Pereira. Son doublé improbable est venu récompenser un match qui collait à ses qualités, avec un rôle hybride de défenseur-milieu. Sur les côtés, Hakimi et Nuno Mendes ont été d'une activité digne de pistons qui ne disent pas leurs noms. Buteur, Lionel Messi a aussi illuminé le jeu par quelques ouvertures pleines de finesse. Quant à Kylian Mbappé, d'abord discret, il a électrisé la nuit par une frappe dont il a le secret.

"Je ne suis pas coach mais Léo est un joueur qui a besoin de toucher le ballon, de sentir le jeu, le match et d'être concerné. C'est une bonne position pour lui, il délivre, il peut se déplacer, il peut décrocher et peut être proche du but donc je pense que pour lui c'est une bonne position". Kylian Mbappé a tout résumé au micro de Prime Video : si l'Argentin a livré l'un de ses meilleurs matches de la saison en L1, c'est que le onze parisien était dessiné pour ses qualités. De quoi donner des idées à Pochettino ?

Ce dimanche, Lionel Messi n'a marqué que son deuxième but en L1. Mais son bilan, franchement décevant, aurait pu être tout autre avec plus de réussite. Sur un coup franc direct dont il a le secret, l'Argentin a encore heurté la barre. Depuis le début de saison, il a déjà touché à sept reprises les montants. Personne n'a fait "pire" en L1.

"Aujourd'hui, c'était bien plus complet, il y avait bien plus d'animation, bien plus de jeu, plus de personnalité aussi. On a eu de la réussite au départ, ça nous a permis de bien se lancer dans ce match, mais c'est encourageant".

A force, on se demandait quand ce moment arriverait. Ce dimanche, si tout n'est pas parfait et si les boulettes lilloises ont trop facilité la tâche aux Parisiens pour parler de match référence, Paris a été cohérent et lisible, dans le bon sens du terme. Avec le ballon et ce 3-4-3 qui magnifie les pistons sur les côtés et recentre Léo Messi. Sans le ballon, avec un bloc travailleur à défaut d'être vivace.

Individuellement, certains montent en puissance, de Messi à Pereira en passant par Mendes et Hakimi. Dès lors, les onze alignés ce dimanche ont de grandes chances de gagner leur galons face au Real dans neuf jours. Deux questions restent cependant en suspens : que faire si Neymar revient à temps ? Où aligner Idrissa Gueye ?

Pour la première, la condition physique du Brésilien risque de faciliter la tâche au coach parisien. Pour la deuxième, les options sont ouvertes. Seul Marco Verratti est intouchable sans que l'on sache s'il est plus utile comme relayeur ou comme sentinelle. L'hypothèse Danilo Pereira gagne en épaisseur tant son profil diffère mais Leandro Paredes a aussi des atouts à faire valoir. Reste qu'avec ce 4-3-3 qui bascule en 3-4-3 et libère Messi, Pochettino a trouvé quelque chose. Reste à en faire quelque chose de durable…