L'affluence dans les stades de Ligue 1 est excellente, le beau jeu du PSG, de l'OM et des autres n'y est pas étranger

Derrière l'intouchable Bundesliga, la Premier League avait l'habitude de truster le haut du panier du fameux (mais incorrect) "Big 5" européen. Avec ses 2,94 buts/match, c'est cette fois la si moquée Ligue 1, celle des talents, qui suit le championnat allemand (3,27). Oui, on marque dans l'Hexagone et mieux que ça, on joue bien au football ! C'est vrai pour beaucoup d'équipes. Et bizarrement (ou pas), ce sont celles qui remplissent le plus leur stade.

Mettons de côté l'ovni PSG, bien qu'on puisse se demander si le Parc des Princes serait aussi rempli si Lionel Messi, Kylian Mbappé, Neymar et consorts livraient autre chose que du beau jeu la plupart du temps. Avec 99% de sièges occupés, le PSG occupe, dans le classement du taux de remplissage, la même place qu'en Ligue 1. Mais derrière, et si l'on met de côté l'exception Strasbourg où la passion a toujours pris le dessus sur le jeu et les résultats (même en CFA2 où 6 500 spectateurs en moyenne se pressaient à La Meinau), les équipes du haut de tableau trustent aussi ces hauteurs-là.

Prenez le Racing Club de Lens qui remplissait déjà très bien son stade l'année dernière (36 003 spectateurs en moyenne pour 95%) et qui a encore séduit un bon millier de suiveurs en plus (37 562, 98%). Aller à Bollaert, c'est l'assurance de passer un excellent moment. C'est vrai aussi pour le Roazhon Park où 27 542 en moyenne (94%), 900 de plus que la saison dernière, se réunissent tous les 15 jours pour voir à l'œuvre la quatrième attaque de Ligue 1. Et que dire du Stade Vélodrome ?

Plus grand stade français, le Vélodrome caracole évidemment en tête de l'affluence brute (62 449) et pointe au quatrième rang du taux de remplissage (94%). L'habituelle ferveur marseillaise ? Oui… et non. Car sous Jorge Sampaoli, le Vélodrome n'était rempli qu'à… 87%. Et si l'OM a réussi une première partie de saison historique pour un 3e de Ligue 1, le sulfureux argentin avait lui aussi d'excellents résultats. Le style de jeu d'Igor Tudor, plus emballant tout simplement, n'est sans doute pas étranger à cette hausse notable.

Et s'il fallait finir de se convaincre, notons que la meilleure affluence de la saison n'a pas été enregistrée lors d'un choc mais face à Ajaccio (une défaite au passage) avec 63 416 spectateurs. La preuve qu'à Marseille, on sait que n'importe quel match est excitant. C'est vrai aussi à Lorient, redescendu à la 7e place après un début de saison canon, mais qui voit le Moustoir être rempli à 88% en 2022/2023 contre 78% en 2021/2022. Et à Clermont (8e de Ligue 1), on se déplace aussi en masse au stade (90%). Oui, la Ligue 1 attire les spectateurs au stade quand hier elle était critiquée, à raison, pour son manque d'ambition et l'ennui mortel de certaines de ses rencontres.

Seuls deux clubs du haut de tableau peinent à remplir leur enceinte à ces hauteurs. L'AS Monaco et son toujours silencieux, Stade Louis II (42%, pire bilan à mi-saison), mais aussi le LOSC, pourtant sixième de Ligue 1 (74%). Un taux de remplissage qui le place autour d'équipes décevantes et notamment deux d'entre elles : l'Olympique Lyonnais et l'OGC Nice. Les premiers stagnent à 80% dans une ville où la passion pour le foot a grandi au XXIe siècle. Les seconds voient leur stade relativement neuf (2013), résonner au tiers vide (64%). Lyonnais et Niçois savent ce qu'ils ont à faire pour voir le public revenir. Il faut gagner certes, mais de préférence en pratiquant un football excitant.