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Bilan financier des clubs de Ligue 1 par la DNCG : Tous des cancres

Julien Pereira

Mis à jour 26/04/2024 à 14:27 GMT+2

Le foot français continue de vivre au-dessus de ses moyens. Les rapports de la DNCG, publiés jeudi, font état de pertes cumulées atteignant 282 millions d'euros sur l'ensemble de la saison 2022/2023. Certains clubs ont tout de même fini dans le vert mais tous, à l'exception de Clermont, ont dû composer avec un déficit d'exploitation. Les écuries françaises surpaient une forme de médiocrité.

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Le foot français va mieux, ce qui ne veut pas dire qu'il va bien. Jeudi, la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a dévoilé ses rapports pour la saison 2022/2023 détaillant l'état de santé des clubs professionnels français. Au total, les écuries de Ligue 1 et de Ligue 2 ont perdu deux fois moins d'argent que lors de la saison précédente : il leur a manqué 282 millions d'euros pour être à l'équilibre, contre 601 millions la saison précédente, où les effets de la pandémie se faisaient encore sentir.
De loin, ce "progrès" pourrait laisser penser que le foot français est sur la bonne voie. De près, le constat est radicalement différent. Derrière le Paris Saint-Germain et l'Olympique Lyonnais, qui pèsent à eux seuls près de 77% du trou dans la caisse, la quasi intégralité des clubs de L1 doivent composer avec un déficit d'exploitation. Autrement dit, leur rythme de vie (masse salariale, transferts, commissions d'agents, etc) leur coûte plus cher qu'il ne leur rapporte (droits télé, sponsors, billetterie, merchandising).

La bonne excuse de la fiscalité française

Ainsi, même les clubs qualifiés de bons élèves en présentant un bilan global positif comme Lille (30 millions), Lorient (8,1 millions), Lens (3,2 millions), Metz (989 000), Nantes (850 000), Toulouse (249 000) et Reims (144 000), ont eu besoin de vendre des joueurs pour boucler l'exercice dans le vert. Seul Clermont fait office d'exception en L1, avec près de deux millions d'euros générés avant les opérations de mutations.
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Le PSG est-il arrivé à maturité ? "C'est une équipe qui reste imparfaite"

L'une des principales causes est bien connue puisqu'elle n'est pas nouvelle : les masses salariales des entités de Ligue 1 sont trop élevées. Ces dernières années, plusieurs dirigeants ont préféré rejeter la faute sur la fiscalité française. "Angers paie 13 fois plus de charges patronales que le Bayern Munich, s'était offusqué Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance de l'ASSE, dans une interview accordée à SoFoot en 2021. C'est comme ça depuis toujours, Covid ou pas Covid, crise ou pas crise."
Parmi les "cinq grands championnats", les clubs français sont effectivement ceux pour lesquels les charges salariales sont les plus élevées. Dans leur livre L'argent du football (Rue d'Ulm Eds, 2022), Luc Arrondel et Richard Duhautois avaient estimé que le coût d'un salaire brut d'un million d'euros était de 1,270 million pour une écurie de Ligue 1, contre 1,136 pour les entités de Premier League, et moins de 1,1 million pour celles de Liga, Bundesliga et Serie A.

Le Covid n'a rien changé

Mais cela n'explique pas tout. "Nous avons calculé le ratio masse salariale par point récolté dans les compétitions UEFA des équipes qui ont participé aux Coupes d'Europe lors des cinq dernières années, détaillait Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, lors d'une interview accordée à L'Equipe en mars dernier. Ce ratio moyen était de 11,5 millions d'euros par point pour 34 clubs des principaux championnats. Il est de 17,3 millions en France. Le coût des effectifs des clubs français est trop important par rapport à leurs performances."
Autrement dit, les écuries françaises surpaient leur propre médiocrité par manque de structure, de projets clairs, de modèles vertueux et de justesse dans le recrutement des joueurs. Et continuent de boucher les trous dans la caisse en vendant leurs meilleurs éléments, mercato après mercato, saison après saison.
Alors que la pandémie, qui avait mis plusieurs clubs tricolores au bord de la faillite, devait faire éclater la bulle et provoquer une vraie prise de conscience, rien n'a véritablement changé. Et la présence de trois clubs français en quarts de finale de Coupes d'Europe (PSG, OM, LOSC), et deux en demi-finales, ne pourrait être qu'un écran de fumée.
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