Ligue 1, 12e journée - Reims - PSG : Gonçalo Ramos, tout ça pour ça ?

Il va avoir une nouvelle chance. En l'absence de Randal Kolo Muani, Gonçalo Ramos devrait encore débuter en pointe pour épauler Kylian Mbappé devant. Une occasion en plus de montrer ses qualités et de faire gonfler des statistiques pour le moment bien maigres. En 14 apparitions toutes compétitions confondues, celui qui avait séduit le Portugal par son instinct de buteur avec Benfica et même avec la Seleção n'a marqué que deux petites fois sous les couleurs du PSG. Et encore ses deux buts sont arrivés le même soir, contre l'OM lors d'un match à sens unique, où il est venu aggraver le score après la pause (4-0).

Sinon ? Pas grand-chose à se mettre sous les crampons. Une petite passe décisive contre Strasbourg (3-0). Mais aucun but, son domaine de prédilection. Invariablement stérile en Ligue des champions en quatre apparitions, le Portugais a fini pas moins de 13 rencontres sans être parvenu à faire trembler les filets depuis son arrivée à Paris. Ça fait tache pour un joueur que l'on présente comme un "tueur des surfaces". Un neuf que le PSG va devoir acheter 80 millions d'euros. Ce dernier a en effet quitté Benfica dans le cadre d'un prêt avec une option d'achat quasiment obligatoire après avoir réussi le meilleur exercice de sa carrière (27 buts inscrits et 12 passes décisives, toutes compétitions confondues) et un titre de champion du Portugal.

Alors, erreur de casting du PSG et de son "conseiller football" Luis Campos, qui a vu son travail sur ce dossier bien aidé par ses rapports avec le représentant du joueur, le super-agent portugais Jorge Mendes ? Il est bien trop tôt pour faire ce constat. Surtout, il ne faut pas oublier que Gonçalo Ramos a quelques circonstances atténuantes. Recruté début août, l'international portugais de 22 ans a logiquement besoin de temps pour s'adapter à un nouveau championnat et à une nouvelle équipe, plus exposée que son club formateur. Il a aussi vu la concurrence devant s'intensifier à la fin du mercato. Si Ousmane Dembélé et Bradley Barcola ont densifié le secteur offensif, Randal Kolo Muani, recruté pour 95 millions d'euros bonus compris, a débarqué, alors que Kylian Mbappé est finalement resté. Et forcément, son temps de jeu s'en ressent.

La vraie question reste cependant son profil et son adaptabilité avec le jeu demandé par Luis Enrique. L'entraîneur espagnol n'a jamais forcément été friand de pur avant-centre, préférant des joueurs aptes à proposer plus de mouvements devant pour varier le jeu avec des appels ou des changements de rythme. Et à Paris, Gonçalo Ramos se retrouve donc à devoir modifier son style de jeu. Car il reçoit moins de ballons aériens qu'à Benfica et doit parcourir plus de mètres balle aux pieds. "Il est vrai que nous ne sommes pas une équipe qui va faire beaucoup de centres, compte tenu du type d’attaque qu’on fait. Peut-être qu’on ne voit pas les meilleures caractéristiques de Gonçalo, mais lui et Randal Kolo Muani font un travail fantastique", a reconnu Luis Enrique avant le match à Brest fin octobre.

Contraint d'évoluer dans une animation qui n'est pas la meilleure pour ses qualités, Gonçalo Ramos ne montre pas son meilleur profil : celui d'un joueur doté de qualités de finisseur indéniables, qui devrait se mettre en lumière en concrétisant le travail d'élimination de ses coéquipiers. Devant ce constat, il faut évidemment faire preuve de patience. Encore jeune, l'avant-centre n'a pas perdu ses qualités, comme en témoignent ses trois buts en deux sélections avec son pays sur la période. Mais si son bilan comptable ne décolle pas un peu plus, il va cependant se retrouver dans l'œil du cyclone. Et à 22 ans, le risque de tergiverser est encore plus grand. Avant la trêve, ce match à Reims samedi (17h00) est ainsi peut-être plus qu'une nouvelle chance.