Ligue 1 - Marseille : Gennaro Gattuso, maître dans l’art de la punchline

On ne sait pas encore si les supporters marseillais se régaleront du jeu déployé par l’OM de Gennaro Gattuso. En revanche, on peut déjà supposer qu’ils ne s’ennuieront pas en suivant ses conférences de presse et diverses interviews d’après-match. Toujours doté du fort tempérament qui était le sien en tant que joueur, l’entraîneur transalpin est habitué à balancer des punchlines face aux micros. C’est toujours cash, parfois un peu vulgaire et, il faut le dire, souvent assez drôle. Petit florilège.

Après des débuts express à Sion et un passage rapide par Palerme, Gennaro Gattuso atterrit sur le banc de l’OFI Crète lors de l’été 2014. Les résultats ne sont pas franchement au rendez-vous avec la formation grecque (5 victoires en 17 matches au final) et "Ringhio" profite d’une conférence de presse restée mythique pour régler ses comptes avec les médias locaux. "OFI n’est ni le Real, ni le Barça. C’est une petite équipe avec des problèmes. Je veux que mes joueurs jouent avec leurs couilles et leur cœur ! (...) Tout ce que vous écrivez dans vos journaux, ce sont des conneries. De la merde. De la merde à 100%", lâche-t-il, aux côtés d’un traducteur visiblement embarrassé.

Le 3 décembre 2017, Benevento enregistre le premier point de son histoire en Serie A en obtenant in extremis le nul face à l’AC Milan (2-2) grâce à un but de… son gardien, Alberto Brignoli, qui trompe Gianluigi Donnarumma d’une belle tête. À l’issue de la rencontre, Gattuso est dépité. "Ça brûle, ça fait mal. J’aurais préféré être poignardé", ose-t-il, qualifiant même ce scénario de "farce".

Quelques jours plus tard, les Rossoneri s’inclinent piteusement sur la pelouse de Rijeka en Ligue Europa (2-0). Brillant avec le Portugal mais plus en difficulté en club, l’attaquant André Silva en prend pour son grade. "Avec sa sélection nationale, il marque tout le temps. Mais quand vous jouez en coupe avec le maillot du Milan, vous devez faire plus, tonne son entraîneur. Il a lutté, mais on aurait dit un corps étranger à l’équipe. Quand vous mettez le maillot du Milan, il faut le respecter. Ça m’agace." Le buteur lusitanien fera ses valises à la fin de la saison.

Attention, phrase culte. En avril 2018, le Milan chute face à la Juventus (3-1). Lorsqu’un journaliste lui demande ce qu’il se serait passé si la frappe d’Hakan Çalhanoglu était rentrée au lieu de frapper la barre, Gennaro Gattuso répond sans sourciller : "Si mon grand-père avait trois boules, ce serait un flipper". Puis, pendant que l’assistance rit à cette saillie, il se lève et quitte la salle.

L’ancien milieu ne rigole pas avec l’implication de ses troupes pendant les séances. En novembre 2020, les latéraux gauche Mario Rui et Faouzi Ghoulam sont envoyés en tribunes à l’occasion d’un déplacement du Napoli à Bologne. La raison ? "Ils n’étaient pas sur le banc parce qu’hier ils ont marché à l’entraînement", explique Gattuso. Simple. Efficace.