Ligue 1 | OM – Monaco (2-2) | Inefficace, Vitinha (Marseille) a vécu une nouvelle soirée compliquée

L’OM est toujours invaincu cette saison au Vélodrome, un moindre mal au terme d’une partie emballante, décousue, mais qui a produit un violent effet de loupe sur les tares de l’effectif olympien. Malgré une supériorité numérique acquise dès la 11e minute, Marseille a eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux offensivement et a été incapable de dominer l’AS Monaco samedi (2-2).

Attendu dans un rôle de détonateur, Vitinha a eu une occasion en or d’enfiler sa cape de sauveur dans les dernières secondes. Souvent raillé pour son efficacité, le Portugais avait là une chance rêvée de lancer sa saison, et d’éteindre l’espace de quelques jours les quolibets incessants accompagnant ses pas sur le Vieux-Port. Aligné aux côtés de Pierre-Emerick Aubameyang et de Luis Henrique samedi, Vitinha a été le moins en vue de la ligne offensive.

Rarement connecté à ses partenaires, l’ancien buteur de Braga (3 buts cette saison en championnat) n’a pas par ailleurs assez pesé dans la surface adverse. Si Aubameyang a inscrit l’égalisation à 1-1, le Portugais a eu du mal à se montrer proactif, comme ligoté par une pression et un mal-être qui ne cesse de prendre le dessus, au point de l’envoyer loin de la Canebière.

Dépecé de la moindre poignée de confiance, le joueur peut encore compter sur l’orgueil. Un trait de caractère indispensable pour qui veut durer au milieu du contexte tellurique embaumant l’OM. En grande difficulté en transition défensive, coupable d’une faute grossière d’orientation de corps sur le second but monégasque (signé Maghnes Akliouche), Leonardo Balerdi a fait fi de la rancœur locale pour sortir du bois et égaliser d’une prise d’initiative inespérée.

Un dépassement de fonction dont ne semble pas capable aujourd’hui Vitinha. Pourtant, le sort avait décidé de lui faire une fleur. Après un joli travail tout en percussions de Jordan Veretout, le Portugais voit le cuir fuser vers sa patte droite, le but grand ouvert et Philipp Köhn déjà les genoux à terre. Trop tendre, l’attaquant manque son timing et ne fait qu’effleurer le cuir, qui atterrit tranquillement dans la niche du portier allemand (90e+4). L’action de trop pour le public du Vélodrome, qui a fait pleuvoir les sifflets une fois la rencontre terminée.

Interrogé par Canal + après la rencontre, Gennaro Gattuso en a perdu ses mots : "L’action de Vitinha ? C’est le jeu, c’est le foot, a soufflé l’entraîneur marseillais. J’en suis désolé. On doit aller de l’avant. C’est le foot. Je suis désolé qu’il n’ait pas réussi à marquer. Mais que puis-je faire de plus ?" Sans ressort, Vitinha a peut-être grillé là son dernier joker. Son avenir s’écrit plus que jamais en pointillé à l’OM.