Ligue 1 - OM - PSG - Kylian Mbappé, un capitaine ne devrait pas faire ça

A 10 contre 11, dans un climat hostile, à Marseille, le PSG a remporté une de ses victoires qui compte dans une saison en forme de cavalier seul. S'il ne fallait en retenir qu'une au soir de la 38e journée, ce serait sans doute elle car Paris a montré du caractère et de la cohésion, tout ce qu'il recherchait ces dernières années. Sauf qu'un homme s'est soustrait à cette œuvre collective, Kylian Mbappé. D'un strict point de vue individuel, l'attaquant a vécu une soirée morose. Rien à se mettre sous la dent, des choix discutables (31 ballons touchés, 12 perdus) et, globalement, une vraie déconnexion avec le reste de l'équipe.

Et s'il ne faut jurer de rien avec ce bougre, s'il est capable de sortir Rennes à lui tout seul en demi-finale de Coupe de France mercredi, voilà trois matches, deux avec les Bleus et un avec le PSG, où il ne déborde ni d'envie ni de réussite. Beaucoup plus gênant : sa réaction au moment où Luis Enrique lui a signifié de rejoindre le banc de touche à la 64e minute. Visage fermé alors que son équipe mène déjà au score, sourcils froncés, pas lents comme pour marquer sa désapprobation. Capitaine en l'absence de Marquinhos, il abandonne complètement le collectif comme si seul son sort importait.

Très vite, il dégaine sur Instagram une photo sujette à des tonnes d'interprétation. Mais alors que les Parisiens se réjouissent sur leurs réseaux de la victoire en infériorité numérique face à l'ennemi juré, lui poste un cliché le représentant le brassard à la main, sous la pluie, lors de son remplacement. On aura connu plus festif pour célébrer la victoire du PSG. Et peu importe si, au moment de sa sortie du terrain, ses possibles insultes, bien trop difficiles à décrypter, étaient adressées ou non à son coach, le dossier est déjà suffisamment lourd pour Mbappé. Un capitaine, même sur le départ, même ballotté par un management à géométrie variable, ne peut pas à ce point phagocyter l'évènement en s'en soustrayant.

Bien sûr, Luis Enrique a sa part de responsabilités et personne ne l'a cru quand, samedi sur Prime, il racontait : "J'ai toujours l'espoir que Kylian change de position" (ndlr : quant à son départ). S'il cherchait vraiment à le convaincre de rester, il ne saucissonnerait pas son temps de jeu comme il le fait depuis deux mois et il lui aurait sans doute au moins tendu la main au moment de son remplacement dimanche plutôt que de se placer à l'opposé de sa zone technique.

"C'est la même musique, chaque semaine, c'est fatigant, a commenté l'Espagnol, interrogé sur le remplacement de son meilleur joueur dimanche. Je suis le coach, je prends les décisions et je le ferai jusqu'à mon dernier jour à Paris. Je prends ces décisions pour rendre mon équipe meilleure et les meilleures décisions pour notre équipe." Celle-ci lui a donné raison puisque Gonçalo Ramos a marqué dans la foulée et le champion du monde 2018 n'a pas pu se raccrocher à grand-chose pour justifier sa colère.

Cette fin de saison offre un triste spectacle, la fin de règne vire au vinaigre. Il reste la Ligue des champions pour partir en beauté. En C1, Luis Enrique le traite autrement car il sait ce qu'il lui doit et Mbappé ne traîne pas son spleen. En cas de sortie de route face au Barça, en revanche, la question de son maintien dans l'équipe se posera sans doute chaque week-end.