Lyon - Toulouse (3-0) - "Ça fait du bien de se sentir aimé" : Pierre Sage a changé Alexandre Lacazette

Six matches sans marquer avec l'OL, ça ne lui était plus arrivé depuis neuf ans. Alexandre Lacazette n'est pas franchement habitué à de telles périodes sans but et la dégringolade de Lyon coïncidait avec le rendement insuffisant de son meilleur joueur. Alors dimanche, le capitaine s'est réveillé en même temps que son équipe. Trois buts, une victoire, la deuxième de la saison, et l'amorce d'un réveil qui secoue enfin l'OL. Les Gones sont toujours 18es mais ont fêté leur succès comme une qualification européenne. Leur joie, teinté d'un soulagement franc, dit tout du degré d'angoisse qui les paralyse depuis le début de saison.

Ce n'est pas tout à fait un hasard si la délivrance porte la marque du joueur le plus capé de l'équipe. Homme de caractère, Lacazette a fini par réagir en inscrivant les trois mêmes buts : un contrôle et une reprise au cœur de la surface après avoir récupéré le ballon dans les six mètres. Science du placement, abnégation, sang-froid : la sainte Trinité qui a sauvé Lyon dimanche. "Deux mois sans marquer, c'était compliqué, a facilement admis l'ancien Gunner au micro de Canal Plus. Ça fait mal de voir mon club dans cette situation mais j'ai la chance d'être dans l'équipe, de pouvoir aider. J'ai eu des ballons dans la surface et j'ai réussi à marquer."

Pourquoi a-t-il réussi là où il échouait depuis des mois ? La réponse est sans doute multiple. Mais s'il fallait déjà une raison principale, elle tiendrait sans doute dans l'arrivée de Pierre Sage sur le banc de l'OL. En froid avec Fabio Grosso qui en a fait un remplaçant à Rennes avant de le sortir à la pause une semaine plus tard face à Lille, l'orgueilleux avant-centre n'a pas regretté l'éviction de l'Italien et il semble requinqué depuis son départ et la nomination de Sage.

"C'est sûr, on a pu discuter. Enfin, j'ai pu avoir un échange avec mon coach, a commenté Lacazette au micro de Canal Plus, adressant au passage un joli tacle à Grosso. Il m'a montré sa confiance. Certes, je n'avais pas marqué jusqu'ici mais que je pouvais aider l'équipe. Ça s'est vu, j'essaie de plus participer au jeu. Le coach donne des consignes claires, il a un discours assez positif envers nous. Ça fait du bien de se sentir aimé." Voilà comment il a inscrit autant de but en 90 minutes que lors des 873 précédentes cette saison. Avant d'ajouter : "Aller voir le coach après mon troisième but n'était pas un message vers la direction, c'était plutôt naturel et spontané."

Et comme il est entendu que Lyon aura bien du mal à s'en sortir sans le réveil de son capitaine, ce triplé rappelle l'importance d'un garçon lourdement critiqué ces dernières semaines. Le Progrès annonçait même qu'il figurait, comme Corentin Tolisso, sur la liste des transferts cet hiver. Comment croire que l'OL n'a pas besoin de son attaquant aux 130 buts en L1 ? 133 même désormais…