Mercato | Qui est Lucas Perri (Botafogo), le gardien pisté par l'Olympique Lyonnais ?

C'est ce que vous lisez partout, tout le temps, à chaque fois que votre club fétiche s'apprête à recruter un nouveau gardien. Il est "bon sur sa ligne", "impérial dans les airs" et surtout, surtout, il dispose d'une "excellente qualité de jeu au pied", condition obligatoire pour tenir la promesse d'un jeu plaisant. Ceux qui ont réellement vu jouer Lucas Perri, gardien brésilien de Botafogo, ne le décriront pas de la sorte. En tout cas, pas en premier lieu.

Le portier de 25 ans est, selon plusieurs médias locaux dont UOL, l'une des priorités de l'Olympique Lyonnais en vue du prochain mercato d'hiver. Jusqu'ici, rien de bien surprenant. Après tout, Anthony Lopes n'est plus tout jeune (33 ans), il n'a jamais eu de véritable concurrence et n'aura plus qu'un an de contrat au terme de cette saison. Que le gardien N.1 de Botafogo, dont le propriétaire n'est autre que John Textor, soit le favori pour venir titiller le Portugais est donc tout sauf un coup de théâtre. Le profil du gardien, lui, est bien plus surprenant.

Depuis qu'il évolue comme titulaire en première division brésilienne, c'est-à-dire un an à peine, Perri s'est surtout distingué par... son jeu à la main. Il faut dire que le dernier rempart d'un mètre 96 centimètres a de l'envergure. Et beaucoup de puissance dans le bras droit.

C'est d'ailleurs avec un geste un peu particulier - pour ne pas dire "jamais vu", en tout cas dans le football - que le possible futur renfort de l'OL a vu son nom faire le tour du Brésil, il y a un peu moins d'un an. À la fin d'un match entre Botafogo et Atlético-MG, où il était entré à la place du titulaire qui venait de se blesser, Perri a tenté une drôle de relance. Avec sa main gauche, il a d'abord lancé le ballon verticalement avant de le boxer de la main droite et de l'envoyer loin, très loin...jusqu'à la ligne médiane.

"C'est quelque chose que je fais depuis de nombreuses années à l'entraînement, quand il y a des pauses, a raconté le gardien plus tard lors d'une interview à Globo Esporte. J'ai toujours fait ça, peut-être depuis 2016. Avant ce match, je n'avais jamais pensé à le faire dans le jeu. Ça n'avait jamais été une habitude. Mais sur cette rencontre, il y a eu un mélange d'émotions. Je venais d'entrer en jeu, la pression, deux arrêts difficiles à la fin... j'ai donc tenté cela. C'était une décision impulsive."

Dans le pays du geste technique, ce "dégagement" n'est évidemment pas passé inaperçu. D'autant que sa relance classique à la main s'est avérée être une sorte de spécialité et que certaines de ses "raquetadas" ("coups de raquette", en portugais), qu'il a retentées à plusieurs reprises par la suite, ont pu toucher un coéquipier à 60 ou 70 mètres. Quasiment l'équivalent d'un dégagement au pied.

Le mois dernier, lorsqu'il a découvert la sélection brésilienne, Lucas Perri n'a donc pas eu d'autres choix que de rééditer l'expérience lors d'un entraînement au Pérou, devant des coéquipiers médusés par la force dégagée par son bras. Cette marque de fabrique n'est pas la seule spécialité du dernier rempart de Botafogo, également particulièrement adroit sur penalty, assez spectaculaire... et parfois déroutant en raison de ses sautes de concentration. Perri se démarque aussi par son gros caractère et son expansivité. De là à faire passer Anthony Lopes pour un gardien flegmatique ?