Reims - PSG | "Le meilleur gardien du monde" : Donnarumma, quelle semaine…

Sa semaine avait commencé sous une pluie de faux billets à son effigie. Dans son ancien jardin de San Siro, l'accueil fut épicé pour celui qui ne sera plus jamais le bienvenu à Milan. Mais alors que sa carrière a parfois été marquée par quelques faiblesses dans des contextes brûlants, Gianluigi Donnarumma, souvent tancé pour ses failles mentales, a prouvé en Lombardie qu'il avait désormais le cuir épais. Sur le terrain, il fut le meilleur Parisien et le seul à son niveau. Quatre jours plus tard, à Reims, il a dégoûté tout un stade en multipliant les miracles.

Kylian Mbappé a pris la lumière mais le portier fut au moins aussi important. A l'image d'un début de saison réussi à Paris en dépit du retour de Keylor Navas et de la pression qui l'a accompagné ou de franches turbulences avec sa sélection. Aujourd'hui, son duel avec l'ancien gardien du Real Madrid n'en est plus un, les choses sont très claires et, tous les trois jours, le meilleur gardien du dernier Euro convainc les derniers sceptiques.

"C'est le travail de l'équipe, je suis très content, pas pour moi mais parce qu'on a gagné, a-t-il réagi samedi, tout en modestie. Merci au coach pour sa confiance, j'espère toujours aider l'équipe, c'est mon objectif, j'espère continuer comme ça. Nous sommes une équipe qui attaque très bien, et on doit défendre très bien aussi." Les hommes de Will Still ont tiré 19 fois au but mais ils sont tombés sur un très grand Donnarumma. "C'est une machine de guerre, le meilleur gardien du monde, n'a pu que constater le coach rémois. Quand il y a une telle qualité en face, je peux facilement m'incliner."

Sur sa ligne, le géant italien a, c'est vrai, peu d'équivalent dans le monde. Samedi, en Champagne, il a sorti trois parades exceptionnelles devant Richardson puis Agbadou et Munetsi. Si son jeu au pied, notamment sous pression, reste une vraie fragilité, il sauve si souvent les fesses d'une défense qui manque parfois de vitesse qu'il reste l'un des deux hommes les plus importants de ce collectif avec, évidemment, Kylian Mbappé. Il fut d'ailleurs l'un des rares à surnager à Newcastle ou Milan quand son équipe a coupé le courant.

"Il est impressionnant. Mais je le connaissais déjà. J'en ai souffert comme rival maintenant je suis content de l'avoir comme entraîneur, l'a chaleureusement félicité Luis Enrique qui s'était arraché les cheveux face à lui avec l'Espagne en demi-finale du dernier Euro. C'est un merveilleux gardien de but. Nous le voyons à l'entraînement, c'est très difficile de lui marquer un but. Il est toujours concentré. Je suis particulièrement heureux pour lui parce que sa semaine a été difficile émotionnellement. Mais il a joué ce match à Milan et il est toujours prêt."

On comprend en regardant Donnarumma et en écoutant son entraîneur, pourtant souvent avare en compliments individuels, qu'il n'est plus question d'une quelconque concurrence avec Navas. L'Italien l'a éteinte. Cette semaine pourrait encore le faire grandir même si du haut de son 1,98m, il a déjà beaucoup prouvé. Désormais, il doit s'affirmer dans les matches qui comptent triple. Dès la semaine prochaine avec l'Italie et bien plus tard, potentiellement au printemps, avec Paris.