Ligue 1 - Contre Le Havre, Saint-Etienne ne s'est pas révolté, malgré le Chaudron (0-2)

La date a été cochée depuis des mois dans le calendrier. Ce samedi 24 août devait être un jour de fête. Pour l’occasion, Geoffroy-Guichard n’a pu revêtir ses habits de lumière, déshabillé par les sanctions de la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel (LFP), conduisant à la fermeture des deux kops. Ça ne change rien, les Stéphanois, même dans un Chaudron à moitié rempli, ont donné de la voix face au Havre (0-2). Une clameur qui n’attendait qu’une chose, muer en fureur sous l’impulsion d’une révolte venue du pré vert.

Cette réaction, après les deux pions havrais, n’est jamais venue. L’enceinte des Verts n’a pourtant pas attendu le coup de froid normand pour tenter de chauffer l’atmosphère. Mais, comme timorés par l’enjeu, les joueurs d’Olivier Dall’Oglio ont démarré timidement, dans un premier acte équilibré sans être emballant. "On les laisse un peu trop jouer. On revient avec de meilleures intentions en seconde période, mais le penalty que je provoque nous met dans la panade, assume sans ambages Dennis Appiah au micro de DAZN, auteur d’un tacle illicite… de la tête dans sa propre surface.

A l’échelon inférieur, Saint-Étienne était passé maître dans l’art de la réaction, des fins de matches étourdissantes aux scénarios détricotés. En Ligue 1, le vertige a saisi les Verts, paralysés dans une stratosphère encore difficile à appréhender. "On a des situations, des tirs, qui étaient un peu trop tendres, relève Appiah. Il va falloir être plus compact, plus agressif et gagner plus de duels, sinon ça va être compliqué pour nous." Le constat est sans appel, les Stéphanois sont encore trop tendres pour l’élite.

"On n’a pas fait le match qu’on a souhaité faire, appuie Olivier Dall’Oglio à DAZN. Il y a eu beaucoup de maladresses, de dépenses d’énergie mais pas toujours bien organisées. On a eu des occasions mais ça a manqué de force pour les mettre au fond. On manque de tranchant." Il fallait voir Gautier Larsonneur se démener, le cuir entre les gants, pour insuffler de la vie dans la mécanique stéphanoise. Devant lui, des ombres plantées, pas de courses, ni de mouvement.

Alors, oui, certains ont réussi à percer le premier rideau normand, au point de faire frémir l’assistance, comme sur cette frappe trop croisée d’Ibrahima Wadji, à dix minutes du terme. D’autres ont tenté, mais sans grande conviction. Quelques étincelles, insuffisant pour enflammer le Chaudron. "On savait que ça allait être difficile mais on a voulu être ici, soutient Dylan Batubinsika après la défaite. On revient de Ligue 2. On savait que le rodage allait être difficile."

La transition vers l’élite n’est toujours pas encaissée, et l’absence des deux kops n’a sans doute pas aidé. "Les deux kops nous ont manqué aujourd’hui mais c’est nous qui sommes sur le terrain, et qui devons faire le travail," admet Batubinsika. Deux matches, deux défaites, zéro but marqué, peu d’occasions franches créées : le bilan tend vers la grisaille pleine, à l’image du ciel couvert de Saint-Etienne samedi soir. L’entraîneur des Verts ne s’affole pas, même si la mission maintien s’annonce périlleuse. "Il faut positiver, tempère Dall’Oglio. On sait qu’on a du travail, que ce sera dur. Au moins, quand on est prévenu, on sait où on va. Ce groupe voulait être en Ligue 1, maintenant il faut y rester." Le défi est de taille, la marge est infime.